Les articles du blog n'engagent que leur auteur. Ce n'est pas forcément la ligne officielle de tous les militants.
Les articles sont des pistes de réflexions et de débats. Vous êtes invité(e) à y réagir.

La Suisse est touchée par la crise

Jeudi 15 janvier à 10h20, la BNS abandonnait brutalement le taux plancher de l’Euro à Fr 1.20 qu’elle avait maintenu depuis septembre 2011. Un scandale ? Non, parce qu’il s’agissait d’une stratégie injuste et risquée qui ne pouvait que mal se terminer. Le scandale, c’est qu’elle ait maintenu ce taux à coup d’achat massif de devises étrangères, principalement de l’Euro contre du Franc suisse, « une politique interventionniste exceptionnelle et partisane » [1].

Pourquoi un scandale ? Parce que pour acheter ces Euros, elle a dû créer massivement de la monnaie helvétique au seul profit des entreprises exportatrices, portant ainsi atteinte au principe d’égalité : « Le principe d’égalité des êtres humains devant la loi, ici devant l’usage de la monnaie (…) exige quant à lui que tous les citoyens, seuls souverains du système monétaire, reçoivent une part égale des unités de la monnaie créée, quels que soient les besoins auxquels répond cette création. » [2]. Comme l’a dit Oswald Grübel, ex CEO de UBS : « Les gens avaient critiqué la socialisation des pertes des banques. Mais avec le taux de change fixe, c’est nous qui avons payé les bénéfices des entreprises » [3].

Cette politique de la BNS, pour maintenir artificiellement la Suisse hors de la crise à crédit, a logiquement trouvé un terme dans la démesure : un bilan de la Banque nationale qui approche les 600 milliards du PIB de la Suisse. Aujourd’hui vient le moment de passer à la caisse et de rendre compte à l’ensemble des citoyens de l’étendue des pertes.

Il est patent que la promesse répétée de M. Thomas Jordan, Président de la BNS, de « maintenir avec toute la détermination requise le taux plancher » a maintenu par la même occasion nos entreprises et notre monde politique dans un optimisme déconnecté de toute appréciation raisonnable du contexte économique international. Comme quoi, les vendeurs de rêve ne sont pas qu’au coin de nos rues…

Le réveil aujourd’hui se promet d’être brutal : des entreprises disparaîtront alors que d’autres auront un bon prétexte pour licencier massivement ou péjorer les conditions de travail. Les salaires vont baisser, le pouvoir d’achat de la classe moyenne se réduire, le marché intérieur va en conséquence se ralentir et la croissance diminuer, avec même peut-être un risque de récession. La Suisse est aujourd’hui pleinement touchée par la crise économique qui secoue le monde depuis 2007.

Alors que les habituels ténors de nos médias bien contrôlés chantaient pendant toute la période du taux plancher que tout allait bien en Suisse, que notre économie était bien supérieure aux autres, qu’il était normal que notre pays soit un îlot de prospérité dans une économie mondiale en ruine, des citoyens responsables et prévoyants œuvraient en silence en portant et en faisant aboutir l’initiative populaire fédérale « Pour un Revenu de base inconditionnel » munie de plus de 126’000 signatures [4].

Le revenu de base, une rente mensuelle, universelle, individuelle et inconditionnelle, juste suffisante pour vivre, serait une bien meilleure réponse à la crise que la création monétaire pratiquée par la BNS qui ne profite qu’à un petit groupe de privilégiés. Elle remplacerait la part de revenu du travail ou de prestations sociales qui remplit le besoin économique pour mener une vie décente et socialement intégrée.

C’est une protection sociale moderne et digne de ce nom dans une société qui ne peut plus garantir le plein emploi, une situation pour laquelle notre système social conventionnel n’a jamais été conçu. Il apporte aussi l’ultime solution pour sauver notre économie de sa faillite programmée en garantissant le maintien du flux monétaire nécessaire à la pérennité de l’économie réelle.

Déjà finançable par les transferts de revenus existants, il le serait d’autant plus facilement si on lui transférait aussi une part du bénéfice de la création monétaire nationale, à supposer qu’on décide aussi de ne plus réserver ce bénéfice aux seules banques et entreprises exportatrices.

La Suisse qui entre en crise, est-ce vraiment un malheur ou plutôt une opportunité, pour que le peuple se prononce massivement pour un « oui » au revenu de base ? L’avenir nous le dira…

 


[1] Le taux plancher avec l’euro est un choix partisan – Liliane Held-Khawam – Le Temps, 12.11.2012[2] Dossier Initiative populaire fédérale « Pour un revenu de base inconditionnel »[3] Vor ein paar Jahren haben wir uns aufgeregt, dass die Verluste der Banken sozialisiert werden – magazine Cash (DE)

[4] Les avantages du revenu de base inconditionnel sont multiples, parmi ceux-ci : fin de la précarité et de la stigmatisation – plus besoin de craindre d’avoir à mendier pour vivre ni de sentiment de culpabilité de vivre aux crochets de sa famille ou de l’aide sociale ; liberté d’entreprendre – le besoin d’existence étant garanti, il devient facile d’exercer toute activité souhaitée, qu’elle soit rentable ou non ; rationalisation de l’administration sociale – contrôles et enquêtes ne sont plus nécessaires (jusqu’à 80% du temps de travail d’un collaborateur social) ; ou encore, meilleurs rapports de travail – les employés ne sont plus contraints d’accepter des emplois à n’importe quelles conditions et les employeurs sont déchargés de la responsabilité d’assurer la survie de leurs employés. – revenudebase.ch

Le journal du Revenu de Base: L’inconditionnel est disponible

L’Incondtionnel, le journal du Revenu de Base a été terminé et imprimé en décembre 2014.

l'inconditionnel le journal du revenu de base la une

L’inconditionnel est un journal de 20 pages entièrement dédié au Revenu de Base Inconditionnel.

Nous avons 15 000 exemplaires à distribuer dans toute la Suisse romande !

Pour cette tâche, nous aurons besoin d’un petit peu d’aide. Ainsi nous recrutons pour nos groupes locaux.

 

Voici de quoi se faire une idée de ce journal, via son sommaire...   il est également disponible en téléchargement….

Pour contactez nous si vous désirez obtenir le journal ou le proposer dans un point relais.

Voici la cartes des points relais et stocks:

l'inconditionnel le journal du revenu de base palette pour la suisse romande l'inconditionnel le journal du revenu de base distribution

 

l'inconditionnel le journal du revenu de base arrivée en suisse

Remettre l’économie au service de l’humain

Répartition traditionnelle des bénéfices d’une entreprise

Depuis toujours le bénéfice d’une entreprise est partagé en 2 parties: 

  • la rémunération du capital, de l’infrastructure, du risque.
  • la rémunération de la force de travail: les employés salariés.

Ces 20 dernières années on observe une augmentation de l’automatisation qui permet de diminuer les coûts des salariés en diminuant le nombre d’employés.
 Au point qu’il existe des entreprises qui n’ont plus d’employés ou presque.

L’exemple de la robotisation chez LEGO

Voici une vidéo qui nous montre comment se passe la fabrication de LEGO.

Une usine de moulage de pièce LEGO c’est 2-3 personnes pour la maintenance… et plus de 700 robots mouleurs.. et 4 robots magasiniers.

De 2011 à 2012, le chiffre d’affaire de LEGO a grimpé de 25% !
=> et dans la poche de qui va le bénéfice ?

Comme il n’y a peu de salariés, l’augmentation des bénéfices dû à ce bond de productivité va proportionnellement beaucoup plus à la rémunération du capital qu’à la rémunération de la force de travail.

En Suisse, dans le commerce de détail, on observe que la productivité à augmenté de l’ordre de 23% entre 1998 et 2010. Mais cette augmentation de productivité n’a pas profité de la même manière aux bénéficiaires.

  • les marges bénéficiaires des propriétaires on plus que doublé
  • les salaires n’ont eux, pas été doublé….


Le Revenu de Base Inconditionnel est une manière de garantir que les humains puissent toujours avoir quelque chose pour vivre et ceci peut être largement financé par ce une partie de ce gain de productivité qui ne profite qu’à a rémunération du capital.

Une financement du Revenu de Base Inconditionnel qui favorise l’humain

Le projet de financement par une répartition tripartite de la VAN (valeur ajoutée nette des entreprise), c’est ça.

Au lieu de partager en 2 parts… dont une qui est en voie de disparition, on partage en 3 parts, une part étant dédiée au financement du RBI.financement du revenu de base inconditionnel - économie au service de l'humains

Ainsi le Revenu de Base Inconditionnel est un outil qui permet de remettre l’économie au service de l’humain.

 

Travailler moins pour gagner plus !

Quand j’explique les pistes de financement du Revenu de Base Inconditionnel, il y a toujours des gens qui viennent me dire: “OK, J’ai bien compris… il suffit du tiers du PIB de la Suisse pour financer le Revenu de Base Inconditionnel. Mais si les gens ne sont plus obligé de travailler, il y a plein de gens qui vont diminuer leur temps de travail... et donc le PIB va diminuer… et ton financement là, il ne va plus marcher !

(edit en janvier 2016: le PIB fin 2014 était de 642 milliards.. et le coût du RBI 140 milliards… ainsi c’est 21% du PIB que coûte le RBI.. plus ça avance.. plus c’est possible)

coût du revenu de base inconditionnel en suisse

Et bien non ! ce raisonnement, même s’il est répandu, il ne tient pas debout !

Si le nombre d’heures de travail diminue, ça ne veut pas dire que le PIB diminue aussi.

Il n’y a pas de corrélation entre un revenu et le temps passé à travailler pour le gagner !

Cette fausse croyance a été martelée pendant une célèbre campagne d’élection avec le slogan: travailler plus pour gagner plus... et bien non ça ne marche pas toujours comme ça !

Rémunération selon un tarif horaire

Il y a des métiers dont la rémunération est liée au temps de travail et d’autres pas.

temps de travail

Prenons l’exemple plausible d’une coiffeuse qui travaille 8h par jour, 5 jours par semaine pour un tarif horaire de CHF 25.-.

Ainsi en une semaine elle ne peut pas gagner plus de CHF 1000.- (donc CHF 4000.- par mois)

Si cette coiffeuse veut gagner plus, elle doit travailler plus selon le slogan.

Ok… ça marche… au début. Mais dans tous les cas elle sera limitée à la limite de 24h par jour.

Ainsi une coiffeuse qui ne dormirait pas, qui n’aurait aucune autre activité que son travail ne pourrait pas gagner plus de CHF 12 000 par mois.

Là impossible d’appliquer le slogan travailler plus pour gagner plus….

Si ma coiffeuse avait décidé de ne pas devenir coiffeuse mais de devenir avocate qu’est ce que ça aurait changé ?

Déjà j’aurai les cheveux très longs, vu que je n’aurai plus de coiffeuse. 😛 Mais surtout elle aurait pu avoir un tarif horaire plus élevé.

Prenons l’exemple d’un tarif horaire de CHF 300.-. Une avocate qui travaille à ce tarif 8h par jour peut gagner en une semaine CHF 12 000.-.

Ainsi, si ma coiffeuse était avocate elle pourrait gagner en une semaine ce qu’elle gagne en 3 mois ! Tous les métiers ne sont pas égaux face au temps. Mais il y a encore plus fort ! On peut changer totalement sa relation au temps.

Rémunération découplée du temps

Si, au lieu de vendre mon temps de travail, je vends un produit, tout se passe autrement. Mais là aussi il y a des grandes inégalités.

boulangerie patisserie

Prenons l’exemple d’un boulanger qui vend du pain. Il est évident que le temps qu’il met à vendre son stock ne va changer en rien le nombre de pain qu’il vend.

S’il a une boulangerie dans un lieu passant comme une gare, il va certainement vendre plus vite son pain que s’il est dans un coin perdu. Le temps de présence en magasin n’est pas directement lié au nombre de pain vendus. Par contre la fabrication des pains est liée au temps.

Ainsi le boulanger à tout intérêt à accélérer la cadence de fabrication pour vendre plus de pain et ainsi  augmenter son revenu. Il a deux solutions:

  • Il peut mécaniser sa boulangerie
  • Il peut engager des gens qu’il payera avec un tarif horaire !

… ou finalement un mélange des deux solutions. Mais la tendance à la robotisation est grandissante ces dernières années !

Ainsi dans tous les cas, le flux de pain disponible à la vente sera plus grand, mais avec des coûts fixe. C’est ainsi que l’on voit de plus en plus de boulangeries industrielles qui congèlent le pain et qui le vendent un peu partout dans des points de vente. C’est une manière de découpler le revenu du boulanger de son temps de travail.

Voilà pourquoi un patron a un salaire plus élevé qu’un salarié à l’heure !

Comment devenir milliardaire quand on est à l’aide sociale ?

Plus la technique avance, plus notre économie se dématérialise. Il est ainsi toujours plus facile de se créer une source de revenu à potentiel illimité avec un coût fixe minime.

Voici l’exemple du développeur d’application pour smartPhone.

smartphone réseau de base

Il passe 3 mois à concevoir une application, il la met en vente pour une modique somme, et là plus rien à faire. Si l’application est populaire, c’est le jackpot ! …. et si personne n’en veut… c’est la ruine !

Le revenu est totalement découplé du temps de travail.

Une application comme WhatsApp est un jackpot énorme! Après 5 ans d’existence, facebook achète WhatsApp pour la modique somme de 22 Milliards de dollars !

Ainsi Jan Koum, le fondateur de WhatsApp, devient milliardaire après avoir vécu des bons alimentaires de l’aide sociale !

En effet, c’est grâce à l’aide sociale minime des USA que le fondateur de WhatsApp a pu vivre et étudier pour avoir les connaissance nécessaires pour créer son application: sa source de revenu jackpot.

On peut se poser la question de ce qui aurait pu se passer si en échange de cette charité, l’état avait exigé un travail d’utilité public, comme balayer les rues, ou trier les archives de l’état ?

Est-ce que Jan Koum aurait pu avoir le temps, les ressources et les connaissances nécessaires s’il avait été assigné à un vrai-faux travail dans une entreprise fictive pour chômeur ?

créativité

Le Revenu de Base Inconditionnel permet de travailler moins pour gagner plus

Avec les explications ci-dessus, il devient possible de comprendre que la liberté et les ressources fournies par le Revenu de Base Inconditionnel permettent de se créer une source de revenus de meilleure qualité: une source de revenu qui permet de travailler moins pour gagner plus.

Le Revenu de Base Inconditionnel est un système qui est nettement plus efficace que l’aide sociale ou le chômage pour pouvoir aider les gens à se sortir de la pauvreté, pour aider les gens à se lancer dans une activité dans laquelle il sont doués, pour laquelle ils sont fait.

Toutes les expériences de Revenu de Base Inconditionnel qui ont été faites partout dans le monde ont montré que ce système encourage l’entrepreneuriat.

Ainsi, avec l’instauration d’un Revenu de Base Inconditionnel, même si le temps de travail global de la population suisse diminue, je ne suis pas certain que le revenu global de la population suisse diminue (PIB) !

Horloge dans le lac

Les Suisses moins bosseurs que les Grecs !

Les statistiques de l’OCDE confirment que le nombre d’heures de travail n’est pas en corrélation avec le revenu global d’un pays.

En 2012, l’année de travail moyenne comptait 2’226 heures en Corée du sud et 1’381 heures aux Pays-Bas, c’est-à-dire 38% de moins !

Avec une telle différence de temps de travail on pourrait se dire que le niveau de vie doit aussi être différent ?

Mais non, on peut pas dire que les Hollandais sont plus pauvres que les Coréens !

Heures_travaillees_OCDE

En 2013, on voit que les grecs sont en 3ème position des pays de l’OCDE qui travaillent le plus d’heures: 2 037 heures. Où est la la suisse ?

A la 9ème position, avec 1585 heures. Quand même une bonne différence.

Et pourtant dans les discussions de café du commerce, j’entends souvent dire… “Les grecs c’est des glandeurs.. c’est pour ça que leur économie va mal… alors qu’en suisse on est des bosseurs !” …

Ce qu’il faut retenir

Il existe plusieurs types de revenus différents qui sont couplés ou non au temps de travail.

Ainsi on ne peut pas dire qu’une diminution du temps de travail global en suisse va forcément entrainer une diminution du revenu global de la Suisse. (PIB) Ça peut même être le contraire!

Ainsi un Revenu de Base Inconditionnel peut être un outil qui permet de se sortir d’un “job” dans lequel on perd son temps à être exploité pour ne rien gagner et de se construire sa propre activité rémunérée découplée du temps de travail, et donc potentiellement plus rémunératrice.

Ainsi votez pour le Revenu de Base Inconditionnel pour avoir plus de temps et plus d’argent !

monnaie

Le jour où la femme d’Ueli Maurer a dit oui au revenu de base

Ueli_Maurer
Mes ami(e)s féministes peuvent remercier le Conseil fédéral, car je vais peut-être, grâce à lui, rejoindre leur rang. Et ce ne sera pas à cause d’Ueli Maurer et de sa consécration de la femme en tant qu’ustensile ménager tellement d’un autre temps que je ne pouvais qu’en rire, mais à cause de la prise de position exprimée par le Conseil fédéral sur l’initiative pour un revenu de base.

Je n’ai pas été surprise par son appel au rejet de l’initiative, je l’ai par contre été par sa manière d’argumenter la chose et de traiter les femmes : “plusieurs catégories de personnes n’auraient plus de raison financière d’exercer une activité lucrative, notamment les personnes qui gagnent moins de 2500 francs par mois ou à peine plus, c’est-à-dire les travailleurs à bas salaire ou à temps partiel, qui sont majoritairement des femmes.”

Les femmes ne travaillent que pour l’argent

C’est dit : les travailleurs à bas salaires et à temps partiel sont majoritairement des femmes et c’est très bien comme cela. Surtout ne changeons rien, car sans motivation financière les femmes déserteraient le monde du travail. On comprend soudain mieux pourquoi la femme d’Ueli Maurer n’a pas réussi à sortir de sa cuisine : c’est très certainement que monsieur lui paie un revenu de base. Heureusement, le Conseil fédéral est là, il veille et nous met en garde contre cet ovni politique qui pourrait donner naissance à une nouvelle vague de femmes ustensiles ménagers.

J’avoue, je me suis sentie un peu concernée… En tant que femme travaillant à temps partiel (avec un bas salaire de surcroit), je me suis sentie interpellée et méprisée par cette prise de position du Conseil fédéral. Je me suis demandée de quel droit les 7 sages pouvaient émettre sur ma personne et sur tout un tas de femmes un avis aussi péremptoire et reléguer ainsi dans une sous-catégorie ne méritant pas le revenu de base ou un salaire décent une écrasante majorité de la population.

Le Conseil fédéral affirme donc sans sourciller que beaucoup de femmes font un travail qu’elles n’aiment pas, qu’elles n’ont pas d’autre choix, que si elles avaient ce choix elles arrêteraient et que c’est donc une bonne raison de refuser un revenu de base. Cela témoigne de la volonté de conserver une partie de la population dans des conditions de vie précaire. Cela affirme également que toutes ces femmes ne travaillent que pour des raisons financières, ce en quoi je ne peux être d’accord.

C’est sans doute vrai que pour une partie des femmes la motivation financière n’est pas indifférente. La belle affaire! Qui ne fait pas son travail aujourd’hui aussi pour des raisons financières…? Qui n’a pas de loyers, d’assurance à payer, besoin de manger, se vêtir, se déplacer ou envie de s’acheter des choses agréables ou inutiles…?

C’est sûrement vrai aussi que pour certaines l’argent est une motivation importante, voire la principale, et qu’elles ne font pas leur travail par passion. Mais comment peut-on dire qu’avec un revenu de base elles ne travailleraient plus? Comment ne pas reconnaitre que toute activité, quelle qu’elle soit, nous apporte autre chose que de l’argent ?

Et que dire de toutes celles qui pour mille raisons différentes aiment ce qu’elles font et ce qu’elles sont dans leur travail? Il y a beaucoup de raisons autres que financières qui poussent à délaisser les fourneaux : l’envie de se réaliser, l’envie de voir du monde, d’échanger, partager, le besoin de se sentir utile, de contribuer, de créer, d’inventer, l’envie de donner (oui, il y a même des femmes qui ont envie de s’occuper d’autres personnes que de leurs enfants), l’envie de développer ses compétences, de les partager, l’envie d’apprendre. Rajoutez tout ce que vous voulez à la liste…

Les femmes, championnes du travail non rémunéré

Les femmes sont championnes du travail à temps partiel et aussi du travail non rémunéré lorsqu’il y a des enfants dans un ménage (selon l’OFS), tandis que les hommes pour la plupart travaillent à plein temps (c’est donc le temps partiel des femmes qui rend possible le plein temps des hommes). Elles sont aussi majoritairement celles qui s’occupent d’un parent âgé. Dans ces contextes, un revenu de base représente une valorisation et une reconnaissance de ce temps donné et indispensable au fonctionnement de la société, à son lien social et qui ne se traduit pas seulement en points de PIB, même si on sait que ces activités en sont le socle en rendant possible les autres activités économiques.

Avec un revenu de base, certaines (et certains!) pourront peut-être enfin faire sereinement le choix de ralentir et de penser à eux pour ne pas partir en burn out, de s’occuper pour un temps complètement (ou à temps partiel, mais sereinement) de leurs enfants, de leur parent, sans se sentir étrangler financièrement. Des activités essentielles à la société, au maintien du lien social, qui demandent du temps, de la disponibilité, de l’énergie, mais qu’il faut souvent accomplir en courant…

Le revenu de base donne le choix

Si le Conseil fédéral note que les bas salaires sont majoritairement féminins, il pourrait aussi avoir la noble intention non pas de cantonner les femmes dans ces bas salaires, mais de leur ouvrir des perspectives. C’est ce que fait un revenu de base en permettant de concilier mieux les différents temps et espaces de la vie que sont vie de famille, parcours de formation, vie professionnelle et temps libre. Loin de cantonner à la maison ou dans un bas salaire, le revenu de base donne la possibilité d’évoluer, de commencer ou de reprendre une formation. Il peut donner le temps et l’espace pour changer de cap, réaliser ses rêves, s’engager dans une nouvelle direction, qu’il s’agisse de devenir garde forestière ou infirmière.

Dans quelques années, je le souhaite, on pourra entendre ce témoignage de Jocelyne : “A partir du moment où j’ai eu mon revenu de base, j’ai pu arrêter de courir dans tous les sens, entre les enfants, le travail, les courses… J’ai pu enfin me poser et me demander ce que je voulais vraiment faire de ma vie. Et là, comme financièrement c’était possible, j’ai décidé de me lancer. J’ai toujours voulu être infirmière, mais comme j’ai dû commencé à travailler jeune, j’avais dû renoncer. Je me disais dans un coin de ma tête, plus tard peut-être, quand les enfants seront grands et qu’on aura besoin de moins d’argent pour faire bouillir la marmite… Et là (grand sourire de Jocelyne) eh bien, j’ai enfin pu me lancer…!”

J’espère pouvoir demain rencontrer Jocelyne et toutes les autres, et tous les autres.

Il n’y a pas une femme, il y a des femmes. Il y a une diversité d’êtres humains à qui le revenu de base peut donner de vrais choix.

 

PS: Et, entre nous, lors de l’introduction d’un revenu de base dans la ville de Dauphin au Canada, on a observé une légère hausse du taux de divorces, mais ne le dites pas à Mme Maurer…

Pour augmenter les bas salaires les syndicats et la gauche doivent soutenir le Revenu de Base Inconditionnel

Un OVNI politique

Le Revenu de Base Inconditionnel a la particularité d’être un sujet politique non partisan. En effet, aucun parti politique n’a un avis clair sur la question. De chaque côté de l’échiquier politique on trouve des partisans et des opposants au RBI.

Ainsi, dans le milieu des militants du RBI, on dit souvent que…

Le Revenu de Base Inconditionnel, n’est ni de droite, ni de gauche.. Il va de l’avant !

Le principe du RBI associe des concepts qui sont souvent opposés dans les partis “classiques”. Pour faire bref, le RBI mélange les valeurs de liberté et de responsabilité personnelle chère à la droite avec la solidarité chère à la gauche.

Du coup le mélange des genres ne rentre dans la ligne pure d’aucun parti !

C’est que le Revenu de Base Inconditionnel va dans une logique de gagnant-gagnant. Chacun peut y trouver son compte. Le temps des partis en opposition est fini !

Un point qui doit plaire à la gauche

Comme chacun peu y trouver son compte, dans cet article, j’ai envie de montrer aux gens de gauche que le Revenu de Base Inconditionnel est un outil très efficace au service d’une cause chère à la gauche:

  • Inciter à augmenter les bas salaires.

En effet, c’est un sujet récurrent à gauche. Le revenu global de peuple suisse (le PIB) est toujours en croissance, mais il ne profite pas à tout le monde. Les richesses sont très mal redistribuées. Les inégalités sont croissantes et la gauche aimerait une meilleure redistribution du gâteau.

Le salaire minimum fixe: un mauvais outil

En mai dernier, le peuple suisse s’est prononcé sur une initiative pour l’introduction dans la constitution d’un salaire minimum de CHF 4000.-

Le bilan des urnes a été très dur pour les syndicats et partis de gauche qui soutenaient cette initiative. La majorité des votants a nettement rejeté cette initiative (76% contre).

Quelles sont les raisons de ce rejet ?

J’ai fait ma petite étude sur un cas très particulier. Celui du canton de Neuchâtel:

Pourquoi un tel renversement de situation ? Comment passer d’une majorité de pour à une majorité de contre ?

La petite différence qui change tout, c’est le fait de voter sur un principe ou sur un montant !

En effet, ça ne semble pas être une grande différence, mais ça change tout.

Les arguments qui ont convaincus les suisses de voter non sont (qu’ils soient vrais ou non, ils ont fait mouche !):

  • le fait qu’un montant fixe pour un salaire minimum ne tient pas compte des disparités régionales, des particularités de branches économiques et des situations personnelles.
  • Le fait qu’une entreprise en démarrage, n’est pas forcément rentable tout de suite. Ainsi, un salaire minimum est un frein à la création d’entreprise.

Ainsi, j’en déduis, en tout cas dans le cas du canton de Neuchâtel, que les gens ne sont pas contre le principe d’une meilleure redistribution des richesses. (Le succès Suisse de l’initiative Minder montre un cas qui va dans ce sens.)

Mais les gens sont contre un outil trop rigide pour arriver à ce but.

Le RBI un meilleur outil pour augmenter les bas salaires

C’est ici qu’il faut bien observer les caractéristiques de l’outil Revenu de Base Inconditionnel. Ça ne saute pas aux yeux la première fois que l’on entend parler de RBI. Mais une fois que l’on connait un peu le détail du principe et des modèles de financement d’un Revenu de Base Inconditionnel en Suisse, on voit que cet outil a pour effet d’inciter à augmenter les bas salaires.

Je dis bien inciter et non pas obliger. C’est là tout la différence de cet outil. C’est là sa force. Contrairement au salaire minimum arbitraire et fixe, le RBI est un outil qui peut augmenter les bas salaires tout en prenant en compte les particularités régionales, de branches ou de situations personnelles.

Pour mieux comprendre, voici un schéma qui compare la situation de trois salaires différents:

Le Revenu de Base Inconditionnel incite à augmenter les bas salaires

De ce dernier schéma, on observe que le Revenu de Base Inconditionnel incite à augmenter les bas salaires. En effet, si le montant du revenu total n’est pas très différent du Revenu de Base Inconditionnel, on peut supposer que certaines personnes renoncerons à travailler pour gagner si peu (le cas tout à droite sur ce schéma). Il ne faut pas oublier que souvent un travail rémunéré n’est pas qu’un gain d’argent, c’est aussi un coût. (Ex: frais de transports pour se rendre sur son lieu de travail et/ou de garde d’enfants)

Ainsi, si un employeur veut des employés. Il doit rendre plus attractif le travail qu’il propose.

C’est ici un des effets du Revenu de Base Inconditionnel. Il redonne un vrai pouvoir de négociation aux employés qui ne sont pas obligés d’accepter n’importe quoi sous la menace du chômage !

L’employeur peut rendre plus attractif l’emploi qu’il propose, soit en améliorant les conditions de travail (prestations en nature, flexibilisation des horaires, etc…) ou en augmentant le salaire (la part rose sur le schéma).

C’est là que l’on voit que le RBI est beaucoup plus souple que le salaire minimum fixe. Le montant de la part incitative à travailler (en rose) est déterminée par l’offre et la demande et par des négociations entre employé et employeur (ou des conventions collectives). La détermination de ce montant peut tenir compte des particularités régionales, de branches ou personnelles. Cette part s’adapte à chaque cas.

Le RBI pour ré-équilibrer le rapport de force employeur-employé

Personnellement je vois ici des avantages du côté employés qui ré-équilibrent un peu la situation du marché du travail actuel qui n’est plus un marché libre, mais une bataille dans laquelle de nombreuses personnes se sacrifient pour espérer y mettre un pied (ou un peu plus).

Une étude d’Adecco a montré que depuis 2007, il y a une augmentation de 40% du nombre de place de stage. Un stage, c’est mal payé, voir pas payé du tout ! C’est une forme moderne d’esclavage. Cette même étude montre le paradoxe que plus une personne fait de stage, moins elle a de chance de trouver un emploi !

C’est un paradoxe au premier abord, mais moi j’y vois quelque chose de tout à fait logique. Il y a des branches économiques, je pense au journalisme par exemple, qui fonctionnent de plus en plus, uniquement avec des stagiaires. Les stagiaires se relayent de 6 mois en 6 mois. Il y a assez de journalistes au chômage pour alimenter en permanence ce système.

A ce jeu là, l’outil salaire minimum, ne résout pas beaucoup le problème, il garanti un bon revenu aux chanceux qui ont un emploi, mais ne résout rien pour les autres !

Un Revenu de Base Inconditionnel change totalement la donne.
Que veut-on vraiment ? Garantir le plein emploi ou que les gens puissent vivre ?

Avec un RBI, un journaliste peut devenir journaliste indépendant, il peut s’associer avec d’autres et créer un média de qualité tout en étant assuré de vivre. Sur cette base nettement plus saine qu’un stage, il pourra certainement monnayer son activité et en faire une affaire florissante.

Le RBI ne révèle pas son potentiel au premier coup d’oeil

J’espère avoir donné ici un éclairage assez clair pour que les gens de gauche y trouvent leur compte dans l’outil Revenu de Base Inconditionnel. (Les gens de droite ne vous en faites pas, je ferai aussi un article bientôt expliquer pourquoi les gens de droite doivent soutenir le Revenu de Base Inconditionnel)

S’il vous plait, étudiez bien à fond cet outil de Revenu de Base Inconditionnel, ne faites pas une analyse à la légère et pleine de dogmatisme comme l’a fait un conseiller national socialiste.

Il défend dans son argumentaire le salaire minimum avec un montant fixe comme outil parfait, mais on a vu le résultat. Mieux vaut inscrire un principe dans la constitution. C’est ce que propose le texte de l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel et c’est une bonne stratégie. (Même s’il y a des divergences sur le financement de l’AVS, tout le monde est pour le principe de l’AVS)

Chacune de ses objections peut être facilement démontée. C’est ce que l’on fait sur notre page dédiée aux réponses aux objections courantes au RBI.

Le Revenu de Base Inconditionnel n’est pas un outil parfait, mai il peut réellement inciter à augmenter les bas salaires et surtout il éradique vraiment la pauvreté (Actuellement le seuil de pauvreté en Suisse est à CHF 2200.- par mois pour une personne seule).

Il me semble que c’est un argument fondamental qui devrait convaincre toute personne de soutenir le Revenu de Base Inconditionnel, et d’autant plus les personnes de gauche.

Si vous voulez en apprendre encore plus sur le principe du Revenu de Base Inconditionnel, je vous invite à suivre notre Piste Vita du RBI. Ce n’est pas une obligation, mais comme vous êtes une personne qui aime voter en connaissance de tous les éléments je vous recommande cette piste pour bien vous informer.

Revenu de base pour les enfants

Maintenant que l’initiative pour un revenu de base inconditionnel a été déposée, il convient de répondre aux nombreuses objections qui ont été avancées à son égard.

L’une d’elles concerne le cas des enfants : quel revenu de base faut-il attribuer aux enfants et selon quelles modalités ?

enfants revenu de base

Une recherche rapide sur le web francophone montre que cette question n’est pour l’instant pas abordée avec tout le sérieux qu’elle mériterait. Tout au plus, lorsque cette question est mentionnée, un montant de la moitié ou du quart de celui attribué aux adultes est juste proposé en vitesse, en passant. Je n’ai trouvé qu’un article sur le site du syndicat Syna  « … il sera évolutif pour les enfants et les jeunes… », mais sans entrer dans plus de détails.

Ce peu d’intérêt pour cette question est-il lié à un manque d’intérêt des partisans du RBI ou à la nature particulière de la relation enfant-argent telle que la perçoit la société ? Mon avis est que cette question n’est généralement soulevée que dans le contexte de la question du financement du RBI et qu’il est tentant de simplifier les aspects complexes par des approximations. Il est effectivement pratique de considérer le revenu de base d’un enfant comme étant une fraction de celui d’un adulte, afin de déterminer le montant global que cela représenterait.

Mais cette simplification à outrance, sans même mentionner que la réalité est plus complexe, laisse penser que l’on envisage véritablement d’attribuer cette fraction uniformément de la naissance de l’enfant jusqu’à sa majorité. Or une telle approche produirait de nombreux effets pervers que les opposants au revenu de base ont déjà dénoncés.

Sur mon blog, j’ai écrit un article intitulé « Revenu de base inconditionnel : quid des enfants ? » qui a l’ambition de proposer un modèle d’application du RBI aux mineurs qui soit exempt de ces effets pervers et pas trop éloigné des pratiques actuelles de l’apprentissage de l’indépendance financière.

Revenu de Base Inconditionnel distribué progressivement aux enfants

Compte rendu après-midi Génération RBI 7 juin 2014

Le 7 juin 2014, à Lausanne, Génération RBI a organisé une après-midi de présentation, discussion, atelier, créativité, intelligence collective…. voici le compte rendu de cette après-midi très enrichissante.

Présentation de “Génération RBI”

Génération RBI est une organisation de personnes actives qui veulent soutenir la campagne pour le Revenu de Base Inconditionnel en Suisse.

La suisse du RBIGénération RBI est un groupe de personnes actives. Dans tout groupe qui a envie d’être actif, il y a des tensions humaines qui finissent par pourrir le travail du groupe.. et des tensions dans le travail du groupe qui finissent par pourrir les relations humaines.

Ainsi pour tenter de limiter ces tensions, Génération RBI utilise un mode de gouvernance tout à fait particulier l’Holacracy. (Au fil du temps nous avons adopté une forme un peu allégée de holacracy. Holacracy est issue du milieu des entreprises et nous sommes dans le milieu associatif et bénévole qui est un peu différent. On creuse le sujet.)

C’est un mode de gouvernance, ou l’on réparti les tâches de l’organisation en rôle. Puis les personnes donne de l’énergie au rôle qu’on leur attribue, si elles peuvent, si elles veulent…

La personne responsable d’un rôle est totalement souveraine dans son rôle. C’est elle qui prend les décisions qui concernent ce rôle. Ainsi bien souvent, on évite de longues discussions, très courantes dans les organisations, pour décider si ce nouveau projet est bien ou pas. Ces discussions sont souvent longues, car chacun y va de son anecdote, de son expérience, met en avant ses peurs, se croyances, et l’on tourne en rond..  et on ne fait rien à cause de peurs souvent irrationnelles...

En Holacracy, on peut aussi faire des grandes discussions, ce n’est pas interdit. Mais ça arrive peu. Au final, c’est la personne responsable du rôle qui tranche, qui prend la décision.

Mais il ne faut pas y voir là une dictature. Non, car chacun fait partie d’un groupe, et il existe des réunions de “gouvernance” qui permettent de créer le “design” de l’organisation, de créer les rôles, de les supprimer, de freiner les gens un peu trop entreprenants en cas de problème. Dans ces réunions de gouvernance, il y a tout un processus qui permet d’adapter l’organisation à la réalité du terrain. Chacun a le droit d’émettre des objections. Mais elles sont traitées de manière rationnelles pour voir si elles sont valables ou si ce sont des peurs infondées.

Voici quelques exemple de questions pour tester la validité d’objections: “Est-ce que cette objection est basée sur un fait ou juste sur une croyance ?“, “Est-ce que l’on peut essayer, sachant qu’en tout temps on peut revenir en arrière ?“, “Cette objections n’est pas valable, car elle ne concerne pas la nouvelle proposition, elle concerne un problème qui était déjà là avant ! “.

Avec un peu de pratique, on se rend compte que dans la vie courante, nous sommes tout le temps parasité par des peurs et des croyances. Le processus de décision d’Holacracy fait du bien, même si parfois il parait un peu dur ! 😛

Un des fondements de Holacracy, c’est le pilotage dynamique. Le principe est de connaitre le but, la direction où l’on va. Mais l’on ne connais pas le détail pour y aller. Il ne sert à rien de trop prévoir, de toute façon la réalité du terrain va changer.

Cette philosophie est basée sur l’observation du défi Marshmallow.

Le concept de ce défi ? Construire la tour la plus haute possible avec des spaghetti, de l’adhésif et placer un marshmallow au sommet de cette tour.

Parmi tous les groupes de gens testés. Les plus nuls sont les gens qui sortent d’école de management et commerce !

Ils passent 90% du temps à planifier leur tour.. puis ils la montent… le plan a une faille.. la tour s’effondre… et le temps imparti pour réaliser la tour est terminé. Le marshmallow est toujours au sol !

Un des groupes de personnes étonnamment très efficace. Ce sont les enfants de 5 ans !

Les enfants, ne planifient rien, ils commencent directement à construire leur tour. Elle grimpe, elle s’effondre un bout, elle est consolidée, elle continue de grimper, elle a une forme étrange, mais à la fin du temps imparti, la tour est debout et solide !

Une organisation gérée en holacracy, c’est ça ! C’est une organisation qui a une forme étrange, mais qui avance !

Vous n’avez certainement jamais vu d’organisation aussi étrange que “Génération RBI, mais c’est une organisation qui avance, qui construit. C’est une organisation qui n’est de loin pas parfaite mais qui se donne les moyens d’être perfectible.

Pour en savoir plus sur Holacracy => http://decouvrirlholacracy.wordpress.com/

Les valeurs de Génération RBI

Pour connaitre les valeurs qui animent les membres de Génération RBI, nous avons fait un jeu. Chacun(e) a voté pour les valeurs qui lui plaisent le plus. Au besoin des valeurs ont été ajoutée. Finalement certaines valeurs étaient bien mise en avant et d’autres moins, mais nous n’en avons supprimée aucune.

Voici le nuage de mot qui permet de voir quelles sont nos valeurs. Nos valeurs préférées sont mise en avant grâce à leur taille.

Valeurs Génération RBI

On observe que les principales valeurs qui animent Génération RBI sont “ouverture d’esprit”, “intelligence collective” et “créativité”.

La mascotte de Génération RBI

mascotte abeille RBILa mascotte de Génération RBI  est l’abeille. Elle est positive. Elle est butine pour elle seule, mais en même temps pollinise les fleurs qui en retour vont favoriser son environnement en entier, ce qui lui est tout à fait favorable. L’abeille est un animal social qui utilise beaucoup l’intelligence collective. Mais c’est également un animal indépendant qui ose voler de ses propres ailes et explorer son environnement.

logo-generation-rbi-mini-lettre nouvelleLe logo de Génération RBI est un hexagone qui rappelle le nid d’abeille. Mais il est un peu différent quand même.

Le turquoise a été choisi comme couleur, car c’est une couleur qui est peu marquée politiquement. En effet, le RBI n’est ni de gauche, ni de droite….. mais en avant !

Site web de Génération RBI

 Le site, c’est celui-ci ! http://rbi-oui.ch

La page d’accueil du site décrit tout de manière simple et permet d’aller plus loin

La “Piste vita du RBI” permet en 10 étapes d’apprendre progressivement ce qu’est un RBI et comment il transforme la société. Le RBI te fait grandir de l’étape de petite larve d’abeille, à celui d’apiculteur expérimenté qui agit pour le RBI.

Parmi beaucoup d’autres pages, le site comporte aussi une page dédiée au financement de la campagne. Le fait que l’on peut financer la campagne en bitcoin fait le tour du monde sur les réseaux spécialisé. 166 commentaires en une soirée sur reddit… On en parle sur des blogs hollandais ! Donc ça vaut la peine de faire une campagne décalée !

Présentation de l’association “Impulsion”

Le Revenu de Base Inconditionnel n’est pas une fin en soi pour nous. C’est un outil pour aller vers un futur enviable.

Au moment où s’est posée le problème de créer une personne morale pour ancrer les activités de Génération RBI, nous avons élargi notre horizon. Nous n’avons pas simplement créé une association focalisée sur le RBI qui disparaitrait après la votation.

Nous avons envie de créer une structure qui puisse perdurer plus longtemps et qui puisse englober toutes les activités que nous faisons déjà pour oeuvrer vers un futur enviable.

 Nous avons donc créé l’association Impulsion pour également englober les autres projets qui nous tiennent à coeur.

L’association impulsion soutiens évidemment Génération RBI

Pour en savoir plus: http://impulsion.ch

logo impulsion

Présentation de l’oeuvre de Malizia Moulin

L’artiste Malizia Moulin est venue nous présenter son oeuvre d’art pour illustrer le Revenu de Base Inconditionnel.

 le cri suspendu

Militante pour le Revenu de Base Inconditionnel, je désire par le biais de ce tableau, démontrer l’utilité de chacun dans notre société, qu’on soit un être (clou) juste là planté ou un être (clou) ultra chargé de travail, de certifications d’études (entouré de fils, plein de cordes à son arc) notre valeur est la même et doit être reconnue!

A méditer…

clou et fil

Il y a des être (clou) qui ont perdu la tête, d’autres qui sont tordus, mais chacun à son rôle à jouer

Pour plus d’information sur cet oeuvre.

https://www.behance.net/gallery/17181263/Projet-personnel-en-volume-Le-cri-suspendu-

Activité créative: “Montre moi un RBI”

Une des principales valeur qui rassemble les membres de Génération RBI est la créativité. Nous allons le vérifier.

Le RBI est quelque chose de difficile à montrer, à illustrer.

Le but de cet atelier et de trouver des idées, de montrer comment illustrer une RBI.

Après une brillante inspiration fourni par l’exemple de l’oeuvre de Malizia Moulin, ça devrait être facile.

Voici ce qui est sorti après une demi heure de réflexion et de travail pratique:

  • une idée de fable sur l’abondance du buffet canadien, qui est limitée par l’argent. Le RBI permet d’avoir une entrée et un plat principal. Donc de vivre, mais ne permet pas d’avoir un dessert. Il faut gagner de l’argent pour avoir plus que le RBI. Par exemple faire la vaisselle pour avoir le dessert.
  • Questionner le sens du travail. Un dessin qui montre qui montre les métiers qui ont du sens, et au milieu les jobs qui n’ont pas de sens. Voir dessin ci-dessous.
  • Lorsque l’on va au casino, il faut une mise de départ. Sinon on a pas le droit de jouer. Le RBI est cette mise de départ qui permet de jouer.
  • Remix de la scène de Guillaume Tell, l’arbalète et la pomme sur la tête de son fils: le Revenu de Base Inconditionnel, c’est de la confiance inconditionnelle.
  • 1948 premier pas en direction du RBI: l’AVS … 2018 ? On espère la suite !
  • Fable de l’enfant qui achète, avec son RBI, du temps à passer avec son père. => Un RBI permet de recomposer le cocon familial.
  • Le Revenu de Base Inconditionnel en chanson. “Vienne vienne le RBI, tant nous ne pouvons attendre” L’idée n’en est qu’à son début, mais quiconque veut la faire avancer peut le faire via un “pad” sur notre site: http://rbi-oui.ch/le-revenu-de-base-inconditionnel-en-chanson/
  • Un jeu de plateau avec des cases qui partent à la recherche du RBI. La cas de départ, c’est un licenciement ! Il y a plusieurs vie symbolisées par des logos générationRBI. Il y a des monstre comme… économie suisse !
  • Trouver une “image” qui deviennent le symbole du RBi, qui puisse devenir viral à l’image des mèmes qui circulent sur internet et sont remixés à toutes les sauces.  Une caricature peut être ? Proposition du dessin: “sans RBI: tu perds la mains sur ta vie. Avec un RBI, ça t’ajoutes des lignes de vie”  (à propos de viral sur internet trouver un #hashtag qui fédère => sur twitter il y a déjà #RevenuDeBase)
  • Un groupe de clowns lors de l’événement Alternatiba Genève qui aura lieu en automne 2015.
  • Un dessin: Le RBI pour passer du boulet que l’on traine à la liberté.
  • Illustrer (BD, dessin, etc..) la fable de l’aspirateur

IMG_6563 un travail qui a du sensIMG_6564 guillaume tel le RBI de la confiance


 

World café à propos d’un futur enviable

Une des principales valeurs qui rassemble les membres de Génération RBI est l’intelligence collective.

world caféAinsi il est temps de l’expérimenter pour trouver des solutions concrètes.

Le “World café” est un outil qui permet de faire émerger des idées à partir de nombreux individus, installé par groupes de ~4 personnes autour de tables recouvertes de nappe destinées à être gribouillées.

1h, 3 tours, 3 questions, un peu plus d’une vingtaine de personnes et déjà des dizaines d’idées concrètes pour créer un futur enviable !

  • 1ère question assez large pour inclure toute idée: “A quoi ressemble un futur enviable ?
  • une personne par table reste sur place pour faire la synthèse de ce qui s’est dit et fertiliser la discussion du tour suivant. Les autres personnes vont former d’autres groupes autour d’autres tables.
  • 2ème question: “Trouver des solutions pour tenir compte des objections au RBI, ou autrement dit: que faire pour rendre durable une société avec un RBI“. (Ex. si une objection au RBI est “le travail intégrer les gens dans la société, sans travail plus d’intégration”… donc chercher ce qui peut intégrer les gens.)
  • Comment avant, une personne reste à table et pollinise la discussion suivante…. les autres bougent.
  • 3ème question. Aller vers le concret: “Quelle, institution, action, personne, groupe, etc.. favoriser, aider pour aller dans le sens des solutions trouvées au point précédent ?
  • Synthèses des solutions trouvées.

RBI objection intégration du travail vivre sa vie selon son envie RBI pourquoi pas durable world café

Voici donc une liste de groupes, d’organisations, d’actions à favoriser pour rendre concret le futur enviable qui a émergé de notre world café.

  • soutenir tout ce qui touche à l’économie locale
  • comptabiliser le travail non rémunéré (domestique et bénévolat) dans le PIB. (Vu qu’il y a même des pays qui tiennent compte de l’économie souterraine…. drogue, prostitution, etc..)
  • soutenir l’économie collaborative. L’économie de fonctionnalité: échanger des droits d’usage sur des objets plutôt que les objets.
  • Parler à l’école de la culture du don.
  • Réformer l’école pour aller vers une école basée sur un principe d’éducation (rendre autonome) et non de formation (formatage pour une tâche précise). L’école orientée projet semble intéressante. Plutôt que d’apprendre des branches, c’est en suivant le fil rouge d’un projet que l’enfant découvre ce qu’il a besoin de savoir pour réaliser son projet. Ainsi la motivation est intérieur et constante. => Concrètement il existe l’ECEC, Ecole Communautaire Entrepreneuriale Consciente. Pour en savoir plus, voici un article du nouvelliste.
  • Créer du lien, un réseau, entre les parents qui scolarisent leur enfants à la maison. Déjà rien que pour que le grand public sache que ça existe.
  • Aussi dans l’éducation axer sur les 3 axes: accepter l’erreur, collaborer, rebondir. Le système actuel est trop culpabilisant face à l’erreur.
  • Tout simplement faire connaitre le RBI. Rien que de connaitre cette idée transforme la vie des gens. Ainsi on pourrait organiser la même chose qu’aujourd’hui, mais en pleine rue. => Tentons le world café en pleine rue avec des passants !  Organisons de world café comme aujourd’hui dans chaque village.
  • Réformons le système monétaire. Il faut que le pouvoir de création monétaire serve à l’intérêt public et pas aux banques. => à ce propos faites signer l’initiative pour la monnaie pleine qui est lancée aujourd’hui ! Toute le monde n’est pas du même avis dans le groupe. Nous avons des gens plutôt contre cette initiative et un membre du comité d’initiative qui lui est évidemment pour. Mais dans tous les cas, signer et faire signer cette initiative est un bon moyen de faire connaitre le système de création monétaire au grand public et donc de permettre à une réforme de se faire. => http://www.initiative-monnaie-pleine.ch/
  • Favoriser les FabLab, des lieux de travail collaboratif où des outils comme les imprimantes 3D et découpeuses laser sont mis à disposition de la communauté de co-créateurs.  Le mode de travail dans les FabLabs applique à la création d’objet ce qui se fait actuellement dans les communautés de création de logiciel libre. Ainsi on peut s’attendre à ce que la forme classique de l’entreprise disparaisse et se fasse remplacer par les communautés de co-créateurs. De même que le mode de financement d’un produit va de moins en moins passer par le crédit bancaire et la bourse et beaucoup plus par le “crowdfunding”. Pour en savoir plus: http://martouf.ch/blog/521-artisanat-industriel.html
  • Favoriser la création de jardins partagés pour créer du lien social local, un savoir faire, et de la nourriture !

Cette magnifique après-midi a été très fructueuse et très sympathique. La méthode a porté ses fruits, on refera. La méthode est nettement plus motivante qu’une réunion classique.

Au vue du nombre de propositions qui ont émergées de notre intelligence collective en si peu de temps. L’exercice sera à refaire.

Alors restez bien au courant et (re)venez à notre prochaine réunion de ce style qui sera indiquée dans notre agenda. D’ici là nos réunion “Accueil et brainstorming” vous sont toujours ouvertes.

Revenu de Base Inconditionnel – une conscience d’abondance

Vers une conscience d’abondance

La conscience d’abondance est un vision du monde partagée par une part de plus en plus large de la population et analysée par de nombreux écrivains1 ou philosophes. Elle trouve tous son sens dans cette phrase de Ghandi : «Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l’homme, mais pas assez pour assouvir son avidité. »

La conscience de l’abondance s’oppose à la conscience de la rareté. Alors que la rareté amène à la compétition et ses différentes formes de pouvoir et de domination (guerres, colonialisme, exploitation), l’abondance nous amène vers la solidarité, le partage, le don. Surtout, la rareté nous fait cultiver la peur de manquer au quotidien, alors que l’abondance nous permet de vivre la confiance en la vie. Cela peut sembler utopique, mais philosophiquement au moins, il ne fait aucun doute que l’abondance est empreinte de plus de vertus positives.

Le Revenu de Base Inconditionnel s’inscrit directement dans cette logique de l’abondance : Si je n’ai pas peur de manquer demain, je peux plus facilement partager ce que j’ai aujourd’hui. Et peut-être cela me servira-t-il un jour à moi aussi. C’est le principe de l’assurance, si chère au peuple helvétique, sauf que là c’est une assurance Vie (avec un grand V).

Nombreux sont ceux qui vivent encore dans la conscience de la rareté. Et nombreux sont ceux qui ont tout intérêt à nous y garder. Ainsi, dans l’une de ses publication, Avenir Suisse qualifie la conscience d’abondance d’ « oppression morale » (sic!). Elle y souligne à juste titre que le rôle de l’économie est d’affecter les ressources rares, et que si elle n’a pas disparu c’est bien parce que nous sommes dans un contexte de rareté. Elle en oublie de dire que des sommes importantes sont utilisées pour nous maintenir dans cet état de manque, à travers la publicité2. Car manquer nécessite d’avoir conscience que nous pourrions avoir plus. Si nous n’avons pas cette conscience, nous n’avons pas de manque non plus.

Bien sûr, le progrès, la consommation et la pub nous ont amené plus de confort… un temps. Qu’en est-il aujourd’hui ? Notre bien-être continue-t-il de grandir à travers l’acquisition de nouveaux objets ? Ne cherchons nous pas plutôt quelque chose d’immatériel comme du temps social, de belles relations humaines ou de la reconnaissance de notre entourage ou de notre société3 ?

Selon Avenir Suisse, les prix devraient tendre vers zéro si l’on était dans un contexte d’abondance… en sommes-nous si éloigné ? Quel serait le prix d’une voiture4 aujourd’hui si on lui ôtait tout ce qui a été rajouté ces dernières années (vitre électrique, assistance au parcage, sièges chauffants, phares automatiques, verrouillage centralisé…) ? Certains appellent ça confort, je le nomme abrutissement5.

La conscience d’abondance n’a rien d’immoral. L’introduction d’un RBI nous permet de sortir du modèle de la croissance à tout prix tout en continuant de maintenant la circulation des capitaux6. En nous libérant du joug de la consommation, elle préserve les ressources de la planète et cesse de faire de nous des modèles que veulent imiter les pays en voie de développement. Grâce à la conscience d’abondance, nous consommons ce dont nous avons besoin, et pas ce que nous pourrions avoir besoin et qui ne sera peut-être plus disponible demain.


1 Lire entre autre « Les Aventuriers de l’Abondance », de Philippe Derudder

2 500 millards de dollars en 2010, un secteur en forte augmentation avec un taux de croissance annuel moyen de 6,5 %. – Source : Wikipedia

3 Dans un documentaire sur une grande banque, une employée disait que peut lui importait ce qu’elle gagnait, pourvu que ce soit plus que son collègue : c’était pour elle la façon de mesurer sa place dans la hiérarchie et de s’assurer de la reconnaissance de son employeur.

4 Lorsque Ford introduisit la Ford T en 1911, une voiture valait plus d’une année de salaire.

5 Dans le sens que nos différentes formes d’intelligences sont de moins en moins mises à contribution : l’aide au parcage par exemple ne nécessite plus que nous sachions utiliser notre intelligence spatiale.

6 Voir mon autre texte, « le coût du RBI »

Le coût du Revenu de Base Inconditionnel

On s’arrêtera volontiers sur le montant, que certains qualifieront d’astronomique, du financement nécessaire à l’introduction du RBI1. C’est souvent sans la conscience de ce qu’est l’argent réellement, et de ce qui est nécessaire pour que l’argent serve vraiment la société dans sa globalité.

L’argent existe, entre autre, pour faciliter (ou fluidifier) l’échange de marchandises2. Il est donc important qu’il circule : à partir du moment où une partie de la population n’en a plus, elle ne peut plus consommer. Dans ce contexte, les échanges se font plus rares. C’est la situation que nous vivons aujourd’hui : les ménages ont de moins en moins d’argent alors qu’une faible minorité accumule les richesses. C’est la crise qui a commencé en 2008 et qui semble ne pas se terminer.

On objectera qu’il n’y a qu’a créer de la richesse par une activité nouvelle. Là encore, c’est se méprendre sur le fonctionnement de l’économie, et confondre création de richesse et création d’argent : Si je crée un objet que personne n’a l’occasion d’acheter, je n’ai pas créé de la richesse, j’ai créé un déchet. D’ailleurs, si quelqu’un peut se l’acheter, je ne crée pas de l’argent, juste un mouvement d’argent : à l’issue de la transaction j’en ai plus, mais quelqu’un en a moins. L’argent n’est pas créé par le travail, il est créé par la dette. C’est pourquoi aujourd’hui la plupart des pays et des ménages sont endettés : l’ensemble des dettes contractées par ces derniers constitue la masse monétaire en circulation dans le monde.

Alors qu’en est-il du Revenu de Base dans ce contexte ? Et bien il s’agit de faire circuler l’argent dans le pays. En prélevant le montant nécessaire d’une façon ou d’une autre de façon répartie sur la population et en le redistribuant de façon uniforme à chacun3, cela lui permet de circuler. Celui qui ne reçoit que ça n’aura pas d’autre choix que de le dépenser (alimentation, logement, services de base), alimentant ainsi l’économie réelle. C’est la même logique que celle qui poussa Henry Ford à augmenter le salaire de ses employés en déclarant « un ouvrier bien payé est un excellent client ».

Ceci contrairement à celui qui a beaucoup et qui ne fera que thésauriser son argent, voir investir dans d’autres pays. Et lorsqu’on parle d’investir, on pense immédiatement à un bénéfice : contrairement à un don, un prêt n’enrichit pas celui qui le reçoit mais l’appauvri, car un jour il devra rendre plus.

Dans le système économique actuel, la seule façon pour qu’il y ait encore de l’argent pour fluidifier l’économie tout en préservant le statut du 1% les plus riches, c’est l’augmentation de la croissance et de l’endettement des ménages ou des pays. Pourtant, on sait aujourd’hui que la plupart des pays sont écrasés par leur dette, et que la planète ne résistera pas à une augmentation de la consommation au rythme de ces 50 dernières année.

Le Revenu de Base Inconditionnel est donc l’une des façon de maintenir la circulation de l’argent sans avoir recours à l’emprunt ou à la croissance. Cela favorise le commerce de proximité, les artisans et les PME locales. Ce n’est pas de l’argent qui va dans la poche de l’Etat ou qui profitera à un petit nombre, c’est de l’argent pour vivre.


 

1 Environ 200 milliards de francs pour un revenu imaginé de 2500.- par mois et par habitant.

2 On pense souvent que l’apparition de la monnaie a fait suite au troc. Cependant c’est une idée fausse : l’argent a été créé par les dirigeants pour financer leurs armées et récupérer une partie de la valeur produite par les ouvriers. La dette, et donc le crédit, a été créée bien avant l’apparition de la monnaie. Voir à ce propos : https://www.youtube.com/watch?v=syAkdb_TDyo

3 On s’imagine souvent que c’est la base de la théorie communiste. Il n’en est rien : le communisme s’attaque à l’Etat, à la monnaie et à la propriété privée. Il s’agit ici de redistribuer une partie, en l’occurrence un tiers, des richesses produites aux habitants du pays.