A force de faire connaitre le Revenu de Base Inconditionnel à beaucoup de monde, on finit par se rendre compte que les questions et objections sont toujours les mêmes :

  1. Que dit le texte de l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel
  2. Qui fera le sale boulot ?
  3. Tout le monde va venir en suisse ?
  4. Tout le monde va arrêter de travailler ! Tout le monde sera assisté…
  5. Comment financer un Revenu de Base Inconditionnel ?
  6. Si tout le monde reçoit de l’argent en plus… ça n’aura pour résultat que de faire monter les prix ?
  7. Instaurer un RBI, c’est nier le droit au travail ! la valeur du travail?
  8. Le principe du RBI est bien, mais cette initiative est trop floue. La droite va en profiter pour démanteler le système social en place.
  9. Que va vraiment remplacer le RBI ?
  10. Cela va ramener les femmes à la maison
  11. Est-ce que le montant du RBI sera partout le même en Suisse ?
  12. Est-ce que je pourrai toucher le RBI à l’étranger comme c’est le cas avec l’AVS ?

Voici les réponses que l’on peut donner à ces questions que tout le monde se pose.

Que dit le texte de l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel ?

Voici le texte issu de l’administration fédérale:

Initiative populaire fédérale ‘Pour un revenu de base inconditionnel’

La Constitution est modifiée comme suit:

Art. 110a (nouveau) Revenu de base inconditionnel

1 La Confédération veille à l’instauration d’un revenu de base inconditionnel.

2 Le revenu de base doit permettre à l’ensemble de la population de mener une existence digne et de participer à la vie publique.

3 La loi règle notamment le financement et le montant du revenu de base.

Voici le décryptage du texte de l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel. (aussi en une vidéo). Ainsi vous en saurez plus sur qui reçoit une RBI de quel montant, etc..

Qui fera le sale boulot ?

Il y a plusieurs réponses à cette question :

  • On pourra d’abord automatiser un certain nombre de places de travail. On ne prend souvent aujourd’hui pas la peine de le faire car on part du principe qu’il faut créer ou préserver des emplois et que les gens ont besoin de gagner leur vie.
  • Ces sales boulots seront aussi revalorisés, en terme de rémunération ou de qualité de travail. Car chaque employé aura, grâce à son revenu de base, la possibilité de négocier avec son employeur sur un pied d’égalité et de refuser des conditions de travail qui ne lui conviennent pas.
  • On peut laisser faire l’offre et la demande pour trouver des gens, organiser des services communautaires (si on se partage le sale boulot, ça devient même agréable!) ou compter sur la responsabilité personnelle (Chez moi je fais aussi la vaisselle pour avoir le plaisir de boire dans des verres propres, non?)

Et au fait, qu’est-ce-qu’un sale boulot… ? Nous sommes tous tellement différents !

Moi je trouve que c’est un sale boulot de travailler dehors par tous les temps…. et toi tu penses que tu ne supporterai pas de rester toute la journée enfermée dans un bureau…. 

automatisation des sales boulots

Tout le monde va venir en suisse ?

La Suisse est déjà le pays le plus attractif du monde… Un revenu de base changerait-il vraiment la donne? Malgré tout il faut penser à cette possibilité.

Ce qui fait vraiment peur, ce n’est pas de voir des gens venir en Suisse pour travailler… mais de voir des gens venir en Suisse pour toucher un Revenu de Base Inconditionnel et ne rien faire…..  Je l’ai entendu souvent cette crainte. Mais ce n’est pas possible.

Il n’est actuellement pas possible pour un étranger de venir en Suisse pour toucher l’aide sociale. Il n’y a aucune raison qu’il soit possible de venir en Suisse juste pour toucher un Revenu de Base Inconditionnel.

Il est à rappeler que pour avoir un permis de séjour en Suisse, il faut être capable de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Donc avoir une grosse fortune ou un emploi…. Toucher l’aide sociale peut être un motif de non renouvellement d’un permis de séjour pour un étranger !

Et si vraiment, on voit un énorme immigration on pourra toujours fixer un délai de résidence avant de toucher le Revenu de Base Inconditionnel.

Ce délai, qui devra être fixé dans la loi d’application pourrait être de 2, 3 ou 5 ans de résidence en Suisse. Il faudra attendre ce délai avant d’avoir le droit de toucher son RBI vraiment sans conditions (pendant cette période, le RBI serait intégré au contrat de travail et donc conditionnel. C’est aussi cette solution qui peut être appliquée pour résoudre l’épineux problème des frontaliers).

Il est délicat d’instaurer un revenu de base à l’échelle d’un seul pays si on ne prend pas ces précautions. Dans l’idéal, il serait bon que chaque pays ait un revenu de base, mais  il faut bien commencer quelque part… qui le fera ?

Les réseaux européens et internationaux travaillent à faire avancer ce projet dans de nombreux pays du monde, par des expérimentations et des débats. L’association BIEN Basic Income Earth Network est un réseau mondial pour l’instauration d’un revenu de base inconditionnel. Le mouvement européen pour le revenu de base inconditionnel s’est créé en 2013-2014 autour de la récolte de signatures pour une initiative européenne pour un Revenu de Base Inconditionnel.

En été 2015, la Finlande a annoncé vouloir se lancer dans un projet de Revenu de Base Inconditionnel  des expériences seront menées en 2016, et si tout se passe bien une généralisation du système en 2017. 30 villes aux Pays-bas vont tenter des expériences sociales, dont notamment la ville d’Utrecht qui va lancer une expérience de Revenu de Base Inconditionnel

Vu la lenteur du système politique Suisse, il n’est pas impossible que bien d’autres pays aient un Revenu de Base Inconditionnel avant la Suisse !

… du coup, est-ce que le danger ne serait pas plutôt de voir plein de Suisse partir à l’étranger pour toucher un revenu de base ?

Tout le monde va arrêter de travailler !

Vous y croyez vraiment? Que les suisses, pour qui le travail est si important, vont arrêter de travailler?bou

Un sondage représentatif fait fin 2015 par l’institut Demoscope montre que seuls 2% des gens arrêteraient de travailler s’ils avaient un Revenu de Base Inconditionnel.

Avec un revenu de base inconditionnel:

  •   2% des sondés disent qu’ils voudraient arrêter de travailler
  • 54% poursuivraient leur formation
  • 53 % prendraient plus de temps pour leur famille
  • 22% travailleraient en indépendant
  • 35% consommeraient plus durablement
  • 59% des moins 35 ans pensent que tôt ou tard on introduira un revenu de base.

Si tout le monde voulait vraiment arrêter de travailler et vivre aux crochets des autres…. alors la majorité de la population serait à l’aide sociale !! non ?

C’est le cas ?

L’argent n’est qu’une motivation parmi d’autres. On sait même qu’au-delà d’un certain seuil, l’argent n’est plus une motivation. Sinon pourquoi les milliardaires continuent de travailler ?

Chacun a des motivations différentes qui lui donnent envie de travailler : gagner plus d’argent, avoir une voiture, pouvoir partir en vacances, avoir une activité épanouissante personnellement, offrir un service à ses concitoyens, inventer de nouvelles technologies, prendre soin de son environnement, obtenir de la reconnaissance, etc.

La pyramide de Maslow illustre bien nos différents besoins. Elle nous montre que lorsque nos besoins fondamentaux, liés à la survie, sont satisfaits, nous avons pour moteur d’autres besoins de l’ordre de l’estime de soi et de la reconnaissance par les autres. Avoir un revenu, c’est la base, ce n’est que le début du chemin! D’ailleurs Götz Werner , chef d’une grande entreprise allemande et promoteur du revenu de base le dit très bien : il faut un revenu pour pouvoir travailler et pas l’inverse.

pyramide de maslow inconditionnel Malizia

Un problème de confiance

Après tout ça vous n’êtes pas encore convaincu… Alors on va vous faire réfléchir un peu. Prenez une profonde inspiration et répondez à la question : Et vous, que feriez-vous si vous aviez un revenu de base ? Ça y est, vous avez répondu?

Savez-vous que 90% des gens disent qu’ils continueront de travailler?

  • 60% continueront comme aujourd’hui
  • 30% diminueront leur temps de travail ou changeront d’activité
  • 10% commenceront par dormir ou voyager.

Par contre ils sont 80% à penser que les autres arrêteront de travailler. Il est dur de faire confiance aux autres.   C’est là le vrai problème à résoudre !

N’oubliez pas de répondre vous-même à ce sondage dans la colonne de droite de ce site.

Financement du Revenu de Base Inconditionnel

Voici l’explication en vidéo ou en texte…

L’explication de la micro-taxe sur les paiements électroniques, par le prof de finance Marc Chesney:

Explication plus complète et détaillées sur les modèles de RBI:

Le montant du RBI n’est pas défini dans l’initiative.  Mais on a des estimations basées sur les normes de la CSIAS => ~2500.- / mois / adultes. On estime la moitié ou le quart pour les enfants. (Mais on peut aussi faire moins cher avec CHF 2350.-)

Donc on arrive à un total de l’ordre de ~ CHF 200 milliards / an pour la Suisse.
A ceci on peut retrancher encore ~CHF 60 milliards de prestations sociales inférieures au montant du RBI qui seront reprises par le Revenu de Base Inconditionnel. (AVS, AI, sauf PC, aide sociale, bourse d’étude, allocation familiales…) (Certains ajoutent encore la 1ère tranche du chômage, les subventions à l’assurance maladie et parfois les paiements directs aux agriculteurs)

140 milliards, énorme?

Non pas tant que ça ! C’est moins du quart du revenu du peuple suisse.
(PIB fin 2014 = CHF 642 milliards)

Est-ce que tous les suisses peuvent dire qu’ils vivent avec 1/4 de leur revenus et gardent les 3/4 comme argent de poche ?

financement et coût du Revenu de Base Inconditionnel

Certains vont plus loin encore. Vu que l’immense majorité des gens a déjà un revenu plus grand que le montant du RBI. l’argent est déjà là, chacun se paie son RBI, il n’y a qu’à changer le nom de cette première tranche de revenu. Le seul argent en plus à aller chercher est celui qui sera donné aux gens qui n’ont actuellement pas un revenu de qui atteint le montant du RBI. (Principalement les enfants, les working poors, et les parents au foyer)

L’effort réel est donc de trouver ~18 milliards soit moins de 3% du PIB.

Donc il y a déjà un choix à faire sur quel Revenu de Base nous voulons:

  • de l’argent en plus pour tous ?
  • un RBI intégré dans le revenu que l’immense majorité des gens a déjà ?

Pour pleinement déployer ses effets, il faut un revenu de base qui soit de l’argent en plus pour tous. C’est ce que nous défendons. Mais dans une optique de transition en douceur, on peut discuter de mettre en place le RBI intégré dans le revenu global, mais ce n’est pas l’objectif final. Le but est de viser à l’inconditionnalité la plus grande possible, sans discriminer une catégorie de la population par rapport à une autre.
Mais pour finir la proposition la plus probable est la voie du milieu, celle qui est rationnel en ne gaspillant pas d’argent, mais qui permet quand même à tous d’avoir le choix de baisser son temps de travail. (voir l’explication ci-dessous)
RBI effort réel de financement

La solution la plus juste se situe entre les deux

Même si l’on ne veut discriminer personne, il est clair qu’au delà d’un certain revenu, il n’est pas très juste que le RBI soit de l’argent en plus aussi pour les millionnaires ! .. Et là, les partis de droites défendent aussi ce point de vue.

Ainsi, la solution la plus juste est probablement une solution située au milieu, de l’argent en plus pour ceux qui ont actuellement un revenu inférieur au salaire médian (et à peine plus) et un RBI qui est intégré dans le revenu global pour les gens qui ont un revenu plus grand (au delà de ~7000.- / mois)

Ainsi on réalise le système qui permet vraiment à tous de baisser son temps de travail tout en étant rationnel.

Ainsi, en cette solution est en fait un mixe entre le financement par l’intégration des revenus du travail dans le revenu global, mais pour le financement manquant (les gens qui actuellement ont un revenu inférieur au montant du RBI, soit les enfants, les parents au foyer et les working poor) et pour les gens qui ont un revenu inférieur à ~7000.- on utilise le financement par une micro-taxe sur les paiements électroniques de 0.05% soit CHF 50.- sur 100 000.-  (le principe de cette taxe est expliquée ci-dessous). Ainsi la taxe est indolore pour la plupart des gens.

C’est ainsi une solution avec un financement mixe entre un prélèvement sur la production et un prélèvement sur la consommation. Ceci garanti la stabilité du système. On ne place pas tout ses oeufs dans le même panier. De plus, on taxe la finance et les robots qui sont actuellement les principaux facteurs de disparition du plein emplois.

 

 

financement du revenu de base inconditionnel

Expérimentez les variantes de RBI avec l’animation ci-dessous:


Au sein de génération RBI, notre préférence va au modèle mixte (n°4 dans le sélecteur), et nous n’aimons pas du tout le modèle de l’OFAS (n°2) qui généralise le principe de l’aide sociale avec ses effets de seuil et sa non incitation au travail.

Méthode de financement

Une fois que le coût est connu, il faut une méthode de financement pour concrètement mettre en place le système.

Dans l’idéal, la méthode de financement doit être capable à elle seule de capter ~200 milliards. Bien que le coût soit de 140 milliards.

En effet, vu que le RBI remplace l’AVS et l’AI, il serait étrange de continuer à cotiser sur un salaire des parts AI et AVS qui n’existent plus…  même s’il est possible de faire ainsi.

Ce serait dommage de ne pas profiter de l’occasion pour simplifier le système en place.

Il existe plusieurs modèles de financement qui s’affinent.

Le sujet est très vaste et suscite beaucoup de discussions. Il y a toutes les idées classiques comme taxer la production de valeur (VAN des entreprises) ou taxer la consommation  (TVA) tous ces modèles ont été étudiés et vous pouvez les retrouver dans articles laboratoires sur le financement qui étudient des pistes.

Ici nous allons seulement parler du modèle qui nous parait le plus prometteur.

Le financier zurichois Felix Bolliger et le prof de finance à l’université de Zürich Marc Chesney ont proposés dernièrement de remplacer tous les impôts actuels (communaux, cantonaux et fédéraux = 170 milliards) par une taxe sur les paiements électroniques de  0.2%.

Cette méthode permet de capter 200 milliards.

(sur 95 000 milliards / an de trafic selon les chiffres de SIC étudiés par Felix Bolliger)

Sur cette même réflexion, on peut aussi étendre le principe pour financer le Revenu de Base Inconditionnel.

Un bref calcul montre que 4 ‰  (pour mille) permettrait de financer le RBI et les impôts.

Evidemment, tout de suite, la finance ne va pas aimer et le trading haute fréquence qui fait des millions de transactions chaque seconde va certainement déménager. Mais même avec une diminution drastique des transactions. Si l’on prévoit 40 000 milliards échangés et pas 100 000 milliards. Le principe fonctionne encore. (La finance ne représente que 4% du PIB)

Avec 7.75 ‰ (pour mille) de taxe sur les paiements électroniques on finance le Revenu de Base Inconditionnel et les impôts.

Pour une personne qui dépense CHF 100 000.-, c’est CHF 775.- de taxe.

Voici un article qui vous permettra de bien comprendre ce principe de financement moderne, efficace et juste.

Qui y gagne qui y perd ?

Bien que les modèles sont différents. L’idée derrière est la même: favoriser le travail humain et non celui des machines ou de l’économie financière.

C’est ça qu’il faut retenir.

 

Effet de l’automatisation du travail

Traditionnellement, la création de valeur par une entreprise est répartie entre deux parties:

  • rémunération des salariés, la main d’oeuvre humaine
  • rémunération des investisseurs, les propriétaires des moyens de production, le capital

L’évolution des tendances de ces dernières décennies tend à automatiser ou à déplacer le travail fait par les entreprises chez les consommateurs (e-banking, self-checkout dans les magasin, meuble à monter soi-même, automate à billet de train, d’avion, de concert, etc..).
Voir à ce propos notre liste des boulots en voie de disparition à cause de l’automatisation…

De par ce fait, on observe une augmentation de productivité et donc de création de valeur pour les entreprises, mais cette augmentation profite proportionnellement plus à la rémunération de l’investissement qu’à la rémunération des forces de travail des humains.
Exemple du commerce de détail: 23% d’augmentation de la productivité entre 1998 et 2010 => les marges bénéficiaires des propriétaires ont doublées, les salaires n’ont pas augmenté d’autant !

Une usine de moulage de pièce LEGO, c’est 2-3 personnes pour la maintenance… et plus de 700 robots mouleurs et 4 robots magasiniers.  => 25% de chiffre d’affaire en + entre 2011 et 2012 !

Si je scanne moi-même mes articles à la caisse de la Migros, à la place de la caissière, pourquoi est-ce que je n’ai pas droit à un rabais ? Dans les poches de qui va le gain financier de ne plus avoir à payer une caissière ?

Le Revenu de Base Inconditionnel vise à ré-établir un équilibre dans la répartition de la valeur ajoutée du travail, qu’il soit fait par des robots ou par des humains.

financement du revenu de base inconditionnel - économie au service des humains

Pour en savoir plus sur le financement d’un RBI

Livre financement d'un revenu de base inconditionnel BIENL’association BIEN suisse a publié un livre approfondissant plusieurs modèles de financement d’un Revenu de Base Inconditionnel en Suisse.

Voici encore de nombreuses référence pour approfondir le sujet:

 

Si tout le monde reçoit de l’argent en plus… les prix vont monter

Eh non… puisque la plupart des systèmes de financement d’un RBI ne font que redistribuer l’argent autrement.

Il n’y a pas plus d’argent en circulation. La masse monétaire reste identique, donc l’argent ne se dévalue pas et les prix n’augmentent pas.

D’un autre côté, il faut se rendre compte que l’inflation n’est pas si grave, si le pouvoir d’achat est suffisant. La dernière période de grande inflation dans nos contrées, c’est ce que l’on a appelé rétrospectivement: “Les 30 glorieuses”.

L’inflation est surtout mauvaise pour les gens qui gardent des grandes sommes d’argent sans les utiliser. Mais avec un Revenu de Base Inconditionnel indexé, il permettra toujours de vivre, et pour investir son argent, il faut privilégier les valeurs réelles comme l’immobilier ou les énergies renouvelables au lieu du casino boursier !

Le RBI détruit la valeur du travail

Et si c’était exactement le contraire ?

Le revenu de base encourage toute forme de travail et d’activités et pas seulement celles qui sont rémunérées. Le RBI permet de redonner de la valeur au travail.

La société actuelle détruit la valeur de l’activité en donnant plus de valeur au travail rémunéré qu’à d’autres formes de travail. En Suisse, 60% du travail n’est pas rémunéré et, selon l’OFS, il est de 20% supérieur au travail rémunéré alors qu’il est indispensable au fonctionnement de l’économie. Ce sont encore en majorité les femmes qui ne travaillent pas ou travaillent à mi-temps pour s’occuper des enfants, permettant ainsi à l’homme d’exercer une activité rémunérée à plein temps. Le revenu de base reconnait le travail de toutes ces personnes.

Le RBI est aussi en faveur du travail de qualité et local. Il soutient le travail artisanal, l’agriculture, la création artistique, les entreprises locales. Il soutient les services et les produits locaux en permettant à ceux qui les offrent d’avoir un revenu quoi qu’il arrive.

Au fait, tous les jobs rémunérés aujourd’hui sont-ils socialement utiles ?

Le texte de l’initiative est trop flou, la droite va en profiter pour démanteler le système social

Voici le décryptage des 3 lignes du texte de l’initiative, en vidéo….

Le parlement fédéral est à majorité de droite depuis toujours. Si la droite tenait si peu à avoir un système social en Suisse elle l’aurait déjà démantelé depuis longtemps, et en fait, le système actuel ne serait même pas là !

Avoir un bon système social est le garant d’une bonne économie. Le filet social actuel plein de trous est de moins en moins à même d’assurer la paix sociale en Suisse. Il est temps de remplacer par un socle social.

Il est temps de le faire maintenant. En effet, les projections à moyen terme de l’AVS, du chômage et de l’aide sociale ne sont pas rose.

Une économie forte ne peut avoir lieu que dans une société qui vit dans une paix sociale.

Le Revenu de Base Inconditionnel est la suite logique des droits sociaux… (voir notre BD)

Même si le texte de l’initiative ne le décrit pas clairement, il y a un consensus clair que le Revenu de Base Inconditionnel ne remplace que les prestations sociales dont le montant est inférieur à son montant. Donc l’esprit des initiants veux que l’on conserve par exemple des Prestations Complémentaires AI qui permettent d’adapter un appartement à un type d’handicap particulier.
Le conseil fédéral a repris cette idée dans son rapport (calcul p.23).

De plus, si la loi d’application conçue par le parlement ne convient pas. Il sera toujours possible de lancer un référendum jusqu’à ce qu’elle convienne.

Voici une vidéo qui va vous expliquer le fonctionnement du système socio-économique actuel et le comparer avec le système du RBI….
Après avoir vu cette vidéo la plupart des gens prennent vraiment conscience que le RBI n’est pas un risque de démantèlement du système sociale… que le démantèlement social est déjà en cours et que le RBI est proablement la meilleure solution actuelle pour évitar ce démantèlement social !

A propos de ce que remplace vraiment le RBI, voir la réponse à la question suivante ci-dessous…

 

le Revenu de Base Inconditionnel un socle social

Que va vraiment remplacer le RBI ?

Le texte de l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel ne décrit qu’un principe.

Le détail sera décrit dans une loi d’application qui sera préparée par le parlement. Cette loi pourra ensuite toujours être remise en cause par référendum populaire.

L’alinéa 2 du texte dit clairement: Le revenu de base doit permettre à l’ensemble de la population de mener une existence digne et de participer à la vie publique.

L’esprit des initiants veux ainsi clairement que tout le monde puisse vivre de son RBI. Le but n’est pas de démanteler le système social, comme nous l’entendons souvent, mais de le simplifier autant que possible sans que la situation actuelle s’empire.

Ainsi il y a un consensus clair de la plupart des partisans du RBI que le Revenu de Base Inconditionnel ne remplace que les prestations sociales qui sont inférieures à son montant.

Donc, le Revenu de Base Inconditionnel ne va pas remplacer les prestations complémentaires (PC) que l’on peut trouver actuellement pour compléter une rente AVS ou AI trop faible pour vivre. Ce serait contraire à l’esprit de l’initiative qui veut s’assurer que l’ensemble de la population puisse mener une existence digne et participer à la vie publique.

Ainsi on peut imaginer que les prestations sociales qui seront remplacées par le RBI, seront les rentes AVS et AI, (mais pas les PC), les allocations familiales, les bourses d’études, l’aide sociale (RI).

A propos des bourses d’études, vu que la plupart des gens ne connaissent pas les montants en jeu, voici une statistiques par canton et la moyenne suisse (croix rouge).
On voit donc qu’en Suisse, il y a en moyenne à peine plus de 0.5% de la population qui reçoit à peine moins de 7000.- / année.
Il est évident qu’un RBI va être plus élevé. (30 000.- / an, si le RBI est de 2500.-)
Donc même pour les bourses d’études vaudoises qui sont les plus élevée.. le RBI est 3 fois plus grand. Donc, on peut remplacer les bourses d’étude par le RBI et permettre à l’ensemble de la population d’avoir accès en tout temps à des études (et pas seulement 1% de la population)
Stats OFS bourses études

Certains y ajoutent encore la base de l’assurance chômage. En effet, l’assurance chômage étant faite pour pouvoir vivre elle fait double emploi avec le RBI pour cette fonction. Mais l’assurance chômage est aussi faite pour assurer pendant un temps un montant précis plus élevé, donc le RBI ne peut pas remplacer entièrement l’assurance chômage, mais seulement la base.

En revanche, le RBI ne change rien du tout au niveau de l’assurance maladie.

Il est à remarquer que selon ce principe de substitution uniquement aux prestations inférieures à son montant, plus le montant du RBI est haut, plus il est possible de remplacer des prestations conditionnelles et donc plus il est possible de simplifier le système. Ainsi le montant du RBI doit au moins être plus haut que le montant de la rente maximale AVS (CHF 2350.- en 2015) sinon le système risque de se complexifier au lieu de se simplifier.

Quelques références

Dans son interprétation de l’initiative, bien qu’il soit opposé à l’idée du RBI, le Conseil Fédéral a bien compris que les prestations sociales plus élevées que le montant du RBI sont conservée. On retrouve ceci dans le rapport du Conseil Fédéral.

L’association BIEN-CH qui fait la promotion du Revenu de Base Inconditionnel en Suisse depuis 2001 dit dans son dossier de présentation du RBI:

“Le revenu de base se substitue aux prestations sociales actuelles jusqu’à hauteur de son montant. Il remplace l’AVS, les allocations familiales, les bourses d’études, l’assurance-invalidité ainsi que l’aide sociale et l’assurance-chômage pour la partie inférieure au montant du revenu de base. Les prestations sociales supérieures au montant du revenu de base (AC, PC, etc.) devront donc être maintenues.”

Le site de campagne qui fédère l’avis de différents mouvements de toute la Suisse qui militent pour le Revenu de Base Inconditionnel indique:

le RBI se substitue à la plupart des prestations sociales jusqu’à la hauteur de son montant (AVS, AI, allocation d’étude et familiales, aide sociale, assurance chômage, etc.). Les prestations sociales en sus seront maintenues pour les ayants droit, par exemple dans le cas du chômage ou des prestations complémentaires.

Cela va ramener les femmes à la maison

Le revenu de base offre une plus grande autonomie à chacun, autant aux femmes qu’aux hommes. Ainsi, lorsque le revenu de base a été introduit au Canada dans les années 70, on a observé une très légère hausse des divorces initié par les femmes.

Le revenu de base donne la liberté de choisir de s’occuper à un moment de sa vie de ses enfants, sans se trouver sans revenu et sans dépendre d’un conjoint. Les statistiques de l’OFS montrent avec évidence qu’en 2013 80% des femmes qui ont des enfants travaillent à temps partiel contre 9% des hommes. Le revenu de base permet de compenser en partie ce déséquilibre et de reconnaitre le travail domestique et d’éducation des enfants.

Voici un extrait d’une publication de l’OFS:

“Le volume de travail rémunéré a nettement augmenté ces dernières années. Qui va s’occuper des enfants ? Entre 1997 et 2010, ce volume s’est accru de quelque 14% (d’environ 22% pour les femmes et d’environ 10% pour les hommes). Avec la forte hausse du nombre de ménages dit « à double revenu » au cours des 20 dernières années, on peut se demander qui va assurer à l’avenir les travaux domestiques et la prise en charge des enfants, comment va-t-on concilier vie active et vie familiale et quelles en seront les conséquences. De plus, on peut supposer qu’une partie importante de l’accroissement du revenu de ces ménages est engloutie dans des dépenses supplémentaires (par ex. pour la prise en charge des enfants).”

La question à se poser est de savoir si le travail des femmes qui augmente est voulu par elles ou non ?
Le Revenu de Base Inconditionnel n’est en aucun cas une idée pour obliger les femmes de rester à la maison, il permet juste d’avoir le choix.

guillaume tell version 2011

Est-ce que le montant du RBI sera partout le même en Suisse ?

Il est clair qu’actuellement le coût de la vie est différents suivant où l’on réside en Suisse. Certains imaginent donc que le montant du RBI, qui doit être suffisant pour vivre, doit être différent suivant les régions.

Cependant, quand on y réfléchi, est-ce une bonne solution ?

Créer des montants différents selon les régions va complexifier le système au lieu de le simplifier. Cela risque surtout d’attirer les gens dans les régions où le RBI est le plus élevé, et donc de mettre encore plus de pression sur le coût de la vie dans ses régions. En effet, c’est surtout le prix des loyers qui influe sur le coût de la vie et donc ce sont les régions fortement urbaines qui sont les plus chères.

Un montant unique du RBI pour dynamiser l’économie locale

Il y a actuellement des milliers des personnes qui déménagent pour trouver un emploi. Pourquoi est-ce qu’il n’y aurait pas aussi des gens qui déménagent pour vivre mieux avec leur Revenu de Base Inconditionnel ?

Avec le RBI, l’argent va là où sont les gens et pas là où sont les emplois. Ainsi, un montant unique pour toute la Suisse est une opportunité pour redynamiser les régions périphériques. Pour inverser l’exode rural.

Voici un article plus complet qui décrit le RBI comme étant une solution pour dynamiser l’économie locale.

On trouve aussi des réflexions pour donner un RBI en monnaie locale, ainsi le montant serait propre à la région et cet argent resterai dans la région. C’est aussi une manière de dynamiser l’économie locale.

La grande question d’une telle idée est de savoir s’il est possible de vivre avec un RBI en monnaie locale ? il faudrait qu’il soit possible de payer ses impôts et son loyer avec cette monnaie. Dans une économie mondialisée, comment se payer un smartphone avec un RBI en monnaie locale ? Est-ce que le RBI doit couvrir ce genre de besoins ?

De nombreuses questions en suspens.

Pour le moment, la majorité des partisans du RBI sont pour un Revenu de Base Inconditionnel payé en francs suisses CHF avec le même montant partout en Suisse.

Pour illustrer les disparités du coût de la vie en Suisse, voici un aperçu des prix des loyers en Suisse:

cartes des loyers en suisse

Est-ce que je peux toucher mon RBI à l’étranger comme c’est le cas avec l’AVS ?

L’alinéa 2 du texte de l’initiative dit…

Le revenu de base doit permettre à l’ensemble de la population de mener une existence digne et de participer à la vie publique.

Ainsi le revenu de base inconditionnel doit être donné à l’ensemble de la population suisse. C’est là que la loi devra être précise et interpréter ce qu’est la population suisse.

L’interprétation actuelle la plus courante dit que la population suisse est uniquement les gens qui vivent en suisse légalement.

Ainsi, à priori, non, il ne sera pas possible de toucher son Revenu de Base Inconditionnel à l’étranger.

Mais on peut imaginer des exceptions, comme les étudiants qui sont 1 année en échange erasmus.

Pour des raison de compatibilité avec le système actuel de l’AVS, on peut aussi imaginer qu’à partir d’un certain âge, (l’âge de la retraite), il soit possible de toucher son RBI à l’étranger.

Mais tout ceci devra être consigné dans une loi d’application.

Cartes à télécharger

Voici une série de carte à télécharger, à imprimer, à partager pour réviser les différentes réponses aux objections à un Revenu de Base Inconditionnel.

Elle ne sont plus forcément toute de première fraicheur, notamment à propos du financement, maintenant nous privilégions la micro-taxe sur les paiements électroniques, mais c’est une bonne base.

Voici un aperçu de ces cartes:

carte jeu argumentaire revenu de base inconditionnel - p1carte jeu argumentaire revenu de base inconditionnel - p2carte jeu argumentaire revenu de base inconditionnel - p3