La grève des femmes et le revenu de base inconditionnel

A l’approche de la grève des femmes du 14 juin, je repense à la votation de 2016 sur le revenu de base et à la manière dont le Conseil Fédéral a méprisé les femmes : “plusieurs catégories de personnes n’auraient plus de raison financière d’exercer une activité lucrative, notamment les personnes qui gagnent moins de 2500 francs par mois ou à peine plus, c’est-à-dire les travailleurs à bas salaire ou à temps partiel, qui sont majoritairement des femmes.”

Ça vous a choqué autant que moi comme prise de position ? A l’époque ça n’a pas déclenché une grande ferveur féministe et je me demande encore pourquoi.

Le revenu de base est pour moi un projet féministe, car il favorise la reconnaissance du travail non rémunéré, donne la possibilité de refuser un travail dont les conditions ne nous conviennent pas et offre la liberté de choisir ses activités. Il affranchirait donc beaucoup de femmes (et d’hommes…) en permettant de faire évoluer leurs droits et transformer les rapports de force.

Pour le Conseil Fédéral, les travailleurs à bas salaires et à temps partiel sont majoritairement des femmes et c’est bien ainsi. De quel droit les 7 sages ont-ils pu émettre sur les femmes un avis aussi péremptoire et reléguer ainsi une grande partie de la population dans une sous-catégorie ne méritant pas le revenu de base ou un salaire décent ?

C’était aussi affirmer que toutes les femmes gagnant moins que 2500.- ne travaillent que pour des raisons financières. Travailler pour des raisons financières, la belle affaire! Qui n’a pas de loyers, d’assurance à payer, besoin de manger, se vêtir, se déplacer…? Mais comment peut-on dire qu’avec un revenu de base les femmes ne travailleraient plus? Comment ne pas reconnaitre que toute activité, quelle qu’elle soit, nous apporte autre chose que de l’argent ? Que dire de toutes celles qui pour mille raisons différentes aiment ce qu’elles font et ce qu’elles sont dans leur travail?

L’absence de contrainte économique ôterait aux femmes leur envie de se réaliser ? Et si c’était le contraire? Si le stress des fins de mois enfin relâchés permettait de contribuer de manière plus significative, plus libre et plus créative à la société? Si cette liberté retrouvée permettait de choisir librement son activité?

Les femmes, championnes du travail non rémunéré

Les femmes sont championnes du travail à temps partiel et aussi du travail non rémunéré lorsqu’il y a des enfants dans un ménage (selon l’OFS), tandis que les hommes pour la plupart travaillent à plein temps. C’est donc le temps partiel des femmes qui rend possible le plein temps des hommes, tel une sorte de subvention invisible. Elles sont aussi majoritairement celles qui s’occupent d’un parent âgé. Dans ces contextes, un revenu de base représenterait une valorisation et une reconnaissance de ce temps donné et indispensable au fonctionnement de la société, à son lien social et qui ne se traduit pas seulement en points de PIB, même si on sait que ces activités en sont le socle en rendant possible les autres activités économiques.

Cette inégalité dans les temps de travail rémunérés entre hommes et femmes se traduit en inégalité de revenus et se répercute également sur l’accès aux assurances sociales. Moins de cotisations = moins de chômage, moins de perte de gains, moins de retraite. Pour les femmes, la pénalisation ne s’arrête donc pas à 64 ans. Le montant de la retraite des femmes représente seulement 63% de celle des hommes et n’est souvent pas suffisante pour vivre. C’est interpellant. La contribution des femmes à la société vaudrait-elle globalement moins ? La femme devrait-elle encore s’envisager dans l’ombre financière de l’homme? Notre système d’assurance social a en effet été construit au sortir de la Seconde Guerre Mondiale autour d’un modèle du travail masculin, celui d’un homme qui gagne l’argent pour la famille et travaille à plein temps, sans interruption de carrière. C’est encore en fonction de cette norme, aujourd’hui totalement dépassée, que sont calculées les rentes de retraite aussi bien des hommes que des femmes. Le revenu de base est un élément qui peut contribuer à redessiner significativement ce modèle de protection sociale, afin qu’il soit plus adapté aux parcours de vie modernes. Il peut permettre d’assurer tout au long de la vie un socle de revenus pour aborder et traverser avec une sécurité financière les différentes phases de l’existence, les changements de situations personnels ou professionnels. Il peut autoriser des choix sereins pour les deux sexes, en terme de parentalité et de carrière professionnelle.

Le revenu de base donne le choix

Si le Conseil fédéral note que les bas salaires sont majoritairement féminins, il pourrait aussi avoir la noble intention non pas de cantonner les femmes dans ces bas salaires, mais de leur ouvrir des perspectives. C’est ce que propose un revenu de base en permettant de concilier mieux les différents temps et espaces de la vie que sont vie de famille, parcours de formation, vie professionnelle et temps libre. Loin de cantonner à la maison ou dans un bas salaire, le revenu de base donne la possibilité d’évoluer, de commencer ou de reprendre une formation. Il peut donner le temps et l’espace pour changer de cap, réaliser ses rêves, s’engager dans une nouvelle direction.

Dans quelques années, je le souhaite, on pourra entendre ce témoignage : “A partir du moment où j’ai eu mon revenu de base, j’ai pu arrêter de courir dans tous les sens, entre les enfants, le travail, les courses… J’ai pu enfin me poser et me demander ce que je voulais vraiment faire de ma vie. Et là, comme financièrement c’était possible, j’ai décidé de me lancer. J’ai toujours voulu être infirmière, mais comme j’ai dû commencé à travailler jeune, j’avais dû renoncer. Je me disais dans un coin de ma tête, plus tard peut-être, quand les enfants seront grands et qu’on aura besoin de moins d’argent pour faire bouillir la marmite… Et là (grand sourire) eh bien, j’ai enfin pu me lancer…!”

J’espère pouvoir demain entendre de multiples témoignages comme celui-ci. Il y a des femmes, des hommes, des humains, à qui le revenu de base peut donner de vrais choix. La grève des femmes du 14 juin est l’occasion de relancer la discussion sur la contribution d’un revenu de base à une société égalitaire.

Le RBi, ce n’est pas fini… !

La discussion ne fait que commencer…
Certains aimeraient que la discussion soit finie et que la votation du 5 juin sonne le glas du RBI en Suisse. Ils oublient, ou feignent d’oublier, que 23% de votes positifs pour une initiative qui a été lancée par des citoyens est un très bon résultat, alors que seuls les Verts et quelques sections du PS ont décidé de la soutenir dans la dernière ligne droite!

23%, c’est autant que le salaire minimum qui avait été lui porté il y a deux ans par l’ensemble du PS et par les syndicats! Un Suisse sur quatre a été prêt à soutenir le RBi, à accepter l’idée qu’en 2016 le rapport entre activité et revenu n’est plus une évidence et qu’il faut penser autrement la sécurité sociale du XXIème siècle. C’est un résultat d’autant plus impressionnant que la plupart des Suisses n’ont découvert l’idée du RBI qu’au cours des 3 derniers mois…

Donc oui, le débat continue. Car pour qu’une discussion comme celle qui a été lancée sur le RBi en Suisse s’arrête, il faudrait arrêter le cours de l’histoire, rétablir de force le plein-emploi, cryogéniser tous les militants dont la fibre citoyenne et politique s’est éveillée au cours de cette campagne et laver le cerveau de tous ceux qui ont encore envie d’y réfléchir. Il faudrait aussi décider que les discussions qui concernent l’avenir de notre société sont réservées uniquement aux appareils politiques et à notre parlement, pour qui majoritairement “Tout va bien”.

Qui a soutenu le RBI?
Les personnes de plus de 65 ans sont celles qui ont rejeté le plus massivement le RBI… C’est finalement rassurant, car il y a fort à parier que leur vision du marché de l’emploi ne coïncide pas avec la réalité actuelle et reste emprunte du doux parfum des 30 glorieuses, où on entrait dans une entreprise comme dans un mariage : pour la vie. Les jeunes entre 35 et 49 ans sont ceux qui ont le plus soutenu le RBI et 59% des moins de 35 ans pensent qu’ils verront un revenu de base au cours de leur existence (sondage Demoscope). Ils font partie de ces générations qui ont fait connaissance avec les activités multiples, les stages à répétition, la création d’activités indépendantes sans filet et la précarisation de leurs conditions de vie par rapport à la génération de leurs parents. 45% des chômeurs ont même plébiscité le RBI. Les cantons et les villes obtenant d’ailleurs les meilleurs résultats sont aussi ceux où le taux de chômage est le plus important.

23% de OUI, est-ce la victoire du NON?

Penser que c’est la victoire définitive du NON serait très réducteur. C’est ce qu’on est tenté de penser en restant dans une logique binaire où le OUI et le NON sont hermétiques l’un à l’autre. Parmi les militants, nombreux sont ceux qui ont été déçus par le résultat, par cette claque, comme l’ont même dit certains. Et j’en ai aussi fait partie. Les premiers chiffres ont eu un goût amer. Hier. Nous espérions pouvoir gagner la première fois, nous souhaitions au moins passer le cap des 30%. C’est sans doute là que résidait notre idéalisme, beaucoup plus que dans le fait de soutenir le RBI. Nous avons pensé en terme de OUI et de NON, comme le font aujourd’hui les opposants au RBi pour tenter de clore le débat et de se rassurer. Entre le OUI et le NON, il y a tout le chemin de la transformation sociale qui prend du temps, même si la première pierre est posée et bien posée.

En Suisse Romande nous avons eu l’idéalisme de penser pouvoir gagner. Mes pronostics personnels oscillaient entre 25% et 5o%. Je suis novice en politique, comme beaucoup des militants qui ont soutenu cette initiative. Aujourd’hui, je découvre le temps long, j’apprends la patience. J’apprends que la flamme ne s’éteint pas avec 23% de OUI, bien au contraire. Un peu plus de pragmatisme nous aurait sans doute évité de la déception, mais il nous aurait sûrement aussi fait ne pas nous engager autant! Nous avons porté avec coeur un projet de changement de société. Nous continuerons avec coeur à le porter, à informer et à débattre.

Au lendemain de cette votation, je sais de plus en plus clairement en quoi nous avons gagné cette première bataille et pourquoi la discussion que nous avons lancée ne fait que commencer. Nous avons gagné parce que maintenant que le revenu de base est entré dans la discussion publique, il va continuer d’être porté par les 570’000 personnes qui ont voté OUI et de cheminer comme une possibilité pour simplifier et adapter notre système de protection sociale aux besoins des personnes vivant et travaillant en Suisse. Nous avons gagné, parce la discussion suisse a été suivie avec passion depuis l’étranger. Nous avons gagné parce que le sujet est devenu un banal sujet de discussion et que l’on peut assumer de faire son coming-out pro RBI, même si ça reste encore un peu dur chez les PLR (on me racontait hier encore l’histoire d’une PLR qui avait voté OUI sans toutefois oser le dire à ses colistiers…). Nous avons gagné parce que même les citoyens ayant voté NON et interrogés à la sortie des urnes souhaitent que le débat continue et que des expérimentations soient lancées. Les discussions à venir sur l’avenir de la protection sociale ne seront plus jamais les mêmes et l’idée du revenu de base ne pourra que continuer de grandir.

Nous avons pu voir qu’au cours des trois derniers mois, le sujet a déchainé les passions, comme rarement votation l’a fait, en Suisse et dans le monde, éclipsant même les autres objets de votation. Les réseaux sociaux ont été hyperactifs. Après tout cela, l’idée du revenu de base fait désormais partie de notre imaginaire collectif et des solutions possibles pour mettre à jour notre système de protection sociale, à l’heure où le financement de l’AVS devient problématique et où les personnes inscrites au chômage et à l’aide sociale augmentent.

Certains opposants voudraient que cette votation enterre le RBI. On peut se dire à les écouter qu’ils n’ont peut-être pas grande conviction politique ou vision à long terme si leur seule ligne de mire est l’horizon électoraliste à court terme. Comme le disait hier Guy-Olivier Segond, ex conseiller d’Etat PLR : les politiques sont aujourd’hui des gestionnaires et ils ne savent plus être des forces de proposition pour l’avenir. On peut aussi rajouter qu’ils ont bien mauvaise mémoire quant à l’histoire des progrès sociaux en Suisse et dans le monde en enterrant si vite le RBI. L’AVS a demandé 3 votations, le congé-maternité a mis 50 ans avant d’être appliqué et le vote des femmes a dû être voté 3 fois avant d’être accepté par ces messieurs qui craignaient que l’économie ne s’effondrent.

Le mouvement suisse pour le RBI est bien vivant, il a grandi énormément au cours des trois dernières années, il ne va pas s’arrêter. Les actions citoyennes et de lobbying vont continuer. La Municipalité de Lausanne a accepté un postulat pour l’expérimentation d’un RBI, un des enjeux sera que d’autres municipalités ou cantons lancent également des expérimentations!

 

 

Le Conseil fédéral dit non ? Alors votons oui !


Allégations fédérales et mises aux points

Voici mes réponses aux allégations et conclusions du Conseiller fédéral Alain Berset qui recommande le non à l’initiative.

Mesdames et Messieurs, le 5 juin, nous allons voter sur une initiative qui vise à ancrer dans la constitution fédérale le droit pour tous de bénéficier d’un revenu de base inconditionnel.

Avec ce texte, l’Etat verserait un certain montant à chaque personne…

Faux ! L’Etat n’a pas besoin de verser le RBI qui n’a rien à voir avec son fonctionnement. Le RBI peut être géré par une caisse publique, comme aujourd’hui l’AVS dont il est d’ailleurs possible de reprendre les structures.

Le texte de l’initiative est formulé en termes très généraux, sans préciser exactement qui aurait droit à quoi et aucun mode de financement n’est proposé…

Vrai et à juste titre ! Tous nos textes constitutionnels sont formulés en termes généraux. Le contraire aurait été âprement critiqué, comme cela l’a déjà été le cas avec des textes d’initiative qui rivent des détails d’application dans la Constitution. Introduire le principe est la première étape. C’est le rôle du Parlement de définir ensuite les lois d’application. S’il fait mal son travail, le peuple souverain le lui fera savoir par referendum.

 L’introduction d’un revenu de base n’est pas le bon moyen pour y parvenir…

Faux ! Le système actuel échoue parce qu’il produit de plus en plus d’inégalité. Le RBI éradique la pauvreté et garantit dans son principe une existence digne à chacun. C’est pourquoi il intéresse de nombreux pays comme solution à la crise de l’emploi.

Son impact serait négatif pour l’économie…

Faux ! aujourd’hui, c’est de ne pas avoir de RBI qui est négatif pour l’économie. L’automatisation grandissante de la production provoque le chômage et une pression à la baisse sur les salaires. Cette perte de revenu et de pouvoir d’achat de la classe moyenne est facteur de la crise économique systémique que nous connaissons depuis 2008.
Le RBI est favorable à l’économie parce qu’il apporte ce socle de revenu nécessaire pour soutenir la consommation qui, à son tour, soutient la production et la création d’emploi. Relancer la consommation par un paiement direct à la population fait d’ailleurs partie de l’arsenal de mesures envisagées par les banques centrales pour relancer l’économie.

…pour le système de sécurité sociale…

Faux ! « Notre système de sécurité est devenu tellement complexe qu’il est devenu à la fois pléthorique et insuffisant  » – Guy-Olivier Segond, ancien Président du Conseil d’Etat de Genève et directeur de l’Action sociale en faveur de l’initiative. Le RBI est un progrès social qui simplifie le système en remplaçant une pluie de dispositifs conditionnels et leurs structures administratives séparées par une allocation unique. Il supprime ces mesures d’assistanat forcé et de contrôle qui ne servent à rien et qui sont imposées à des gens simplement parce qu’ils ne trouvent pas de travail suffisamment payé pour pouvoir en vivre. Le RBI apporte la base de sécurité économique nécessaire à l’ensemble de la population et permet à notre système social de mieux s’occuper des personnes en véritable difficulté d’intégration sociale.

L’incitation à exercer une activité lucrative diminuerait pour les salariés à bas revenus ou à temps partiel…

Faux ! D’un montant juste suffisant pour une vie simple, sans effet de seuil et s’ajoutant aux autres revenus, le RBI encourage de trouver toute activité lucrative pour le compléter.

Et cette situation augmenterait encore le manque de personnel qualifié…

Faux ! Le personnel qualifié touche des salaires élevés qui ne sont pas concernés par le RBI. Au contraire, le RBI permet la formation à tout âge et augmente ainsi les niveaux de qualifications des salariés.

De fortes hausses d’impôts ou des économies drastiques seraient en outre nécessaires pour financer cette mesure…

Faux ! Le besoin de financement est de 20 milliards, moins que tous les coûts de la santé liés au travail… Il suffirait d’introduire une micro taxe sur l’ensemble des transactions financières électroniques de 0.05%, soit par exemple Fr. 50.- sur un transfert de Fr. 100’000.- pour financer le RBI, sans autre charge ou économie.

Le RBI ne pourrait pas remplacer entièrement l’actuel système de sécurité sociale…

Vrai ! Ce n’est heureusement pas son but. Il remplace seulement la part de revenu nécessaire pour couvrir les besoins fondamentaux, comme manger, se loger, les frais médicaux et participer à la vie publique. C’est la base de revenu suffisante pour une immense majorité de la population. Une aide sociale personnalisée et des prestations complémentaires resteront nécessaires pour les personnes qui ne peuvent travailler et qui ont besoin de plus, comme pour des frais de santé plus élevés. Mais elle se limitera à ces cas d’exceptions.

En Suisse, lorsqu’une personne ou un ménage se retrouve en situation de détresse et ne peut plus subvenir à son entretien, il a le droit d’être aidé. Ce droit est inscrit dans la Constitution et il est garanti par notre système de sécurité sociale qui est très ciblé…

Vrai ! Mais, avec quelle efficacité et à quel prix ? A cause de l’ignorance, de la stigmatisation, des conditions et des formalités humiliantes d’octroi, on estime à 50% le nombre de personnes qui ne réclament pas l’aide à laquelle elle aurait droit. Et si une personne d’un ménage reçoit de l’aide, tout revenu des autres membres du ménage lui sera retiré de ses prestations, décourageant économiquement l’ensemble du cercle familial à l’insertion professionnelle. L’aide étant conditionnelle, cela implique que les ayants droit soient soumis au contrôle et de ce fait, à devoir sacrifier leur droit constitutionnel et humain à la protection de leur sphère privée. Cela décourage de faire des économies avec son travail, parce que si on se retrouve après en chômage prolongé, on est obligé de dépenser d’abord toutes ses économies durement acquises, de vendre un éventuel bien immobilier, avant d’avoir droit à l’aide.

L’initiative vise un profond changement qui affecterait la cohésion sociale, le rôle du travail rémunéré, le marché de l’emploi…

Vrai, mais progressif et positif ! Le texte de l’initiative ne précise pas de délai d’application et laisse toute latitude au gouvernement d’étudier et de préparer sa  mise en place au rythme et à la manière optimaux. 
Le RBI renforce la cohésion sociale en mettant un terme au chantage à l’emploi, à la stigmatisation de la protection sociale ciblée et en encourageant le bénévolat.
Le RBI permet au travail rémunéré d’adapter son rôle pour devenir complémentaire au RBI puisqu’il n’y a plus assez de rémunération du travail pour tout le monde.
Le RBI permet au marché de l’emploi de retrouver le sens du mot « marché » parce que tous ses acteurs jouiront de la liberté de contracter, pas uniquement les employeurs.

Les succès économiques et les acquis sociaux de la Suisse seraient mis en péril…

Faux ! C’est sans le RBI que la Suisse serait en péril parce qu’il n’y a plus assez d’emploi et de rémunération du travail pour maintenir une classe moyenne forte. Gouverner, c’est prévoir. Vouloir appliquer les bonnes vielles recettes du passé aux nouveaux problèmes et défis complètement différents d’aujourd’hui et de demain est un manque de vision politique qui pourrait mettre en périls nos succès économiques et nos acquis sociaux. Refuser le RBI pourrait bien nous conduire à rendre dans le décor du tournant historique de nos sociétés au XXIe siècle.

Pour toutes ces raisons, le Parlement et le Conseil fédéral vous recommandent de rejeter l’initiative pour un RBI

Vrai, mais… faux ! Le Conseil fédéral et le Parlement argumentent que l’économie suisse ne peut pas se permettre de redistribuer une part de la richesse produite suffisante pour vivre modestement à l’ensemble de sa population… Tous nos acquis sociaux durement gagnés par le passé ont été prétendus désastreux pour l’économie. Pourtant, ils sont devenus nos standards incontestés et notre économie s’en est que mieux portée. Même démocratiquement élus, les gouvernements oublient bien vite qu’ils sont au service du peuple et non de quelques intérêts particuliers. Le RBI n’est pas pour les uns ou les autres. Il est pour tout le monde. C’est pour ça qu’il fait peur à ceux qui tirent leurs avantages des divisions. Redistribuer de l’argent à toute la population est donner liberté et pouvoir à chacun. Le RBI n’est pas bon pour le gouvernement. Il est bon pour le peuple. C’est pour cette raison que notre gouvernement dit non et que nous allons voter oui.

Merci de votre attention 🙂

Le revenu de base peut-il rendre paresseux ceux qui le sont déjà?

La droite est bien contradictoire, prônant un libéralisme auquel elle ne croit en fait aucunement. Elle vient de l’illustrer magnifiquement aujourd’hui lors du débat sur le revenu de base sous la coupole, témoignant d’une vision de l’être humain empêtré dans sa paresse, son absence de responsabilité, son désir de profiter sans bouger le petit doigt.

L’être humain serait donc doté du gêne de la paresse. Et heureusement la droite est là pour l’en préserver! Je m’en vais prendre ma carte au PLR, histoire de contribuer à ce sauvetage collectif… Attendez, mais c’est pas un petit peu paternaliste pour un discours libéral?

Capture d’écran 2015-09-23 à 21.10.31

La droite a reproché au revenu de base d’inciter à la déresponsabilisation. Pourtant elle nous l’a dit elle-même tout au long de l’après-midi : le revenu de base ne peut pas fonctionner, car les gens sont paresseux, ils ont besoin d’une carotte et d’un bâton pour être actifs, de devoir gagner leur vie, donc d’être contraints d’accepter n’importe quel emploi. CQFD. Là, j’avoue, je ne comprends plus… Comment le revenu de base pourrait-il avoir le pouvoir magique de déresponsabiliser ceux qui, selon la droite, sont déjà irresponsables et paresseux et que seule la contrainte maintient dans le droit chemin? Mérite, effort, travail, ces valeurs fortes représentant la Suisse seraient donc en fait un chateau de cartes?

C’est triste : la droite vient de nous faire l’aveu qu’elle ne croit pas aux valeurs qu’elle prétend défendre, qu’elle y croit en fait bien moins que les défenseurs du revenu de base qui soutiennent la liberté des individus, leur capacité à s’auto-déterminer, leur désir d’entreprendre, de développer leur potentiel dans un travail qu’ils auront choisi, et donc de se responsabiliser.

“Tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité”, nous disait Hugo. La droite nous a dit  le contraire aujourd’hui.

Le Revenu de Base Inconditionnel pour pouvoir travailler (librement)

La première réaction de chacun à la découverte du Revenu de Base Inconditionnel est souvent : «Plus personne ne travaillera !».

En y regardant de plus près, il est possible de voir que le Revenu de Base Inconditionnel n’est pas contre le travail, au contraire. Il favorise de nombreuses activités que le système actuel ignore.

Plus personne ne travaillera ? Vraiment ? Le Revenu de Base Inconditionnel nous pousserait à passer notre vie sur une chaise longue ?

Revenu de Base inconditionnel et chaise longue illustration Malizia

Depuis la nuit des temps, l’humain aime inventer, créer, se lancer des défis, monter des projets. Rester couché sur une chaise longue fait surtout rêver quand on vit dans un rythme effréné et quand on déteste son travail.

Quand on a la possibilité de choisir ce que l’on veut vraiment faire DE sa vie et pas DANS la vie, la chaise longue ça va un moment, au début. Puis on se lasse.

Une question de motivation

Le psychologue Maslow a démontré qu’il existe une progression des besoins. Il les a représentés sous forme d’une pyramide. Lorsque les besoins de base sont satisfaits, de nouveaux besoins apparaissent. Ce sont de nouvelles motivations qui nous poussent à avancer dans la vie.

Dans notre société, trop de citoyens ont des difficultés à assurer leurs besoins de survie et sécurité, besoins qui sont à la base de la pyramide. Ainsi il est normal que le citoyen lambda ne voie pas d’autres motivations dans la vie que ces besoins de base.

Quelles motivations poussent un milliardaire à avancer dans la vie ? J’observe que de nombreux milliardaires travaillent. Ils sont motivés par les besoins d’estime et d’accomplissement de soi qui occupent le haut de la pyramide de Maslow.

pyramide de maslow inconditionnel Malizia

Le Revenu de Base Inconditionnel permet de combler le besoin de survie de tout le monde. Ainsi il permet à l’entièreté de la société de s’ouvrir à de nouvelles motivations.

Sortir du conditionnement de la survie

Le progrès technique et l’automatisation nous offrent une productivité suffisante pour sortie de l’ère de la survie où tout est rare.

Mais nous sommes toujours englués dans un mode de pensée de survie : « celui qui ne travaille pas ne mange pas ». Notre enfance a été bercée par des fables vieilles de trois siècles comme La Cigale et la Fourmi.

Il est temps d’avoir une pensée adaptée à notre époque. L’économiste Yann Moulier-Boutang lance une piste :

Entre les figures de la cigale insouciante et de la fourmi industrieuse, s’interpose celle de l’abeille : son travail de pollinisation ne crée pas de valeur directe, mais aucune production ne pourrait exister sans lui. De même, chacun, par ses activités quotidiennes les plus anodines, participe indirectement à l’économie.

Il faut comprendre ici le mot « économie » dans son sens premier : « les règles de vie en communauté »  [voir l’encadré en bas de la page] et non dans son sens réducteur d’ « économie marchande ».

Notre société a tendance à tout vouloir placer sous l’angle de l’économie marchande. Ainsi même le statut social d’une personne dépend souvent de son emploi, de sa contribution à la société via une activité rémunérée.

Il  serait pourtant temps de laisser les humains choisir leurs moyens de contribuer à la société (dans ou hors l’emploi) et d’ainsi considérer les personnes pour ce qu’elles sont et non pour la place qu’elles occupent.

En conservant de vieux schémas, on se limite à fonctionner en économie de survie. Une économie destinée à produire toujours plus, produire trop, et nous laver le cerveau avec la pub pour consommer plus, consommer trop.

La justification de ceci est souvent d’offrir des emplois. Quand on ne sait pas faire autrement, on continue avec les vieilles recettes connues. Mais l’économie du futur, bien que marginale, est déjà là. Le Revenu de Base Inconditionnel nous permettra d’y entrer pleinement.

L’économie du futur

L’économie collaborative balbutiante montre déjà un potentiel énorme. Mais souvent, elle fait peur, car elle menace des emplois. (Ex : l’hôtellerie veut la peau du site de partage de logements AirBnb) L’emploi n’est qu’une des formes du travail : c’est le travail rémunéré. D’autres formes de contribution à la société existent.

Le Revenu de Base Inconditionnel n’est pas contre le travail, au contraire. C’est le système actuel qui se limite à ne valoriser que l’emploi comme seule forme de travail. Un système incluant un Revenu de Base Inconditionnel favorise toutes les formes de travail, du travail domestique au bénévolat en passant par l’emploi rémunéré.

Avec l’arrivée d’outils comme l’imprimante 3D, le monde de la fabrication d’objets change. Il va ressembler de plus en plus au monde de la création de logiciels. Dans ce monde, la production est l’oeuvre d’une communauté de cocréateurs. Dans l’agriculture, on observe aussi une tendance à la collaboration avec l’agriculture contractuelle de proximité. Cette forme d’agriculture engage les consommateurs à participer à la production de leur nourriture. La permaculture va encore plus loin. C’est la collaboration avec les plantes, les animaux et l’habitat au service de l’économie du vivant. C’est un travail très utile, mais peu rémunérateur. Le Revenu de Base Inconditionnel permet ce travail.

L’économie du futur sera collaborative, de pensée globale, mais d’action locale. (Pour en savoir plus lire l’article à propos de l’économie collaborative) Elle sera ainsi plus écologique, plus sociale et aussi plus efficace. En effet, le Revenu de Base Inconditionnel permet de transformer facilement une passion en contribution à la société.

Sachons saisir cette chance de n’avoir plus que des gens passionnés par leur travail. Devenons tous des abeilles pollinisatrices.

économie

Un mot composé des racines grecques:

  • οἶκος, oîkos : habitation
  • νόμος, nómos : loi

L’économie représente les lois qui régissent notre habitat, notre communauté. Tout comme l’écologie est l’étude de cet habitat, de notre environnement.

Comme toutes règles, les règles du jeu de l’économie peuvent se changer. C’est ce que fait le Revenu de Base Inconditionnel afin de remettre l’économie au service des humains et de l’environnement.

Retrouvez cet article dans L’inconditionnel, le Journal du Revenu de Base. (à la p. 5)

Pour découvrir d’autres articles, voici le sommaire de l’Inconditionnel...
Ce journal Belgo-franco-suisse tiré à 60 000 exemplaires est disponible dans de nombreux points relais et aussi en téléchargement au format PDF….

Bonne lecture

l'inconditionnel le journal du revenu de base la une

Décryptage du texte de l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel

Pour la prochaine votation sur l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel en Suisse. Il est important de bien comprendre sur quoi l’on va voter.

Ainsi nous allons ici décrypter pas à pas le texte de l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel.

L’idée de base de ce texte est d’ancrer dans la constitution le principe du Revenu de Base Inconditionnel. Mais rien d’autre.

C’est le principe même d’une constitution: contenir des principes.

Voici le texte issu de l’administration fédérale:

Initiative populaire fédérale ‘Pour un revenu de base inconditionnel’

La Constitution est modifiée comme suit:

Art. 110a (nouveau) Revenu de base inconditionnel

1 La Confédération veille à l’instauration d’un revenu de base inconditionnel.

2 Le revenu de base doit permettre à l’ensemble de la population de mener une existence digne et de participer à la vie publique.

3 La loi règle notamment le financement et le montant du revenu de base.

 

L’explication en vidéo pour les gens qui n’aiment pas lire.. et en texte ci-dessous…

On voit que le texte est très très simple contrairement à celui d’autres initiatives:

Alinéa 1

Le but de cet alinéa demande l’instauration d’un Revenu de Base Inconditionnel.

Alinéa 2

Il existe plusieurs formes de Revenu de Base Inconditionnel. Selon les théories, il y a des Revenus de Bases qui sont tellement faibles qu’il ne permettent pas de vivre et d’autres qui sont suffisants pour vivre. Ce qui dans leur application est fondamentalement différent.

Ainsi cet alinéa 2 précise de quel type de Revenu de Base Inconditionnel on parle.

Il doit permettre à l’ensemble de la population de mener un existence digne et de participer à la vie publique.

Que veut dire “Mener une existence digne” en Suisse ?

Ça parait compliqué à évaluer pour la plupart des gens. Mais en fait, dans le cadre de cette initiative, c’est très simple. Il suffit de reprendre les évaluations qui sont faites par la CSIAS sur la base desquelles les aides sociales de tous le pays sont calculées.

Le terme de “et participer à la vie publique” précise que ce Revenu de Base Inconditionnel n’est pas limité à la survie de la personne, mais qu’il est un peu plus élevé que le minimum vital, car il reconnait qu’une personne participe à la vie publique. Ces mots reconnaissent qu’il faut quelques moyens pour avoir une vie sociale normale, pour être informés de ce qu’il se passe dans notre société, pour mener une vie politique et associative, etc.

Donc le texte de cette initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel ne définit pas de montant précis du Revenu de Base, mais suffisamment d’indications pour que l’on puisse le chiffrer et l’indexer au coût de la vie.

le Revenu de Base Inconditionnel un socle social

A qui est donné le Revenu de Base Inconditionnel ?

L’alinéa 2 nous dit que c’est à “l’ensemble de la population“. Ainsi c’est toute personne qui réside légalement de façon permanente sur le territoire suisse.

Donc le Revenu de Base Inconditionnel est donné aux Suisses et aux étrangers qui vivent légalement en Suisse.

texte initiative Revenu de base Suisse

Alinéa 3

Cet alinéa précise qu’il faudra créer une loi pour y décrire les détails de la mise en place du Revenu de Base Inconditionnel en Suisse.

Cette lois devra notamment inclure les points les plus épineux qui sont le financement et le montant du Revenu de Base Inconditionnel.

…. et voilà c’est tout !

C’est finalement pas sorcier… 🙂

Pourquoi le montant et le mode de financement ne sont pas dans le texte de l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel ?

Certaines personnes s’opposent à cette initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel car le texte n’est pas assez précis.

Personnellement, je trouve que ce texte est très bien conçu.

Il ne faut pas oublier que l’on parle de la constitution. Une constitution est faite pour y introduire des principes, pas des règles précises. Une constitution est difficile à changer. Ainsi il sera difficile d’adapter le financement et le montant à la situation réelle du moment.

Je pense que si l’on veut vraiment voir un jour un Revenu de Base Inconditionnel, il faut faire les choses correctement et dans l’ordre.

C’est à dire, d’abord ancrer le principe dans la constitution. Puis discuter avec toutes les forces politiques du moment pour qu’un consensus se dégage autour d’une solution juste pour tous.

C’est un long chemin. Mais il fonctionne. Il a fallu 60 ans à l’idée de l’AVS pour passer du programme du parti radical à une solution concrète. J’espère que ça ira plus vite pour le Revenu de Base Inconditionnel, mais comme tout va plus vite à notre époque je ne me fais pas de soucis.

La pratique semble montrer qu’effectivement un principe a plus de chance d’être accepté qu’un détail.

Voici les résultats de deux votations à propos de salaire minimum qui ont eu lieu dans le canton de Neuchâtel:

Pourquoi un tel renversement de situation ? Comment passer d’une majorité de pour à une majorité de contre sur le même sujet ?

La petite différence qui change tout, c’est le fait de voter sur un principe ou sur un montant !

Les principes, les grandes idées rassemblent. C’est les détails qui divisent.

Actuellement, je ne connais personne qui est contre le principe de l’AVS. Par contre le détail de la concrétisation du principe est souvent discuté et modifié.

Je suis certain que le principe du Revenu de Base Inconditionnel est accepté par une immense majorité des gens.

C’est sur la manière de le concrétiser que j’entend le plus d’avis divergents. C’est là qu’il y a une polarisation gauche droite qui se fait. Pas sur le principe.

Alors faisons les choses dans l’ordre acceptons le principe du Revenu de Base Inconditionnel. Nous aurons encore largement le temps de discuter de la suite.

L’histoire est en marche.

histoire des droits sociaux en suisse

Remettre l’économie au service de l’humain

Répartition traditionnelle des bénéfices d’une entreprise

Depuis toujours le bénéfice d’une entreprise est partagé en 2 parties: 

  • la rémunération du capital, de l’infrastructure, du risque.
  • la rémunération de la force de travail: les employés salariés.

Ces 20 dernières années on observe une augmentation de l’automatisation qui permet de diminuer les coûts des salariés en diminuant le nombre d’employés.
 Au point qu’il existe des entreprises qui n’ont plus d’employés ou presque.

L’exemple de la robotisation chez LEGO

Voici une vidéo qui nous montre comment se passe la fabrication de LEGO.

Une usine de moulage de pièce LEGO c’est 2-3 personnes pour la maintenance… et plus de 700 robots mouleurs.. et 4 robots magasiniers.

De 2011 à 2012, le chiffre d’affaire de LEGO a grimpé de 25% !
=> et dans la poche de qui va le bénéfice ?

Comme il n’y a peu de salariés, l’augmentation des bénéfices dû à ce bond de productivité va proportionnellement beaucoup plus à la rémunération du capital qu’à la rémunération de la force de travail.

En Suisse, dans le commerce de détail, on observe que la productivité à augmenté de l’ordre de 23% entre 1998 et 2010. Mais cette augmentation de productivité n’a pas profité de la même manière aux bénéficiaires.

  • les marges bénéficiaires des propriétaires on plus que doublé
  • les salaires n’ont eux, pas été doublé….


Le Revenu de Base Inconditionnel est une manière de garantir que les humains puissent toujours avoir quelque chose pour vivre et ceci peut être largement financé par ce une partie de ce gain de productivité qui ne profite qu’à a rémunération du capital.

Une financement du Revenu de Base Inconditionnel qui favorise l’humain

Le projet de financement par une répartition tripartite de la VAN (valeur ajoutée nette des entreprise), c’est ça.

Au lieu de partager en 2 parts… dont une qui est en voie de disparition, on partage en 3 parts, une part étant dédiée au financement du RBI.financement du revenu de base inconditionnel - économie au service de l'humains

Ainsi le Revenu de Base Inconditionnel est un outil qui permet de remettre l’économie au service de l’humain.

 

Travailler moins pour gagner plus !

Quand j’explique les pistes de financement du Revenu de Base Inconditionnel, il y a toujours des gens qui viennent me dire: “OK, J’ai bien compris… il suffit du tiers du PIB de la Suisse pour financer le Revenu de Base Inconditionnel. Mais si les gens ne sont plus obligé de travailler, il y a plein de gens qui vont diminuer leur temps de travail... et donc le PIB va diminuer… et ton financement là, il ne va plus marcher !

(edit en janvier 2016: le PIB fin 2014 était de 642 milliards.. et le coût du RBI 140 milliards… ainsi c’est 21% du PIB que coûte le RBI.. plus ça avance.. plus c’est possible)

coût du revenu de base inconditionnel en suisse

Et bien non ! ce raisonnement, même s’il est répandu, il ne tient pas debout !

Si le nombre d’heures de travail diminue, ça ne veut pas dire que le PIB diminue aussi.

Il n’y a pas de corrélation entre un revenu et le temps passé à travailler pour le gagner !

Cette fausse croyance a été martelée pendant une célèbre campagne d’élection avec le slogan: travailler plus pour gagner plus... et bien non ça ne marche pas toujours comme ça !

Rémunération selon un tarif horaire

Il y a des métiers dont la rémunération est liée au temps de travail et d’autres pas.

temps de travail

Prenons l’exemple plausible d’une coiffeuse qui travaille 8h par jour, 5 jours par semaine pour un tarif horaire de CHF 25.-.

Ainsi en une semaine elle ne peut pas gagner plus de CHF 1000.- (donc CHF 4000.- par mois)

Si cette coiffeuse veut gagner plus, elle doit travailler plus selon le slogan.

Ok… ça marche… au début. Mais dans tous les cas elle sera limitée à la limite de 24h par jour.

Ainsi une coiffeuse qui ne dormirait pas, qui n’aurait aucune autre activité que son travail ne pourrait pas gagner plus de CHF 12 000 par mois.

Là impossible d’appliquer le slogan travailler plus pour gagner plus….

Si ma coiffeuse avait décidé de ne pas devenir coiffeuse mais de devenir avocate qu’est ce que ça aurait changé ?

Déjà j’aurai les cheveux très longs, vu que je n’aurai plus de coiffeuse. 😛 Mais surtout elle aurait pu avoir un tarif horaire plus élevé.

Prenons l’exemple d’un tarif horaire de CHF 300.-. Une avocate qui travaille à ce tarif 8h par jour peut gagner en une semaine CHF 12 000.-.

Ainsi, si ma coiffeuse était avocate elle pourrait gagner en une semaine ce qu’elle gagne en 3 mois ! Tous les métiers ne sont pas égaux face au temps. Mais il y a encore plus fort ! On peut changer totalement sa relation au temps.

Rémunération découplée du temps

Si, au lieu de vendre mon temps de travail, je vends un produit, tout se passe autrement. Mais là aussi il y a des grandes inégalités.

boulangerie patisserie

Prenons l’exemple d’un boulanger qui vend du pain. Il est évident que le temps qu’il met à vendre son stock ne va changer en rien le nombre de pain qu’il vend.

S’il a une boulangerie dans un lieu passant comme une gare, il va certainement vendre plus vite son pain que s’il est dans un coin perdu. Le temps de présence en magasin n’est pas directement lié au nombre de pain vendus. Par contre la fabrication des pains est liée au temps.

Ainsi le boulanger à tout intérêt à accélérer la cadence de fabrication pour vendre plus de pain et ainsi  augmenter son revenu. Il a deux solutions:

  • Il peut mécaniser sa boulangerie
  • Il peut engager des gens qu’il payera avec un tarif horaire !

… ou finalement un mélange des deux solutions. Mais la tendance à la robotisation est grandissante ces dernières années !

Ainsi dans tous les cas, le flux de pain disponible à la vente sera plus grand, mais avec des coûts fixe. C’est ainsi que l’on voit de plus en plus de boulangeries industrielles qui congèlent le pain et qui le vendent un peu partout dans des points de vente. C’est une manière de découpler le revenu du boulanger de son temps de travail.

Voilà pourquoi un patron a un salaire plus élevé qu’un salarié à l’heure !

Comment devenir milliardaire quand on est à l’aide sociale ?

Plus la technique avance, plus notre économie se dématérialise. Il est ainsi toujours plus facile de se créer une source de revenu à potentiel illimité avec un coût fixe minime.

Voici l’exemple du développeur d’application pour smartPhone.

smartphone réseau de base

Il passe 3 mois à concevoir une application, il la met en vente pour une modique somme, et là plus rien à faire. Si l’application est populaire, c’est le jackpot ! …. et si personne n’en veut… c’est la ruine !

Le revenu est totalement découplé du temps de travail.

Une application comme WhatsApp est un jackpot énorme! Après 5 ans d’existence, facebook achète WhatsApp pour la modique somme de 22 Milliards de dollars !

Ainsi Jan Koum, le fondateur de WhatsApp, devient milliardaire après avoir vécu des bons alimentaires de l’aide sociale !

En effet, c’est grâce à l’aide sociale minime des USA que le fondateur de WhatsApp a pu vivre et étudier pour avoir les connaissance nécessaires pour créer son application: sa source de revenu jackpot.

On peut se poser la question de ce qui aurait pu se passer si en échange de cette charité, l’état avait exigé un travail d’utilité public, comme balayer les rues, ou trier les archives de l’état ?

Est-ce que Jan Koum aurait pu avoir le temps, les ressources et les connaissances nécessaires s’il avait été assigné à un vrai-faux travail dans une entreprise fictive pour chômeur ?

créativité

Le Revenu de Base Inconditionnel permet de travailler moins pour gagner plus

Avec les explications ci-dessus, il devient possible de comprendre que la liberté et les ressources fournies par le Revenu de Base Inconditionnel permettent de se créer une source de revenus de meilleure qualité: une source de revenu qui permet de travailler moins pour gagner plus.

Le Revenu de Base Inconditionnel est un système qui est nettement plus efficace que l’aide sociale ou le chômage pour pouvoir aider les gens à se sortir de la pauvreté, pour aider les gens à se lancer dans une activité dans laquelle il sont doués, pour laquelle ils sont fait.

Toutes les expériences de Revenu de Base Inconditionnel qui ont été faites partout dans le monde ont montré que ce système encourage l’entrepreneuriat.

Ainsi, avec l’instauration d’un Revenu de Base Inconditionnel, même si le temps de travail global de la population suisse diminue, je ne suis pas certain que le revenu global de la population suisse diminue (PIB) !

Horloge dans le lac

Les Suisses moins bosseurs que les Grecs !

Les statistiques de l’OCDE confirment que le nombre d’heures de travail n’est pas en corrélation avec le revenu global d’un pays.

En 2012, l’année de travail moyenne comptait 2’226 heures en Corée du sud et 1’381 heures aux Pays-Bas, c’est-à-dire 38% de moins !

Avec une telle différence de temps de travail on pourrait se dire que le niveau de vie doit aussi être différent ?

Mais non, on peut pas dire que les Hollandais sont plus pauvres que les Coréens !

Heures_travaillees_OCDE

En 2013, on voit que les grecs sont en 3ème position des pays de l’OCDE qui travaillent le plus d’heures: 2 037 heures. Où est la la suisse ?

A la 9ème position, avec 1585 heures. Quand même une bonne différence.

Et pourtant dans les discussions de café du commerce, j’entends souvent dire… “Les grecs c’est des glandeurs.. c’est pour ça que leur économie va mal… alors qu’en suisse on est des bosseurs !” …

Ce qu’il faut retenir

Il existe plusieurs types de revenus différents qui sont couplés ou non au temps de travail.

Ainsi on ne peut pas dire qu’une diminution du temps de travail global en suisse va forcément entrainer une diminution du revenu global de la Suisse. (PIB) Ça peut même être le contraire!

Ainsi un Revenu de Base Inconditionnel peut être un outil qui permet de se sortir d’un “job” dans lequel on perd son temps à être exploité pour ne rien gagner et de se construire sa propre activité rémunérée découplée du temps de travail, et donc potentiellement plus rémunératrice.

Ainsi votez pour le Revenu de Base Inconditionnel pour avoir plus de temps et plus d’argent !

monnaie

Le jour où la femme d’Ueli Maurer a dit oui au revenu de base

Ueli_Maurer
Mes ami(e)s féministes peuvent remercier le Conseil fédéral, car je vais peut-être, grâce à lui, rejoindre leur rang. Et ce ne sera pas à cause d’Ueli Maurer et de sa consécration de la femme en tant qu’ustensile ménager tellement d’un autre temps que je ne pouvais qu’en rire, mais à cause de la prise de position exprimée par le Conseil fédéral sur l’initiative pour un revenu de base.

Je n’ai pas été surprise par son appel au rejet de l’initiative, je l’ai par contre été par sa manière d’argumenter la chose et de traiter les femmes : “plusieurs catégories de personnes n’auraient plus de raison financière d’exercer une activité lucrative, notamment les personnes qui gagnent moins de 2500 francs par mois ou à peine plus, c’est-à-dire les travailleurs à bas salaire ou à temps partiel, qui sont majoritairement des femmes.”

Les femmes ne travaillent que pour l’argent

C’est dit : les travailleurs à bas salaires et à temps partiel sont majoritairement des femmes et c’est très bien comme cela. Surtout ne changeons rien, car sans motivation financière les femmes déserteraient le monde du travail. On comprend soudain mieux pourquoi la femme d’Ueli Maurer n’a pas réussi à sortir de sa cuisine : c’est très certainement que monsieur lui paie un revenu de base. Heureusement, le Conseil fédéral est là, il veille et nous met en garde contre cet ovni politique qui pourrait donner naissance à une nouvelle vague de femmes ustensiles ménagers.

J’avoue, je me suis sentie un peu concernée… En tant que femme travaillant à temps partiel (avec un bas salaire de surcroit), je me suis sentie interpellée et méprisée par cette prise de position du Conseil fédéral. Je me suis demandée de quel droit les 7 sages pouvaient émettre sur ma personne et sur tout un tas de femmes un avis aussi péremptoire et reléguer ainsi dans une sous-catégorie ne méritant pas le revenu de base ou un salaire décent une écrasante majorité de la population.

Le Conseil fédéral affirme donc sans sourciller que beaucoup de femmes font un travail qu’elles n’aiment pas, qu’elles n’ont pas d’autre choix, que si elles avaient ce choix elles arrêteraient et que c’est donc une bonne raison de refuser un revenu de base. Cela témoigne de la volonté de conserver une partie de la population dans des conditions de vie précaire. Cela affirme également que toutes ces femmes ne travaillent que pour des raisons financières, ce en quoi je ne peux être d’accord.

C’est sans doute vrai que pour une partie des femmes la motivation financière n’est pas indifférente. La belle affaire! Qui ne fait pas son travail aujourd’hui aussi pour des raisons financières…? Qui n’a pas de loyers, d’assurance à payer, besoin de manger, se vêtir, se déplacer ou envie de s’acheter des choses agréables ou inutiles…?

C’est sûrement vrai aussi que pour certaines l’argent est une motivation importante, voire la principale, et qu’elles ne font pas leur travail par passion. Mais comment peut-on dire qu’avec un revenu de base elles ne travailleraient plus? Comment ne pas reconnaitre que toute activité, quelle qu’elle soit, nous apporte autre chose que de l’argent ?

Et que dire de toutes celles qui pour mille raisons différentes aiment ce qu’elles font et ce qu’elles sont dans leur travail? Il y a beaucoup de raisons autres que financières qui poussent à délaisser les fourneaux : l’envie de se réaliser, l’envie de voir du monde, d’échanger, partager, le besoin de se sentir utile, de contribuer, de créer, d’inventer, l’envie de donner (oui, il y a même des femmes qui ont envie de s’occuper d’autres personnes que de leurs enfants), l’envie de développer ses compétences, de les partager, l’envie d’apprendre. Rajoutez tout ce que vous voulez à la liste…

Les femmes, championnes du travail non rémunéré

Les femmes sont championnes du travail à temps partiel et aussi du travail non rémunéré lorsqu’il y a des enfants dans un ménage (selon l’OFS), tandis que les hommes pour la plupart travaillent à plein temps (c’est donc le temps partiel des femmes qui rend possible le plein temps des hommes). Elles sont aussi majoritairement celles qui s’occupent d’un parent âgé. Dans ces contextes, un revenu de base représente une valorisation et une reconnaissance de ce temps donné et indispensable au fonctionnement de la société, à son lien social et qui ne se traduit pas seulement en points de PIB, même si on sait que ces activités en sont le socle en rendant possible les autres activités économiques.

Avec un revenu de base, certaines (et certains!) pourront peut-être enfin faire sereinement le choix de ralentir et de penser à eux pour ne pas partir en burn out, de s’occuper pour un temps complètement (ou à temps partiel, mais sereinement) de leurs enfants, de leur parent, sans se sentir étrangler financièrement. Des activités essentielles à la société, au maintien du lien social, qui demandent du temps, de la disponibilité, de l’énergie, mais qu’il faut souvent accomplir en courant…

Le revenu de base donne le choix

Si le Conseil fédéral note que les bas salaires sont majoritairement féminins, il pourrait aussi avoir la noble intention non pas de cantonner les femmes dans ces bas salaires, mais de leur ouvrir des perspectives. C’est ce que fait un revenu de base en permettant de concilier mieux les différents temps et espaces de la vie que sont vie de famille, parcours de formation, vie professionnelle et temps libre. Loin de cantonner à la maison ou dans un bas salaire, le revenu de base donne la possibilité d’évoluer, de commencer ou de reprendre une formation. Il peut donner le temps et l’espace pour changer de cap, réaliser ses rêves, s’engager dans une nouvelle direction, qu’il s’agisse de devenir garde forestière ou infirmière.

Dans quelques années, je le souhaite, on pourra entendre ce témoignage de Jocelyne : “A partir du moment où j’ai eu mon revenu de base, j’ai pu arrêter de courir dans tous les sens, entre les enfants, le travail, les courses… J’ai pu enfin me poser et me demander ce que je voulais vraiment faire de ma vie. Et là, comme financièrement c’était possible, j’ai décidé de me lancer. J’ai toujours voulu être infirmière, mais comme j’ai dû commencé à travailler jeune, j’avais dû renoncer. Je me disais dans un coin de ma tête, plus tard peut-être, quand les enfants seront grands et qu’on aura besoin de moins d’argent pour faire bouillir la marmite… Et là (grand sourire de Jocelyne) eh bien, j’ai enfin pu me lancer…!”

J’espère pouvoir demain rencontrer Jocelyne et toutes les autres, et tous les autres.

Il n’y a pas une femme, il y a des femmes. Il y a une diversité d’êtres humains à qui le revenu de base peut donner de vrais choix.

 

PS: Et, entre nous, lors de l’introduction d’un revenu de base dans la ville de Dauphin au Canada, on a observé une légère hausse du taux de divorces, mais ne le dites pas à Mme Maurer…

Pour augmenter les bas salaires les syndicats et la gauche doivent soutenir le Revenu de Base Inconditionnel

Un OVNI politique

Le Revenu de Base Inconditionnel a la particularité d’être un sujet politique non partisan. En effet, aucun parti politique n’a un avis clair sur la question. De chaque côté de l’échiquier politique on trouve des partisans et des opposants au RBI.

Ainsi, dans le milieu des militants du RBI, on dit souvent que…

Le Revenu de Base Inconditionnel, n’est ni de droite, ni de gauche.. Il va de l’avant !

Le principe du RBI associe des concepts qui sont souvent opposés dans les partis “classiques”. Pour faire bref, le RBI mélange les valeurs de liberté et de responsabilité personnelle chère à la droite avec la solidarité chère à la gauche.

Du coup le mélange des genres ne rentre dans la ligne pure d’aucun parti !

C’est que le Revenu de Base Inconditionnel va dans une logique de gagnant-gagnant. Chacun peut y trouver son compte. Le temps des partis en opposition est fini !

Un point qui doit plaire à la gauche

Comme chacun peu y trouver son compte, dans cet article, j’ai envie de montrer aux gens de gauche que le Revenu de Base Inconditionnel est un outil très efficace au service d’une cause chère à la gauche:

  • Inciter à augmenter les bas salaires.

En effet, c’est un sujet récurrent à gauche. Le revenu global de peuple suisse (le PIB) est toujours en croissance, mais il ne profite pas à tout le monde. Les richesses sont très mal redistribuées. Les inégalités sont croissantes et la gauche aimerait une meilleure redistribution du gâteau.

Le salaire minimum fixe: un mauvais outil

En mai dernier, le peuple suisse s’est prononcé sur une initiative pour l’introduction dans la constitution d’un salaire minimum de CHF 4000.-

Le bilan des urnes a été très dur pour les syndicats et partis de gauche qui soutenaient cette initiative. La majorité des votants a nettement rejeté cette initiative (76% contre).

Quelles sont les raisons de ce rejet ?

J’ai fait ma petite étude sur un cas très particulier. Celui du canton de Neuchâtel:

Pourquoi un tel renversement de situation ? Comment passer d’une majorité de pour à une majorité de contre ?

La petite différence qui change tout, c’est le fait de voter sur un principe ou sur un montant !

En effet, ça ne semble pas être une grande différence, mais ça change tout.

Les arguments qui ont convaincus les suisses de voter non sont (qu’ils soient vrais ou non, ils ont fait mouche !):

  • le fait qu’un montant fixe pour un salaire minimum ne tient pas compte des disparités régionales, des particularités de branches économiques et des situations personnelles.
  • Le fait qu’une entreprise en démarrage, n’est pas forcément rentable tout de suite. Ainsi, un salaire minimum est un frein à la création d’entreprise.

Ainsi, j’en déduis, en tout cas dans le cas du canton de Neuchâtel, que les gens ne sont pas contre le principe d’une meilleure redistribution des richesses. (Le succès Suisse de l’initiative Minder montre un cas qui va dans ce sens.)

Mais les gens sont contre un outil trop rigide pour arriver à ce but.

Le RBI un meilleur outil pour augmenter les bas salaires

C’est ici qu’il faut bien observer les caractéristiques de l’outil Revenu de Base Inconditionnel. Ça ne saute pas aux yeux la première fois que l’on entend parler de RBI. Mais une fois que l’on connait un peu le détail du principe et des modèles de financement d’un Revenu de Base Inconditionnel en Suisse, on voit que cet outil a pour effet d’inciter à augmenter les bas salaires.

Je dis bien inciter et non pas obliger. C’est là tout la différence de cet outil. C’est là sa force. Contrairement au salaire minimum arbitraire et fixe, le RBI est un outil qui peut augmenter les bas salaires tout en prenant en compte les particularités régionales, de branches ou de situations personnelles.

Pour mieux comprendre, voici un schéma qui compare la situation de trois salaires différents:

Le Revenu de Base Inconditionnel incite à augmenter les bas salaires

De ce dernier schéma, on observe que le Revenu de Base Inconditionnel incite à augmenter les bas salaires. En effet, si le montant du revenu total n’est pas très différent du Revenu de Base Inconditionnel, on peut supposer que certaines personnes renoncerons à travailler pour gagner si peu (le cas tout à droite sur ce schéma). Il ne faut pas oublier que souvent un travail rémunéré n’est pas qu’un gain d’argent, c’est aussi un coût. (Ex: frais de transports pour se rendre sur son lieu de travail et/ou de garde d’enfants)

Ainsi, si un employeur veut des employés. Il doit rendre plus attractif le travail qu’il propose.

C’est ici un des effets du Revenu de Base Inconditionnel. Il redonne un vrai pouvoir de négociation aux employés qui ne sont pas obligés d’accepter n’importe quoi sous la menace du chômage !

L’employeur peut rendre plus attractif l’emploi qu’il propose, soit en améliorant les conditions de travail (prestations en nature, flexibilisation des horaires, etc…) ou en augmentant le salaire (la part rose sur le schéma).

C’est là que l’on voit que le RBI est beaucoup plus souple que le salaire minimum fixe. Le montant de la part incitative à travailler (en rose) est déterminée par l’offre et la demande et par des négociations entre employé et employeur (ou des conventions collectives). La détermination de ce montant peut tenir compte des particularités régionales, de branches ou personnelles. Cette part s’adapte à chaque cas.

Le RBI pour ré-équilibrer le rapport de force employeur-employé

Personnellement je vois ici des avantages du côté employés qui ré-équilibrent un peu la situation du marché du travail actuel qui n’est plus un marché libre, mais une bataille dans laquelle de nombreuses personnes se sacrifient pour espérer y mettre un pied (ou un peu plus).

Une étude d’Adecco a montré que depuis 2007, il y a une augmentation de 40% du nombre de place de stage. Un stage, c’est mal payé, voir pas payé du tout ! C’est une forme moderne d’esclavage. Cette même étude montre le paradoxe que plus une personne fait de stage, moins elle a de chance de trouver un emploi !

C’est un paradoxe au premier abord, mais moi j’y vois quelque chose de tout à fait logique. Il y a des branches économiques, je pense au journalisme par exemple, qui fonctionnent de plus en plus, uniquement avec des stagiaires. Les stagiaires se relayent de 6 mois en 6 mois. Il y a assez de journalistes au chômage pour alimenter en permanence ce système.

A ce jeu là, l’outil salaire minimum, ne résout pas beaucoup le problème, il garanti un bon revenu aux chanceux qui ont un emploi, mais ne résout rien pour les autres !

Un Revenu de Base Inconditionnel change totalement la donne.
Que veut-on vraiment ? Garantir le plein emploi ou que les gens puissent vivre ?

Avec un RBI, un journaliste peut devenir journaliste indépendant, il peut s’associer avec d’autres et créer un média de qualité tout en étant assuré de vivre. Sur cette base nettement plus saine qu’un stage, il pourra certainement monnayer son activité et en faire une affaire florissante.

Le RBI ne révèle pas son potentiel au premier coup d’oeil

J’espère avoir donné ici un éclairage assez clair pour que les gens de gauche y trouvent leur compte dans l’outil Revenu de Base Inconditionnel. (Les gens de droite ne vous en faites pas, je ferai aussi un article bientôt expliquer pourquoi les gens de droite doivent soutenir le Revenu de Base Inconditionnel)

S’il vous plait, étudiez bien à fond cet outil de Revenu de Base Inconditionnel, ne faites pas une analyse à la légère et pleine de dogmatisme comme l’a fait un conseiller national socialiste.

Il défend dans son argumentaire le salaire minimum avec un montant fixe comme outil parfait, mais on a vu le résultat. Mieux vaut inscrire un principe dans la constitution. C’est ce que propose le texte de l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel et c’est une bonne stratégie. (Même s’il y a des divergences sur le financement de l’AVS, tout le monde est pour le principe de l’AVS)

Chacune de ses objections peut être facilement démontée. C’est ce que l’on fait sur notre page dédiée aux réponses aux objections courantes au RBI.

Le Revenu de Base Inconditionnel n’est pas un outil parfait, mai il peut réellement inciter à augmenter les bas salaires et surtout il éradique vraiment la pauvreté (Actuellement le seuil de pauvreté en Suisse est à CHF 2200.- par mois pour une personne seule).

Il me semble que c’est un argument fondamental qui devrait convaincre toute personne de soutenir le Revenu de Base Inconditionnel, et d’autant plus les personnes de gauche.

Si vous voulez en apprendre encore plus sur le principe du Revenu de Base Inconditionnel, je vous invite à suivre notre Piste Vita du RBI. Ce n’est pas une obligation, mais comme vous êtes une personne qui aime voter en connaissance de tous les éléments je vous recommande cette piste pour bien vous informer.