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La grève des femmes et le revenu de base inconditionnel

A l’approche de la grève des femmes du 14 juin, je repense à la votation de 2016 sur le revenu de base et à la manière dont le Conseil Fédéral a méprisé les femmes : “plusieurs catégories de personnes n’auraient plus de raison financière d’exercer une activité lucrative, notamment les personnes qui gagnent moins de 2500 francs par mois ou à peine plus, c’est-à-dire les travailleurs à bas salaire ou à temps partiel, qui sont majoritairement des femmes.”

Ça vous a choqué autant que moi comme prise de position ? A l’époque ça n’a pas déclenché une grande ferveur féministe et je me demande encore pourquoi.

Le revenu de base est pour moi un projet féministe, car il favorise la reconnaissance du travail non rémunéré, donne la possibilité de refuser un travail dont les conditions ne nous conviennent pas et offre la liberté de choisir ses activités. Il affranchirait donc beaucoup de femmes (et d’hommes…) en permettant de faire évoluer leurs droits et transformer les rapports de force.

Pour le Conseil Fédéral, les travailleurs à bas salaires et à temps partiel sont majoritairement des femmes et c’est bien ainsi. De quel droit les 7 sages ont-ils pu émettre sur les femmes un avis aussi péremptoire et reléguer ainsi une grande partie de la population dans une sous-catégorie ne méritant pas le revenu de base ou un salaire décent ?

C’était aussi affirmer que toutes les femmes gagnant moins que 2500.- ne travaillent que pour des raisons financières. Travailler pour des raisons financières, la belle affaire! Qui n’a pas de loyers, d’assurance à payer, besoin de manger, se vêtir, se déplacer…? Mais comment peut-on dire qu’avec un revenu de base les femmes ne travailleraient plus? Comment ne pas reconnaitre que toute activité, quelle qu’elle soit, nous apporte autre chose que de l’argent ? Que dire de toutes celles qui pour mille raisons différentes aiment ce qu’elles font et ce qu’elles sont dans leur travail?

L’absence de contrainte économique ôterait aux femmes leur envie de se réaliser ? Et si c’était le contraire? Si le stress des fins de mois enfin relâchés permettait de contribuer de manière plus significative, plus libre et plus créative à la société? Si cette liberté retrouvée permettait de choisir librement son activité?

Les femmes, championnes du travail non rémunéré

Les femmes sont championnes du travail à temps partiel et aussi du travail non rémunéré lorsqu’il y a des enfants dans un ménage (selon l’OFS), tandis que les hommes pour la plupart travaillent à plein temps. C’est donc le temps partiel des femmes qui rend possible le plein temps des hommes, tel une sorte de subvention invisible. Elles sont aussi majoritairement celles qui s’occupent d’un parent âgé. Dans ces contextes, un revenu de base représenterait une valorisation et une reconnaissance de ce temps donné et indispensable au fonctionnement de la société, à son lien social et qui ne se traduit pas seulement en points de PIB, même si on sait que ces activités en sont le socle en rendant possible les autres activités économiques.

Cette inégalité dans les temps de travail rémunérés entre hommes et femmes se traduit en inégalité de revenus et se répercute également sur l’accès aux assurances sociales. Moins de cotisations = moins de chômage, moins de perte de gains, moins de retraite. Pour les femmes, la pénalisation ne s’arrête donc pas à 64 ans. Le montant de la retraite des femmes représente seulement 63% de celle des hommes et n’est souvent pas suffisante pour vivre. C’est interpellant. La contribution des femmes à la société vaudrait-elle globalement moins ? La femme devrait-elle encore s’envisager dans l’ombre financière de l’homme? Notre système d’assurance social a en effet été construit au sortir de la Seconde Guerre Mondiale autour d’un modèle du travail masculin, celui d’un homme qui gagne l’argent pour la famille et travaille à plein temps, sans interruption de carrière. C’est encore en fonction de cette norme, aujourd’hui totalement dépassée, que sont calculées les rentes de retraite aussi bien des hommes que des femmes. Le revenu de base est un élément qui peut contribuer à redessiner significativement ce modèle de protection sociale, afin qu’il soit plus adapté aux parcours de vie modernes. Il peut permettre d’assurer tout au long de la vie un socle de revenus pour aborder et traverser avec une sécurité financière les différentes phases de l’existence, les changements de situations personnels ou professionnels. Il peut autoriser des choix sereins pour les deux sexes, en terme de parentalité et de carrière professionnelle.

Le revenu de base donne le choix

Si le Conseil fédéral note que les bas salaires sont majoritairement féminins, il pourrait aussi avoir la noble intention non pas de cantonner les femmes dans ces bas salaires, mais de leur ouvrir des perspectives. C’est ce que propose un revenu de base en permettant de concilier mieux les différents temps et espaces de la vie que sont vie de famille, parcours de formation, vie professionnelle et temps libre. Loin de cantonner à la maison ou dans un bas salaire, le revenu de base donne la possibilité d’évoluer, de commencer ou de reprendre une formation. Il peut donner le temps et l’espace pour changer de cap, réaliser ses rêves, s’engager dans une nouvelle direction.

Dans quelques années, je le souhaite, on pourra entendre ce témoignage : “A partir du moment où j’ai eu mon revenu de base, j’ai pu arrêter de courir dans tous les sens, entre les enfants, le travail, les courses… J’ai pu enfin me poser et me demander ce que je voulais vraiment faire de ma vie. Et là, comme financièrement c’était possible, j’ai décidé de me lancer. J’ai toujours voulu être infirmière, mais comme j’ai dû commencé à travailler jeune, j’avais dû renoncer. Je me disais dans un coin de ma tête, plus tard peut-être, quand les enfants seront grands et qu’on aura besoin de moins d’argent pour faire bouillir la marmite… Et là (grand sourire) eh bien, j’ai enfin pu me lancer…!”

J’espère pouvoir demain entendre de multiples témoignages comme celui-ci. Il y a des femmes, des hommes, des humains, à qui le revenu de base peut donner de vrais choix. La grève des femmes du 14 juin est l’occasion de relancer la discussion sur la contribution d’un revenu de base à une société égalitaire.

Le RBi, ce n’est pas fini… !

La discussion ne fait que commencer…
Certains aimeraient que la discussion soit finie et que la votation du 5 juin sonne le glas du RBI en Suisse. Ils oublient, ou feignent d’oublier, que 23% de votes positifs pour une initiative qui a été lancée par des citoyens est un très bon résultat, alors que seuls les Verts et quelques sections du PS ont décidé de la soutenir dans la dernière ligne droite!

23%, c’est autant que le salaire minimum qui avait été lui porté il y a deux ans par l’ensemble du PS et par les syndicats! Un Suisse sur quatre a été prêt à soutenir le RBi, à accepter l’idée qu’en 2016 le rapport entre activité et revenu n’est plus une évidence et qu’il faut penser autrement la sécurité sociale du XXIème siècle. C’est un résultat d’autant plus impressionnant que la plupart des Suisses n’ont découvert l’idée du RBI qu’au cours des 3 derniers mois…

Donc oui, le débat continue. Car pour qu’une discussion comme celle qui a été lancée sur le RBi en Suisse s’arrête, il faudrait arrêter le cours de l’histoire, rétablir de force le plein-emploi, cryogéniser tous les militants dont la fibre citoyenne et politique s’est éveillée au cours de cette campagne et laver le cerveau de tous ceux qui ont encore envie d’y réfléchir. Il faudrait aussi décider que les discussions qui concernent l’avenir de notre société sont réservées uniquement aux appareils politiques et à notre parlement, pour qui majoritairement “Tout va bien”.

Qui a soutenu le RBI?
Les personnes de plus de 65 ans sont celles qui ont rejeté le plus massivement le RBI… C’est finalement rassurant, car il y a fort à parier que leur vision du marché de l’emploi ne coïncide pas avec la réalité actuelle et reste emprunte du doux parfum des 30 glorieuses, où on entrait dans une entreprise comme dans un mariage : pour la vie. Les jeunes entre 35 et 49 ans sont ceux qui ont le plus soutenu le RBI et 59% des moins de 35 ans pensent qu’ils verront un revenu de base au cours de leur existence (sondage Demoscope). Ils font partie de ces générations qui ont fait connaissance avec les activités multiples, les stages à répétition, la création d’activités indépendantes sans filet et la précarisation de leurs conditions de vie par rapport à la génération de leurs parents. 45% des chômeurs ont même plébiscité le RBI. Les cantons et les villes obtenant d’ailleurs les meilleurs résultats sont aussi ceux où le taux de chômage est le plus important.

23% de OUI, est-ce la victoire du NON?

Penser que c’est la victoire définitive du NON serait très réducteur. C’est ce qu’on est tenté de penser en restant dans une logique binaire où le OUI et le NON sont hermétiques l’un à l’autre. Parmi les militants, nombreux sont ceux qui ont été déçus par le résultat, par cette claque, comme l’ont même dit certains. Et j’en ai aussi fait partie. Les premiers chiffres ont eu un goût amer. Hier. Nous espérions pouvoir gagner la première fois, nous souhaitions au moins passer le cap des 30%. C’est sans doute là que résidait notre idéalisme, beaucoup plus que dans le fait de soutenir le RBI. Nous avons pensé en terme de OUI et de NON, comme le font aujourd’hui les opposants au RBi pour tenter de clore le débat et de se rassurer. Entre le OUI et le NON, il y a tout le chemin de la transformation sociale qui prend du temps, même si la première pierre est posée et bien posée.

En Suisse Romande nous avons eu l’idéalisme de penser pouvoir gagner. Mes pronostics personnels oscillaient entre 25% et 5o%. Je suis novice en politique, comme beaucoup des militants qui ont soutenu cette initiative. Aujourd’hui, je découvre le temps long, j’apprends la patience. J’apprends que la flamme ne s’éteint pas avec 23% de OUI, bien au contraire. Un peu plus de pragmatisme nous aurait sans doute évité de la déception, mais il nous aurait sûrement aussi fait ne pas nous engager autant! Nous avons porté avec coeur un projet de changement de société. Nous continuerons avec coeur à le porter, à informer et à débattre.

Au lendemain de cette votation, je sais de plus en plus clairement en quoi nous avons gagné cette première bataille et pourquoi la discussion que nous avons lancée ne fait que commencer. Nous avons gagné parce que maintenant que le revenu de base est entré dans la discussion publique, il va continuer d’être porté par les 570’000 personnes qui ont voté OUI et de cheminer comme une possibilité pour simplifier et adapter notre système de protection sociale aux besoins des personnes vivant et travaillant en Suisse. Nous avons gagné, parce la discussion suisse a été suivie avec passion depuis l’étranger. Nous avons gagné parce que le sujet est devenu un banal sujet de discussion et que l’on peut assumer de faire son coming-out pro RBI, même si ça reste encore un peu dur chez les PLR (on me racontait hier encore l’histoire d’une PLR qui avait voté OUI sans toutefois oser le dire à ses colistiers…). Nous avons gagné parce que même les citoyens ayant voté NON et interrogés à la sortie des urnes souhaitent que le débat continue et que des expérimentations soient lancées. Les discussions à venir sur l’avenir de la protection sociale ne seront plus jamais les mêmes et l’idée du revenu de base ne pourra que continuer de grandir.

Nous avons pu voir qu’au cours des trois derniers mois, le sujet a déchainé les passions, comme rarement votation l’a fait, en Suisse et dans le monde, éclipsant même les autres objets de votation. Les réseaux sociaux ont été hyperactifs. Après tout cela, l’idée du revenu de base fait désormais partie de notre imaginaire collectif et des solutions possibles pour mettre à jour notre système de protection sociale, à l’heure où le financement de l’AVS devient problématique et où les personnes inscrites au chômage et à l’aide sociale augmentent.

Certains opposants voudraient que cette votation enterre le RBI. On peut se dire à les écouter qu’ils n’ont peut-être pas grande conviction politique ou vision à long terme si leur seule ligne de mire est l’horizon électoraliste à court terme. Comme le disait hier Guy-Olivier Segond, ex conseiller d’Etat PLR : les politiques sont aujourd’hui des gestionnaires et ils ne savent plus être des forces de proposition pour l’avenir. On peut aussi rajouter qu’ils ont bien mauvaise mémoire quant à l’histoire des progrès sociaux en Suisse et dans le monde en enterrant si vite le RBI. L’AVS a demandé 3 votations, le congé-maternité a mis 50 ans avant d’être appliqué et le vote des femmes a dû être voté 3 fois avant d’être accepté par ces messieurs qui craignaient que l’économie ne s’effondrent.

Le mouvement suisse pour le RBI est bien vivant, il a grandi énormément au cours des trois dernières années, il ne va pas s’arrêter. Les actions citoyennes et de lobbying vont continuer. La Municipalité de Lausanne a accepté un postulat pour l’expérimentation d’un RBI, un des enjeux sera que d’autres municipalités ou cantons lancent également des expérimentations!

 

 

Le Conseil fédéral dit non ? Alors votons oui !


Allégations fédérales et mises aux points

Voici mes réponses aux allégations et conclusions du Conseiller fédéral Alain Berset qui recommande le non à l’initiative.

Mesdames et Messieurs, le 5 juin, nous allons voter sur une initiative qui vise à ancrer dans la constitution fédérale le droit pour tous de bénéficier d’un revenu de base inconditionnel.

Avec ce texte, l’Etat verserait un certain montant à chaque personne…

Faux ! L’Etat n’a pas besoin de verser le RBI qui n’a rien à voir avec son fonctionnement. Le RBI peut être géré par une caisse publique, comme aujourd’hui l’AVS dont il est d’ailleurs possible de reprendre les structures.

Le texte de l’initiative est formulé en termes très généraux, sans préciser exactement qui aurait droit à quoi et aucun mode de financement n’est proposé…

Vrai et à juste titre ! Tous nos textes constitutionnels sont formulés en termes généraux. Le contraire aurait été âprement critiqué, comme cela l’a déjà été le cas avec des textes d’initiative qui rivent des détails d’application dans la Constitution. Introduire le principe est la première étape. C’est le rôle du Parlement de définir ensuite les lois d’application. S’il fait mal son travail, le peuple souverain le lui fera savoir par referendum.

 L’introduction d’un revenu de base n’est pas le bon moyen pour y parvenir…

Faux ! Le système actuel échoue parce qu’il produit de plus en plus d’inégalité. Le RBI éradique la pauvreté et garantit dans son principe une existence digne à chacun. C’est pourquoi il intéresse de nombreux pays comme solution à la crise de l’emploi.

Son impact serait négatif pour l’économie…

Faux ! aujourd’hui, c’est de ne pas avoir de RBI qui est négatif pour l’économie. L’automatisation grandissante de la production provoque le chômage et une pression à la baisse sur les salaires. Cette perte de revenu et de pouvoir d’achat de la classe moyenne est facteur de la crise économique systémique que nous connaissons depuis 2008.
Le RBI est favorable à l’économie parce qu’il apporte ce socle de revenu nécessaire pour soutenir la consommation qui, à son tour, soutient la production et la création d’emploi. Relancer la consommation par un paiement direct à la population fait d’ailleurs partie de l’arsenal de mesures envisagées par les banques centrales pour relancer l’économie.

…pour le système de sécurité sociale…

Faux ! « Notre système de sécurité est devenu tellement complexe qu’il est devenu à la fois pléthorique et insuffisant  » – Guy-Olivier Segond, ancien Président du Conseil d’Etat de Genève et directeur de l’Action sociale en faveur de l’initiative. Le RBI est un progrès social qui simplifie le système en remplaçant une pluie de dispositifs conditionnels et leurs structures administratives séparées par une allocation unique. Il supprime ces mesures d’assistanat forcé et de contrôle qui ne servent à rien et qui sont imposées à des gens simplement parce qu’ils ne trouvent pas de travail suffisamment payé pour pouvoir en vivre. Le RBI apporte la base de sécurité économique nécessaire à l’ensemble de la population et permet à notre système social de mieux s’occuper des personnes en véritable difficulté d’intégration sociale.

L’incitation à exercer une activité lucrative diminuerait pour les salariés à bas revenus ou à temps partiel…

Faux ! D’un montant juste suffisant pour une vie simple, sans effet de seuil et s’ajoutant aux autres revenus, le RBI encourage de trouver toute activité lucrative pour le compléter.

Et cette situation augmenterait encore le manque de personnel qualifié…

Faux ! Le personnel qualifié touche des salaires élevés qui ne sont pas concernés par le RBI. Au contraire, le RBI permet la formation à tout âge et augmente ainsi les niveaux de qualifications des salariés.

De fortes hausses d’impôts ou des économies drastiques seraient en outre nécessaires pour financer cette mesure…

Faux ! Le besoin de financement est de 20 milliards, moins que tous les coûts de la santé liés au travail… Il suffirait d’introduire une micro taxe sur l’ensemble des transactions financières électroniques de 0.05%, soit par exemple Fr. 50.- sur un transfert de Fr. 100’000.- pour financer le RBI, sans autre charge ou économie.

Le RBI ne pourrait pas remplacer entièrement l’actuel système de sécurité sociale…

Vrai ! Ce n’est heureusement pas son but. Il remplace seulement la part de revenu nécessaire pour couvrir les besoins fondamentaux, comme manger, se loger, les frais médicaux et participer à la vie publique. C’est la base de revenu suffisante pour une immense majorité de la population. Une aide sociale personnalisée et des prestations complémentaires resteront nécessaires pour les personnes qui ne peuvent travailler et qui ont besoin de plus, comme pour des frais de santé plus élevés. Mais elle se limitera à ces cas d’exceptions.

En Suisse, lorsqu’une personne ou un ménage se retrouve en situation de détresse et ne peut plus subvenir à son entretien, il a le droit d’être aidé. Ce droit est inscrit dans la Constitution et il est garanti par notre système de sécurité sociale qui est très ciblé…

Vrai ! Mais, avec quelle efficacité et à quel prix ? A cause de l’ignorance, de la stigmatisation, des conditions et des formalités humiliantes d’octroi, on estime à 50% le nombre de personnes qui ne réclament pas l’aide à laquelle elle aurait droit. Et si une personne d’un ménage reçoit de l’aide, tout revenu des autres membres du ménage lui sera retiré de ses prestations, décourageant économiquement l’ensemble du cercle familial à l’insertion professionnelle. L’aide étant conditionnelle, cela implique que les ayants droit soient soumis au contrôle et de ce fait, à devoir sacrifier leur droit constitutionnel et humain à la protection de leur sphère privée. Cela décourage de faire des économies avec son travail, parce que si on se retrouve après en chômage prolongé, on est obligé de dépenser d’abord toutes ses économies durement acquises, de vendre un éventuel bien immobilier, avant d’avoir droit à l’aide.

L’initiative vise un profond changement qui affecterait la cohésion sociale, le rôle du travail rémunéré, le marché de l’emploi…

Vrai, mais progressif et positif ! Le texte de l’initiative ne précise pas de délai d’application et laisse toute latitude au gouvernement d’étudier et de préparer sa  mise en place au rythme et à la manière optimaux. 
Le RBI renforce la cohésion sociale en mettant un terme au chantage à l’emploi, à la stigmatisation de la protection sociale ciblée et en encourageant le bénévolat.
Le RBI permet au travail rémunéré d’adapter son rôle pour devenir complémentaire au RBI puisqu’il n’y a plus assez de rémunération du travail pour tout le monde.
Le RBI permet au marché de l’emploi de retrouver le sens du mot « marché » parce que tous ses acteurs jouiront de la liberté de contracter, pas uniquement les employeurs.

Les succès économiques et les acquis sociaux de la Suisse seraient mis en péril…

Faux ! C’est sans le RBI que la Suisse serait en péril parce qu’il n’y a plus assez d’emploi et de rémunération du travail pour maintenir une classe moyenne forte. Gouverner, c’est prévoir. Vouloir appliquer les bonnes vielles recettes du passé aux nouveaux problèmes et défis complètement différents d’aujourd’hui et de demain est un manque de vision politique qui pourrait mettre en périls nos succès économiques et nos acquis sociaux. Refuser le RBI pourrait bien nous conduire à rendre dans le décor du tournant historique de nos sociétés au XXIe siècle.

Pour toutes ces raisons, le Parlement et le Conseil fédéral vous recommandent de rejeter l’initiative pour un RBI

Vrai, mais… faux ! Le Conseil fédéral et le Parlement argumentent que l’économie suisse ne peut pas se permettre de redistribuer une part de la richesse produite suffisante pour vivre modestement à l’ensemble de sa population… Tous nos acquis sociaux durement gagnés par le passé ont été prétendus désastreux pour l’économie. Pourtant, ils sont devenus nos standards incontestés et notre économie s’en est que mieux portée. Même démocratiquement élus, les gouvernements oublient bien vite qu’ils sont au service du peuple et non de quelques intérêts particuliers. Le RBI n’est pas pour les uns ou les autres. Il est pour tout le monde. C’est pour ça qu’il fait peur à ceux qui tirent leurs avantages des divisions. Redistribuer de l’argent à toute la population est donner liberté et pouvoir à chacun. Le RBI n’est pas bon pour le gouvernement. Il est bon pour le peuple. C’est pour cette raison que notre gouvernement dit non et que nous allons voter oui.

Merci de votre attention 🙂

A qui profite le Revenu de Base Inconditionnel ?

A qui profite le RBI, qui va payer, qui va recevoir de l’argent en plus ?

Dur à dire vu que le texte de l’initiative ne le dit pas. Donc tout dépend du modèle de Revenu de Base Inconditionnel qui est choisi. Oui, il y a plusieurs manière différentes, avec des effets différents pour mettre en place un RBI.

Je vois trop souvent des gens qui ont des avis contradictoires juste par ce qu’en fait, il ne parlent pas du même modèle de RBI, ceci même sans s’en rendre compte et donc évidemment il ne se comprennent pas.

Je me suis attelé à faire une vidéo pour bien l’expliquer. Ceci m’a pris beaucoup de temps. Mais je crois que maintenant c’est un bon outil pour bien clarifier de quoi nous parlons et ainsi avoir une base claire des modèles possibles.

Voici cette vidéo:

Dans cette vidéo je calcule le coût du Revenu de Base Inconditionnel, je fais le calcul exact avec la population de 2014 pour effectivement trouver un ordre de grandeur de 200 milliards… mais il serait faux de s’arrêter là comme le font les opposants au RBI.

Il y a ensuite possibilité d’affecter l’argent actuellement alloué à des prestations sociales qui feraient doublons qui peuvent être enlevées. Donc c’est environs 61 milliards de moins (selon economieSuisse) (seules les prestations inférieures au montant du RBI sont remplacées)

Puis, il y a des modèles dans lesquels le RBI n’est pas de l’argent en plus, mais est intégré dans le revenu global. Donc c’est uniquement changer le nom d’un revenu existant. Il n’y a pas là à trouver d’argent supplémentaire. C’est là le gros du “financement” du RBI. Les gens se paient eux-mêmes leur RBI.

Donc oui.. l’initiative dit que l’ensemble de la population reçoit un RBI.. mais elle dit aussi que ce RBI doit être financé.. et là il est donc possible d’intégrer le RBI dans le revenu global.
C’est une nouvelle logique, donner avant que les problèmes arrivent qui est proposée.. et non donner de l’argent en plus pour tous. Ce qui serait un sérieux risque d’inflation.

L’intégration dans le revenu global peut être faite de diverses manières. L’Office Fédéral des Assurances Sociales en a imaginé une. Il ponctionne tout revenu au dessous de 2500.- et donne un RBI en échange et pour les personnes qui ont un revenu de plus de CHF 2500.- le RBI est intégré. On change de nom à la 1ère tranche du revenu.
Cette manière de faire nous semble être une généralisation du principe de l’aide sociale qui est connu pour ne pas inciter à travailler, vu que tout revenu en dessous de CHF 2500.- est complété. Donc ceci va à l’encontre du principe du RBI qui veut justement supprimer les effets de seuils en additionnant les différentes revenus.
Est-ce que l’on vous supprime l’AVS quand vous avez un deuxième pilier ? ou une assurance vie ? .. Non !
Donc pourquoi avoir fait un modèle de RBI qui fonctionne selon ce principe ?

Il y a deux réponses:

  • Soit pour dire que le RBI ne fonctionne pas… ce qui est probablement vrai avec ce modèle.. mais il faut savoir que ce n’est pas le seul modèle possible
  • Soit pour tente de trouver la solution la moins chère possible (25 milliards soit 3% du PIB)… ce qui est louable. Mais qui nous semble pervers vu que le modèle ne fonctionne pas. Don on développe vraiment l’assistance au lieu de proposer au gens un moyen de recevoir de l’argent à investir. Ce qui est bénéfique à l’innovation et donc à l’économie.
    (C’est ce que l’on observe dans les expériences de Revenu de Base Inconditionnel en Namibie et en Inde. Ce sont certes des pays très différents. Mais ces expériences montrent bien que la nature humaine est meilleure que ce que certains en pensent.. Les gens, quand ils ont de l’argent investissent dans leur avenir.)

Dans cette vidéo il est présenté d’autres modèles de RBI qui n’ont pas le soucis des effets de seuils comme celui de l’OFAS.

En revanche, question financement ils demandent un peu plus d’argent à trouver en plus.
Ainsi le modèle mixte, qui actuellement à la faveur d’une grande partie des militants de suisse romande, propose une micro-taxe de 0.05% (50.- / 100 000.-) sur les paiements électroniques pour obtenir 50 milliards.

Ce style de financement favorise clairement l’économie réelle et défavorise l’économie financière. Ceci est fait car justement l’économie financière est celle qui capte l’argent en échappant souvent à l’impôt et en ne créant pas ou peu d’emplois et en ne profitant pas vraiment à la société.

Pour certains, il y a aussi d’autres sources de financement, comme par exemple celui lié à l’initiative monnaie pleine qui propose de reprendre au profit du peuple le pouvoir de création monétaire de la monnaie scripturale qui est actuellement dans les mains des banques commerciales.

A évaluer.

Maintenant c’est à vous d’expérimenter les variantes de RBI avec l’animation ci-dessous, quelle est celle qui vous semble la plus juste ?


Au sein de génération RBI, notre préférence va au modèle mixte (n°4 dans le sélecteur) qui mélange plusieurs solutions et nous n’aimons pas du tout le modèle de l’OFAS (n°2) qui généralise le principe de l’aide sociale avec ses effets de seuil et sa non incitation au travail.

Pour en savoir plus sur le financement du RBI, rendez vous dans notre laboratoire d’idée sur le financement du Revenu de Base Inconditionnel…

La financiarisation de l’économie détruit les emplois

Je découvre qu‘il y a encore certains dogme économique qui sont très ancrés. Comme celui de croire qu’une personne qui a de l’argent va l’investir dans l’économie et donc créer des emplois.

Non, ce n’est pas ainsi. C’était peut être vrai du temps où l’économie était majoritairement industrielle.

Mais depuis 25 ans, l’économie est majoritairement financière.

Investir ne signifie plus créer de l’emploi.

Investir signifie acheter des produits financiers.

Comme l’explique Bernard Lietaer, actuellement 97% des flux financiers sont de la spéculation. L’argent ne va plus dans l’économie réelle. Celle qui emploie des gens.

Il faut licencier quand tout va bien

UBS par exemple.. n’arrête pas d’automatiser son travail et de reporter le boulot sur les clients avec le e-banking… la banque se développe… mais n’arrête pas de supprimer des emplois.. 12 000 en 2012…. et au moment de l’annonce.. sa cote en bourse monte.. par ce que les actionnaires voient un profit dans le fait de virer des gens…
http://www.rts.ch/info/economie/4387853-l-action-ubs-portee-par-les-rumeurs-de-licenciements-massifs.html
 
depuis 2007, c’est 20 000 emplois sur 83 000 qui ont disparus chez UBS:
 UBS licenciement
Autre banque mêmes pratiques…
Février 2015: Bénéfice en hausse de 96% chez Julius Baer
=> 200 postes biffés !
Ainsi c’est plus de 2 milliards gagné.. et les actionnaires reçoivent 1.- au lieu de -.60 de dividende par action.
banque julius baer licencie
.. et c’est pas que dans les banques.
UPC Cablecom a vu son chiffre d’affaires augmenter de 4,6% l’année dernière pour atteindre 1,294 milliard de francs.
=> Cablecom supprime 250 emplois !
C’est pour être plus compétitif au niveau international… donc dans ce domaine aucun autre actionnaire ne va dépenser son argent pour créer de l’emploi.… toutes les entreprises réduisent le nombre d’employés… car c’est ça coûte cher dans une entreprise.
 
cablecom licencie 2015
Dans la fabrication de fenêtres..
4 mars 2015: “Le spécialiste en équipements du bâtiment AFG Arbonia- Forster a dégagé un bénéfice net de 15,1 millions en 2014, le premier en quatorze ans. Ce bon résultat ne va pas empêcher la holding de se séparer de 150 à 200 employés au sein de sa filiale EgoKiefer
ego kiefer licencie
 
=> Quand on ne fait pas de bénéfice on engage… quand on en fait on licencie..
 
Le mieux dans cet article: “Le site de Villeneuve n’est pas concerné“…
 
.. et hop.. le 13 août on apprend que “Le fabricant de fenêtres EgoKiefer, AFG va transférer la production du site de Villeneuve (VD) vers Pravenec en Slovaquie.
Egokiefer délocalise août 2015
=> en effet.. les employés ça coûte… et quand on peut pas les supprimer… on les déplace là où la main d’oeuvre est moins chère…
Certains disent que la rationalisation ainsi faite, permet de dégager de plus gros bénéfices pour les actionnaires ce qui permet à ces derniers de ré-investir dans l’économie….
Pour une startup peut être… mais quand une entreprise atteint une taille critique, elle investi dans les produits financiers.. pas dans les humains, ça rapporte beaucoup plus.. et avec les ennuis en moins (syndicats etc…)
 
Et.. ça fait 25 ans au moins que ça dure…
proportion flux financiers économie réelle et économie financière
 
Les grosses entreprises font plus d’argent avec leurs placements financiers qu’avec leur métier de base. => Elles n’hésitent plus à licencier quand tout va bien.Voir “La dynamique de l’économie financière”. (Olivier Crevoisier UNINE)

http://www2.unine.ch/files/content/sites/socio/files/shared/documents/publications/workingpapers/wp_2007_03_f.pdf 

Les entreprises licencient quand tout va bien ! C’est le constat qui a lancé la carrière cinématographique de Michael Moore en 1989 avec son film “Roger et Moi”…
 
Le Roger en question était le président de General motor qui a décidé de licencier 30 000 personnes à Flint… parce que tout va bien et qu’on pourrait faire encore mieux…. Cette décision à conduit à faire de Flint une ville fantôme… 30 000 sans emplois sur une population de 150 000 … c’était un choc trop gros à supporter..
 
Flint michigan ville fantôme
Foxconn, l’entreprise d’assemblage électronique se développe beaucoup ces dernières années… surtout grâce à la fabrication d’iPhone…
Du coup comme dans la fable de votre monde… foxconn engage des empoyés…. actuellement 1.3 million !!!
Electronics_factory_in_Shenzhen foxconn
… mais voilà certains de ces employés ne supportent pas les conditions de travail… et se suicident… c’est le foxconngate…
 
Du coup Foxconn veut remplacer au moins 1 millions d’employés par des robots... même si ça coûte plus cher…
 
Certes, les robots que nous implantons coûtent de 20 000 à 25 000 dollars l’unité en moyenne, bien plus que les salaires unitaires des ouvriers. En revanche, ils fournissent manifestement un bien meilleur travail que nos ouvriers qui manquent de docilité et de rigueur. Leurs salaires ne cessent pourtant d’augmenter. Ils ont plus que triplé en trois ans. Ainsi, les robots vont vraiment permettre à Foxconn de booster ses cadences pour répondre à la demande occidentale mais aussi asiatique en iPhone qui ne fait qu’augmenter. Cela va vraiment permettre à Foxconn de rentrer dans l’ère de la pointe au niveau technologique.
 
Foxconn a un objectif annoncé en février 2015:
70% du travail fait par des robots pour dans 3 ans !
robots-foxconn
 
“investissement ne veut pas dire créer des emplois… loin de là…”
 
Qui va construire les robots ? .. et bien Foxconn évidemment !
(même si c’est google qui fourni le soft qui pilote les robots)
Les technologies de l’information nous permettent d’atteindre une très bonne croissance économique sans augmentation du nombre d’emplois. Je crois que nous vivons aujourd’hui une des dernières périodes dirigées par le travail.
Jeremy Rifkin le défend dans son livre The End of Work, il n’y aura plus d’emplois, même dans les “bons moments”.
Le World Economic Forum de Davos début 2016 a été consacré à la 4ème révolution industrielle.
Voici ce que l’on trouve dans un article du journal Le Temps intitulé “Ce qu’il faut retenir du WEF“:
Dans un rapport basé sur un sondage mené au sein de 366 entreprises représentant 13 millions de salariés, le WEF indique de son côté que 5 millions d’emplois sont menacés par la quatrième révolution industrielle dans les cinq ans qui viennent.
Voici pourquoi il nous faut actuellement mettre en place un Revenu de Base Inconditionnel. Ça ne va pas résoudre tous les problèmes, mais au moins on assure l’essentiel, on assure que toute personne puisse vivre, vu que le système du “plein emploi” qui assurait la subsistance est mis en danger.
Le 5 juin votez OUI pour nous offrir la possibilité de mettre à jour notre société afin de relever les défis du XXIème siècle.

2030 Odyssée dans le RBI – épisode 5: LISE LORENZINI

2030 Oydssée dans le RBI est un feuilleton écrit par JC Novelle.
Plongez dans un avenir proche où le Revenu de Base Inconditionnel est une réalité quotidienne. Découvrez ce que ça change.
Vous retrouverez ici un épisode toute les 2 semaines.
Si vous ne l’avez pas déjà lu, commencez par l’épisode 1…

LISE LORENZINI

Il s’agissait de son premier débat télévisé. Candidate au Conseil National lors des élections fédérales de 2031, Lise Lorenzini avait accepté de débattre avec d’autres candidats et candidates au sujet du revenu de base. Pour la première fois elle allait affronter Martial Cochard, farouche opposant au RBI. En arrivant devant le studio, les deux se saluèrent froidement.

A 36 ans, Martial avait l’ambition de siéger à Berne, car selon lui c’est en siégeant au Conseil National qu’il serait le plus efficace pour combattre le RBI. Installé dans le studio de la RTS, il ressentit une légère nervosité. Il ajusta le nœud de sa cravate et but une gorgée d’eau en suivant du regard l’assistant qui testait les micros.

Le débat allait se dérouler en direct. Mentalement, Martial préparait ses réponses. Il savait que le RBI, qui déployait ses effets dans toute la société depuis 2020, était un sujet polémique. Pour lui, il était temps de réagir avant qu’il ne soit trop tard.

Plus que quelques minutes. Nicole Nussbaum s’assura d’un rapide coup d’œil que tout était prêt, prit le micro et annonça le début de l’émission. En journaliste bien rôdée à ce genre de débats, elle fit un rapide tour de table de présentation et ensuite elle se tourna vers Martial.

  • M. Cochard, ma première question sera pour vous. Si vous êtes élu, quelles seront vos premières mesures au sujet du RBI ?
  • Je suis convaincu qu’à long terme ce projet va nuire considérablement à notre pays et pour longtemps. Il est par conséquent urgent d’agir et de le remettre en question. J’ai donc l’intention de tout faire pour que le RBI soit supprimé et que nous revenions au système qui jusqu’en 2020 avait fait ses preuves.
  • Donc, en réalité, vous remettez en question la décision du peuple qui s’est prononcé favorablement en 2016 ?

Martial sentit immédiatement le danger de cette question. La démocratie directe, il y croyait dur comme fer et cela malgré la décision du peuple en 2016 d’accepter le RBI.

  • Vous savez, des entrepreneurs se plaignent et de nombreuses personnes m’écrivent pour exprimer leurs craintes face à l’avenir. Même des gens qui ont voté oui le regrettent aujourd’hui. Non, je ne m’oppose pas à la décision du peuple. Il s’agit simplement d’éviter des conséquences désastreuses pour notre pays.

Frédéric Villars, également candidat, était par contre favorable au maintien du RBI. Il voulut connaître certains détails de la réponse de Martial et ne cachait pas son agacement face à ce qu’il considérait comme des propos démagogiques. Il décida d’interpeller Martial sans détours.

  • Vous avancez des arguments sans aucune preuve. Pouvez-vous nous dire de quoi se plaignent les gens qui vous contactent ?

Depuis que Martial s’était déclaré candidat aux élections fédérales, il avait récolté des réactions des gens qui se sentaient lésés par le RBI, car son introduction avait exigé des aménagements que certaines entreprises voyaient d’un mauvais œil. Convaincu du pouvoir de nuisance du RBI, Martial était devenu en plus le porte-parole des milieux financiers qui avaient très mal vécu l’introduction d’une taxe sur les transactions financières.

  • Comme tout le monde le sait, les PME sont le cœur de ce pays et le RBI les met sous pression. Le RBI c’est de l’instabilité, un danger pour les équilibres qui ont fait le succès de la Suisse. La paix sociale est à bout de souffle. Le RBI encourage les individus à revendiquer des conditions de travail que les PME peinent à offrir : aménagement à la carte du temps de travail, pression sur les salaires, demandes de formation. Si nous continuons comme ça, nous allons droit dans le mur.
  • A vous entendre, la Suisse serait au bord du gouffre.
  • Et c’est le cas. Combien de temps allons-nous pouvoir verser 2’500 francs à chaque adulte et 625 francs à chaque mineur ? C’est un gouffre qui se chiffre en milliards.

L’émission se passait plutôt bien pour Martial. Rien ne semblait l’arrêter. La nervosité du début s’était transformée en assurance. Quelques applaudissements résonnaient encore dans la salle lorsque Nicole Nussbaum donna la parole à Lise Lorenzini.

  • M. Cochard, je suis moi-même entrepreneure et les craintes dont vous parlez, je ne les vois pas. Bien au contraire, les entrepreneurs que je connais sont aujourd’hui plus que satisfaits avec le RBI. Leurs collaborateurs et collaboratrices font preuve de plus de motivation, de créativité et d’engagement qu’auparavant. Nous voyons l’avenir avec un nouveau regard.
  • Il y a toujours des exceptions et vous en faites sûrement partie. Mais les exceptions ne justifient pas le maintien d’un système qui est en train de nous couler.
  • M. Cochard, vous continuez à nous dire des vérités sans aucun fondement. Pendant ces dernières décennies, l’innovation a été la base de notre prospérité. Toutes les études le montrent. Depuis l’introduction du RBI, l’innovation a fait un bond spectaculaire qui se répercute sur toute l’économie. La Suisse se porte bien et le RBI y est pour beaucoup.

Le public applaudissait vivement. Un peu acculé par les arguments de Lise Lorenzini, Martial sentait la pression monter. Le débat s’était soudain équilibré et cela le mit mal à l’aise.

  • C’est clair que dans tout projet il y a du bon. La question c’est pour combien de temps. Depuis l’introduction de la taxe sur les transactions financières, les milieux de la finance et les investisseurs sont inquiets. La stabilité de notre pays est en jeu. Cette taxe est une erreur que nous allons payer cher.
  • Cette taxe a eu aussi des effets bénéfiques sur la spéculation à outrance en réduisant clairement les risques de krach boursier. Et cela est positif pour l’ensemble de notre système. Ou alors voulez-vous nous précipiter à nouveau dans une crise comme celle de 2008 dont les effets néfastes se sont fait sentir pendant plus de 10 ans ?
  • Ecoutez, c’est clair qu’un krach boursier n’est jamais souhaitable, mais il est trop tôt pour tirer des conclusions sur les bienfaits de cette taxe. Ce qui compte pour notre société, c’est l’effort, le mérite, en un mot, le travail. Il n’est pas moral de recevoir un salaire sans travailler. Pourtant, le RBI nous dit le contraire. Je vous le demande, elle est où la solidarité ?
  • La solidarité est justement là, dans le droit à un revenu. Le plein emploi, c’est un mirage. C’est une entrepreneure qui vous le dit ! Et ne venait pas me dire que le chômage est une nécessité économique. C’est un fait, il n’y a pas assez de travail pour tout le monde. Le travail c’est un gâteau pour dix, alors que nous sommes onze à table. Quoi de plus logique que de le partager ? C’est ça le RBI, c’est ça la solidarité.

Dans la salle, à la fin du débat le public semblait partagé. Le RBI représentait un tel changement dans la société que cela effrayait certains et en enthousiasmait d’autres. Depuis 10 ans, le RBI bousculait les habitudes et en même temps générait de nouvelles idées. Lise et Martial reflétaient ces contrastes qui donnaient une nouvelle coloration à toute la société.

Par |janvier 2nd, 2016|Opinion|1 Commentaire

Le Revenu de Base Inconditionnel fête ses 500 ans !

Nous voici en 2016. Ainsi on peut dire que le Revenu de Base Inconditionnel fête ses 500 ans….

En effet, la première référence à une idée proche du Revenu de Base Inconditionnel se trouve dans le fameux livreUtopia“, écrit pas Thomas More en 1516.

Il y disait:

Chaque père de famille vient chercher tout ce dont il a besoin et l’emporte sans paiement, sans compensation d’aucune sorte.

Pourquoi refuser quelque chose à quelqu’un puisque tout existe en abondance et que personne ne craint que le voisin demande plus qu’il ne lui en faut ? Car pourquoi réclamer trop, alors qu’on sait que rien ne sera refusé ? Ce qui rend avide et rapace, c’est la terreur de manquer.

 

Vous pouvez retrouver cet extrait à la page 44 de cette version pdf en français de L’Utopie…

utopie revenu de base inconditionnel

A tous les détracteurs du Revenu de Base Inconditionnel qui disent que c’est une Utopie, on ne peut que leur donner raison. Effectivement l’idée vient du livre même dont le titre “Utopie” est passé dans le langage courant.

Comme cadeau d’anniversaire pour les 500 ans, de cette idée. Il est temps de la concrétiser. Il est temps que la Suisse introduise l’idée du Revenu de Base Inconditionnel dans sa constitution.

citation oscar wilde utopie revenu de base inconditionnel

 

 

Passer d’un logique d’assurance à une logique d’existence

Souvent, dans le débat sur le Revenu de Base Inconditionnel, j’entends des gens dire que le “Revenu”, c’est péjoratif. Que c’est créer une logique d’assistés qui vivent de leur rente. Ils justifient ainsi que le Revenu de Base Inconditionnel est une mauvaise idée et que seul le travail compte.

Pour répondre à ceci remontons dans le temps d’environ 200 ans.

Etudions la vision de Thomas Paine qui proposait l’idée du Revenu de Base Inconditionnel dans son contexte.

L’économie était beaucoup moins monétaire. Ainsi il présentait l’idée de donner à chaque personne un lopin de terre de base. C’était ça le “revenu” de l’époque.
Une ressource qui permet de vivre.
Actuellement je le vois toujours ainsi. Le Revenu de Base Inconditionnel est une ressource en temps et en argent pour se créer son propre emploi. Le but n’est pas de vivre de cette rente uniquement, mais de la faire fructifier.

C’est la ressource pour se construire ou acquérir la canne à pêche qui nous permettra chaque jour de pêcher et de manger du poisson.

Le système d’assurance qui a été développé jusqu’ici donne le minium pour vivre.. il donne le poisson.. mais ne permet pas vraiment de s’en sortir… il force à rester dans un état de dépendance à celui qui donne le poisson.

Le Revenu de Base Inconditionnel est en cela vraiment émancipateur.

C’est là qu’est le coeur du grand changement proposé par le Revenu de Base Inconditionnel.

…. et là le débat avance comme le montre cet extrait du discours du conseiller Fédéral Alain Berset devant le conseil des Etats:

“Certes il est possible que, dans cette construction (du système sociale actuel), la logique d’assurance l’ait un peu trop emporté sur la logique d’existence. Et ce que propose l’initiative, c’est un renversement de ce principe, soit sortir d’une logique d’assurance pour se diriger vers une logique d’existence. “

Source: le pv de la séance du conseil des Etats du 17 décembre 2015.

revenu de base inconditionnel conseil fédéral

Ça fait plaisir de voir que même si le conseil fédéral est toujours opposé à l’idée de mettre en place un Revenu de Base Inconditionnel, l’idée que le système actuel est un peu trop axé sur la logique d’assurance fait son chemin.
En effet, il me semble plus sage de prévenir les problèmes que de les résoudre seulement une fois qu’ils sont là !

C’est simplement ça le Revenu de Base Inconditionnel: prévenir au lieu de guérir.

 

 

Par |décembre 21st, 2015|Motivation|0 Commentaire

2030 Odyssée dans le RBI – épisode 4: PASCAL BELET

2030 Oydssée dans le RBI est un feuilleton écrit par JC Novelle.
Plongez dans un avenir proche où le Revenu de Base Inconditionnel est une réalité quotidienne. Découvrez ce que ça change.
Vous retrouverez ici un épisode toute les 2 semaines.
Si vous ne l’avez pas déjà lu, commencez par l’épisode 1…

PASCAL BELET

Au volant de sa voiture électrique, Pascal Belet songeait avec fierté au chemin parcouru par l’ONG COFFREE qu’il avait créée en 2025 et qui depuis une année connaissait une forte activité, spécialement en Colombie. Ce soir-là, il présidait une séance extraordinaire du Comité Directeur qui accueillait Carmela Sommer García, déléguée de COFFREE dans ce pays, un des plus grands exportateurs de café.

Pascal se rappelait les débuts laborieux de COFFREE, notamment à cause des problèmes posés par la concurrence avec Max Havelaar qui était devenue une puissante multinationale du fairtrade. Mais grâce à la collaboration avec Gilles Rey, l’ONG avait pu démarrer ses activités en Suisse en fournissant un café de qualité supérieure à un prix juste pour les producteurs locaux.

Le Comité Directeur devait prendre connaissance du rapport de Carmela afin de déterminer la stratégie pour 2031, car même si 2030 était jusqu’à présent la meilleure année de COFFREE, il ne fallait pas pour autant se reposer sur ses lauriers. Pascal voulait que les importations directes de café augmentent pour que les petits producteurs artisanaux puissent toujours fournir ce qu’il considérait comme le meilleur café du monde.

  • D’après les informations récentes, les relations avec le gouvernement colombien se sont beaucoup améliorées, n’est-ce pas ? Demanda-t-il à Carmela.
  • Oui, depuis l’arrivée de Madame Otilia Kallenberger Suárez à la présidence de la république, notre ONG peut compter sur le soutien du gouvernement, répondit-elle avec soulagement. Etonnamment, nous le devons indirectement au RBI.
  • Voilà un lien que je n’aurai pas imaginé, dit Pascal en souriant.
  • Je l’ai appris récemment lors d’une rencontre à l’Ambassade Suisse à Bogotá, précisa Carmela. La Présidente a pour but pendant son mandat de créer un RBI en Colombie. Comme elle trouve le modèle suisse très intéressant, elle a créé un groupe de travail qui va en étudier la faisabilité. Par ricochet, les projets suisses en Colombie bénéficient indirectement de ce climat favorable.
  • En plus, la Présidente a des liens forts avec la Suisse, se rappela Pascal.
  • C’est juste, confirma Carmela. Elle fait partie des nombreux colombiens qui, comme moi, ont de l’ascendance en Suisse.

Pascal s’était battu dès le début de la création de COFFREE pour que les autorités colombiennes acceptent sur leur territoire un autre acteur que Max Havelaar. Il avait dû se rendre sur place à plusieurs reprises afin de les convaincre de la qualité et du sérieux de ses projets en Colombie. Ce coup de pouce inattendu était donc plus que bienvenu.

Après la séance, Pascal avait organisé un apéritif en l’honneur de Carmela.

  • J’ai appris que tu vas bientôt prendre une retraite anticipée, dit Carmela.
  • Les nouvelles vont vite je vois, dit Pascal avec un sourire.
  • C’est un peu égoïste de ma part, mais je pense que tu auras plus de temps pour te consacrer à COFFREE.
  • Il faut dire que c’est ce qui me motive à prendre une retraite anticipée. Nous parlions tout à l’heure du RBI et je dois dire que c’est une des meilleures choses qui soient arrivées en Suisse depuis longtemps. Le RBI me permet financièrement de faire ce choix qui me tient à cœur. Sans ce système, je n’aurais jamais pu me permettre de prendre une retraite anticipée.

Pour Pascal, la passion du café ne se limitait pas à la torréfaction. Il adorait sélectionner, choisir et tester les cafés pour en faire un produit fini dont il était très fier. Mais au-delà du produit, il était particulièrement sensible aux conditions de vie des producteurs pour qui il avait le plus grand respect. Pascal tenait à ce que le café soit cueilli à la main et traité avec le soin requis. Cela exigeait du temps et surtout un savoir-faire unique. Valoriser ce savoir était un des buts de COFFREE.

  • Un RBI en Colombie, voilà une excellente idée, dit-il avec enthousiasme à Carmela.
  • Je suis d’accord avec toi, mais il faudra à la Présidente beaucoup de courage pour vaincre les résistances, dit Carmela en fronçant les sourcils.
  • La situation du pays s’est pourtant beaucoup améliorée pendant ces dernières années : moins de violence, moins de pauvreté, moins d’inégalités, dit-il avec conviction.
  • Tu as raison et tu as sans doute pu le constater par toi-même lors de tes voyages en Colombie. Mais un RBI donnerait beaucoup de pouvoir au peuple. Et certaines couches de la société voient ça d’un mauvais œil, ajouta Carmela avec une grimace qui exprimait son scepticisme.
  • En effet, depuis l’introduction du RBI en Suisse, notre société est en train de changer considérablement. J’ai lu une récente étude qui constate par exemple que les gens font des choix de vie de plus en plus en phase avec leurs goûts personnels. C’est-à-dire que de plus en plus de gens recherchent un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Il n’y a qu’à voir l’ampleur de l’emploi à temps partiel en Suisse.
  • Mais c’est plutôt une bonne nouvelle, il me semble, dit Carmela avec surprise.
  • Oui, sauf que les entreprises ont dû revoir leur politique RH. Les collaborateurs sont de plus en plus exigeants et certains lobbies, peut-être les mêmes qu’en Colombie, prétendent que sur le long terme ce n’est pas bon pour l’économie, ajouta Pascal avec un peu d’amertume dans la voix.
  • Les rapports de force s’équilibrent, ce qui n’est pas mauvais pour les entreprises. Plusieurs études montrent que le RBI a des résultats positifs pour l’économie : les entreprises ont de meilleurs résultats, la consommation se porte bien et l’innovation se développe. C’est bien pour ça que la Présidente veut l’introduire en Colombie, se réjouit Carmela.
  • Souhaitons-lui bonne chance ! Les producteurs qui collaborent avec nous seraient sans doute les premiers à bénéficier d’un RBI. Pour un RBI colombien ! Dit Pascal en levant son verre.

Rendez-vous dans 2 semaines pour le prochain épisode de L’odysée dans le RBI…
Assistez à un débat houleux entre partisans et opposants du RBI...

Par |décembre 17th, 2015|nouvelle|1 Commentaire

2030 Odyssée dans le RBI – épisode 3: JACQUES CAPT

2030 Oydssée dans le RBI est un feuilleton écrit par JC Novelle.
Plongez dans un avenir proche où le Revenu de Base Inconditionnel est une réalité quotidienne. Découvrez ce que ça change.
Vous retrouverez ici un épisode toute les 2 semaines.
Si vous ne l’avez pas déjà lu, commencez par l’épisode 1…

JACQUES CAPT

Assis devant son bureau, assommé par la demande de divorce de Gladys, Jacques Capt fixait sa tasse, les pensées noyées dans le café bien noir du matin. Comme à son habitude, il s’était levé tôt pour aller courir dans la forêt. Mais aujourd’hui le cœur n’y était pas. Sa vie basculait dans un tourbillon imprévu.

La tête ailleurs, il lisait les conclusions de son rapport « Impact du RBI sur les activités de Monsanto en Europe ». La Direction avait décidé de lancer cette étude car, suivant l’exemple de la Suisse et des pays nordiques, plusieurs autres pays européens prévoyaient l’introduction d’un RBI et Jacques devait en présenter les résultats le lendemain en séance de Direction.

Depuis sa nomination en tant que Directeur des opérations pour l’Europe, Jacques s’était plongé corps et âme dans ses nouvelles activités, parcourant l’Europe de long en large pour concrétiser la fusion de Monsanto et de Syngenta. Ce challenge représentait une étape clé dans sa carrière et il y avait mis toute son énergie. Il n’avait plus eu le temps pour sa famille. Au fond de lui, il savait que sa carrière l’avait emporté sur le reste, mais en même temps il détestait l’échec et pour lui ce divorce en était un.

Soudain, l’alarme de son agenda retentit. Il était 7h30 et il avait rendez-vous avec Marianne Nussbaum, la Directrice des Ressources Humaines. Il se leva et traversa le couloir. Il toqua à la porte. Marianne l’invita à entrer et il alla directement s’assoir à la table ronde.

  • Merci d’avoir accepté de me présenter les résultats de l’étude. Comme tu le sais, je dois exceptionnellement m’absenter demain après-midi et je ne pourrais donc pas assister à la séance, dit-elle avec un sourire un peu gêné.
  • Je t’en prie, c’est un plaisir, ajouta-t-il d’une voix aussi enjouée que possible.

Il ouvrit son portable pour montrer à Marianne les graphiques qui accompagnaient sa présentation. Depuis la fusion, Marianne et lui avaient souvent collaboré pour mettre en place les changements nécessaires. Assis à côté d’elle, il venait de réaliser que pendant ces dernières années, il avait passé plus de temps avec Marianne qu’avec Gladys.

  • De manière générale, ce que nous avions prévu s’est confirmé. Le RBI a surtout eu un impact sur la gestion des RH, dit-il d’un air un peu préoccupé.
  • A quel niveau ? S’intéressa-t-elle.
  • Tout d’abord au niveau de l’organisation du temps de travail, ensuite de la formation et finalement du congé parental, dit-il en indiquant les graphiques qui montraient tous des courbes ascendantes.
  • J’imagine que cela a engendré des coûts. La séance de demain risque de faire des remous, dit-elle en fronçant les sourcils.
  • Sur l’ensemble de nos activités en Europe, cela se chiffre en millions d’euros, même si l’impact sur la rentabilité générale est nul, ajouta-t-il avec étonnement.

Lorsqu’il avait démarré l’étude, Jacques était convaincu que le coût du RBI serait un fardeau pour les entreprises de l’envergure de Monsanto. Il s’attendait à un surplus de charges qui pourraient même mettre en question la présence de l’entreprise dans les pays qui avaient introduit le RBI.

  • Rappelle-moi les pays concernés par l’étude ?
  • Il s’agit de la Finlande qui a adopté le RBI en 2017, la Suède en 2019, la Suisse en 2020 et la Norvège et le Danemark une année plus tard.
  • Tout à l’heure, en parlant des coûts importants du RBI tu as dit qu’il n’y avait aucun impact sur la rentabilité de l’entreprise. Comment est-ce possible ?
  • Simplement parce que les impacts positifs l’emportent sur les négatifs, dit-il sans cacher sa surprise.

En effet, tout comme le groupe de travail, Marianne fut très surprise par ces résultats. Cependant, l’étude montrait clairement le lien entre l’introduction du RBI et l’absentéisme, la motivation et l’état de santé général des personnes. Comme prévu, le RBI avait fait exploser les demandes de job sharing, de réaménagement du temps de travail et même de formation.

  • Dans les cinq pays concernés, l’absentéisme a chuté drastiquement. Globalement, le taux de satisfaction au travail a grimpé de manière très significative. Il y a donc moins de turnover. En plus, comme les jours de formation ont également connu une forte augmentation, le niveau global de compétence dans l’entreprise est bien plus élevé aujourd’hui qu’avant l’introduction du RBI, ajouta-t-il presque enthousiaste.

Marianne prenait soigneusement note de tous ces éléments. Elle faisait partie d’une minorité au sein de Monsanto qui voyait dans le RBI une opportunité d’améliorer l’image de l’entreprise dans l’opinion publique. Les conclusions du rapport de Jacques la réjouissaient grandement.

  • On dirait que ces résultats te plaisent. Je me souviens que tu es, ou tu étais en tous cas, un farouche opposant au RBI, dit-elle en riant.
  • C’est vrai, mais il faut reconnaître que dans l’ensemble le RBI est plutôt positif pour l’entreprise. Et d’après ce que j’ai pu constater, nous ne sommes pas les seuls à obtenir les mêmes résultats.
  • Tant mieux, cela va rendre la séance de demain moins houleuse que je l’imaginais, dit-elle avec soulagement.

En sortant du bureau de Marianne, Jacques avait oublié ses pensées noires de début de journée. Son esprit était entièrement absorbé par ce travail qu’il adorait.

De toute évidence, Jacques ne faisait pas partie des collaborateurs qui avaient demandé à travailler à temps partiel. Pour lui, RBI ou pas, le travail avait toujours été une priorité à laquelle il consacrait la majeure partie de son temps et de son énergie.

Son divorce n’y changerait rien.

Rendez-vous dans 2 semaines pour le prochain épisode de L’odysée dans le RBI…
Si même Monsanto est pour le RBI, y a-t-il toujours des opposants ?

Par |décembre 3rd, 2015|nouvelle|3 Commentaires