A qui profite le Revenu de Base Inconditionnel ?

A qui profite le RBI, qui va payer, qui va recevoir de l’argent en plus ?

Dur à dire vu que le texte de l’initiative ne le dit pas. Donc tout dépend du modèle de Revenu de Base Inconditionnel qui est choisi. Oui, il y a plusieurs manière différentes, avec des effets différents pour mettre en place un RBI.

Je vois trop souvent des gens qui ont des avis contradictoires juste par ce qu’en fait, il ne parlent pas du même modèle de RBI, ceci même sans s’en rendre compte et donc évidemment il ne se comprennent pas.

Je me suis attelé à faire une vidéo pour bien l’expliquer. Ceci m’a pris beaucoup de temps. Mais je crois que maintenant c’est un bon outil pour bien clarifier de quoi nous parlons et ainsi avoir une base claire des modèles possibles.

Voici cette vidéo:

Dans cette vidéo je calcule le coût du Revenu de Base Inconditionnel, je fais le calcul exact avec la population de 2014 pour effectivement trouver un ordre de grandeur de 200 milliards… mais il serait faux de s’arrêter là comme le font les opposants au RBI.

Il y a ensuite possibilité d’affecter l’argent actuellement alloué à des prestations sociales qui feraient doublons qui peuvent être enlevées. Donc c’est environs 61 milliards de moins (selon economieSuisse) (seules les prestations inférieures au montant du RBI sont remplacées)

Puis, il y a des modèles dans lesquels le RBI n’est pas de l’argent en plus, mais est intégré dans le revenu global. Donc c’est uniquement changer le nom d’un revenu existant. Il n’y a pas là à trouver d’argent supplémentaire. C’est là le gros du “financement” du RBI. Les gens se paient eux-mêmes leur RBI.

Donc oui.. l’initiative dit que l’ensemble de la population reçoit un RBI.. mais elle dit aussi que ce RBI doit être financé.. et là il est donc possible d’intégrer le RBI dans le revenu global.
C’est une nouvelle logique, donner avant que les problèmes arrivent qui est proposée.. et non donner de l’argent en plus pour tous. Ce qui serait un sérieux risque d’inflation.

L’intégration dans le revenu global peut être faite de diverses manières. L’Office Fédéral des Assurances Sociales en a imaginé une. Il ponctionne tout revenu au dessous de 2500.- et donne un RBI en échange et pour les personnes qui ont un revenu de plus de CHF 2500.- le RBI est intégré. On change de nom à la 1ère tranche du revenu.
Cette manière de faire nous semble être une généralisation du principe de l’aide sociale qui est connu pour ne pas inciter à travailler, vu que tout revenu en dessous de CHF 2500.- est complété. Donc ceci va à l’encontre du principe du RBI qui veut justement supprimer les effets de seuils en additionnant les différentes revenus.
Est-ce que l’on vous supprime l’AVS quand vous avez un deuxième pilier ? ou une assurance vie ? .. Non !
Donc pourquoi avoir fait un modèle de RBI qui fonctionne selon ce principe ?

Il y a deux réponses:

  • Soit pour dire que le RBI ne fonctionne pas… ce qui est probablement vrai avec ce modèle.. mais il faut savoir que ce n’est pas le seul modèle possible
  • Soit pour tente de trouver la solution la moins chère possible (25 milliards soit 3% du PIB)… ce qui est louable. Mais qui nous semble pervers vu que le modèle ne fonctionne pas. Don on développe vraiment l’assistance au lieu de proposer au gens un moyen de recevoir de l’argent à investir. Ce qui est bénéfique à l’innovation et donc à l’économie.
    (C’est ce que l’on observe dans les expériences de Revenu de Base Inconditionnel en Namibie et en Inde. Ce sont certes des pays très différents. Mais ces expériences montrent bien que la nature humaine est meilleure que ce que certains en pensent.. Les gens, quand ils ont de l’argent investissent dans leur avenir.)

Dans cette vidéo il est présenté d’autres modèles de RBI qui n’ont pas le soucis des effets de seuils comme celui de l’OFAS.

En revanche, question financement ils demandent un peu plus d’argent à trouver en plus.
Ainsi le modèle mixte, qui actuellement à la faveur d’une grande partie des militants de suisse romande, propose une micro-taxe de 0.05% (50.- / 100 000.-) sur les paiements électroniques pour obtenir 50 milliards.

Ce style de financement favorise clairement l’économie réelle et défavorise l’économie financière. Ceci est fait car justement l’économie financière est celle qui capte l’argent en échappant souvent à l’impôt et en ne créant pas ou peu d’emplois et en ne profitant pas vraiment à la société.

Pour certains, il y a aussi d’autres sources de financement, comme par exemple celui lié à l’initiative monnaie pleine qui propose de reprendre au profit du peuple le pouvoir de création monétaire de la monnaie scripturale qui est actuellement dans les mains des banques commerciales.

A évaluer.

Maintenant c’est à vous d’expérimenter les variantes de RBI avec l’animation ci-dessous, quelle est celle qui vous semble la plus juste ?


Au sein de génération RBI, notre préférence va au modèle mixte (n°4 dans le sélecteur) qui mélange plusieurs solutions et nous n’aimons pas du tout le modèle de l’OFAS (n°2) qui généralise le principe de l’aide sociale avec ses effets de seuil et sa non incitation au travail.

Pour en savoir plus sur le financement du RBI, rendez vous dans notre laboratoire d’idée sur le financement du Revenu de Base Inconditionnel…

Financement du Revenu de Base Inconditionnel: un gros malentendu !

Il y a un gros malentendu qui subsiste sur le financement du Revenu de Base Inconditionnel. La plupart des gens sont persuadés que pour financer le RBI il faut trouver de l’argent en plus !

=> C’est faux !

La plupart de l’argent pour financer le RBI est déjà là et disponible !

Voici une vidéo dans laquelle nous vous proposons de bien comprendre les différents modèles de RBI possibles et leur effets, ceci afin de bien comprendre leur financement.

Puis nous nous vous invitons à visiter notre laboratoire d’idées à propos du financement du Revenu de Base Inconditionnel…

 

 

RBI effort réel de financement

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’en Suisse, la plupart des gens ont déjà un revenu plus élevé que le montant du Revenu de Base.

Instaurer un Revenu de Base Inconditionnel, c’est juste sécuriser la première tranche de ce revenu global, tranche que l’on appelle Revenu de Base Inconditionnel.

Donc la manière la moins chère de réaliser un RBI, c’est de l’intégrer dans le revenu global.

Cette méthode est bon marché (< de 3% du PIB). Cependant, les effets qu’elle a ne sont pas pleinement un vrai Revenu de Base Inconditionnel.

En effet, si ce type de RBI est capable de faire augmenter les bas salaires, il n’est pas capable de permettre aux gens qui travaillent de baisser leur temps de travail.

Il faut le savoir. Ainsi il y a 2 sortes de RBI à choix:

  • le RBI qui est de l’argent en plus pour tous => coûte 140 milliards
  • le RBI qui est de l’argent en plus uniquement pour ceux qui n’ont pas actuellement un revenu qui est de l’ordre du montant du RBI, soit: les enfants, les parents au foyer et les working poors. => coûte ~18 milliards

Au vue du montant global du PIB, les revenus du peuple suisse, Génération RBI a pour objectif le Revenu de Base Inconditionnel qui est de l’argent en plus pour tous.

Cependant, pour effectuer une transition en douceur vers ce modèle. Il est possible de discuter de la mise en place d’un RBI moins cher. Mais ce n’est pas l’objectif final.

Pour en savoir plus sur quelques modèles de financement du Revenu de Base Inconditionnel en Suisse, voici notre page labo….

Exemple d’un RBI intégré avec un montant de CHF 2500.-

Si l’on choisi un RBI à CHF 2500.- le principe revient tout simplement à nommer les premiers CHF 2500.- de votre revenu global… “Revenu de Base Inconditionnel”. La plupart des gens dans ce pays ont déjà un revenu supérieur à CHF 2500.-
(seuls, 2.3% des salaires à plein temps sont inférieurs à CHF 3000.-)

Ainsi on ne fait que réaffecter sous un nouveau nom, des revenus déjà existants qui, suivant les personnes viennent d’un emploi, de l’AI, de l’AVS, de l’aide sociale, de bourse d’études etc…..

revenu de base inconditionnel intégré dans le revenu global

Une simple opération neutre de réaffectation d’argent

Il est évident que l’on peut réaffecter le financement d’assurances sociales actuelles au financement du Revenu de Base Inconditionnel. (AVS, AI, Aide sociale, bourse d’études, etc…)

Réaffecter les premiers CHF 2500.- de chaque salaire est un choix qui dépend de la méthode globale de financement d’un RBI.

Il y a plusieurs modèles de financement (VAN des entreprises, remplacement d’impôts des entreprises par une taxe à la consommation, micro-taxe sur les paiements électroniques et création monétaire par les gens et pas par la dette).

La méthode la plus simple à mettre en place est le modèle qui prélève une part de la Valeur Ajoutée Nette des entreprises. (VAN) Ceci car le réseau de caisse de compensation est déjà en place. Donc dans une optique de transition, c’est plus facile.

Avec ce modèle, on peut dire qu’effectivement, il y a globalement un transfert de la première tranche de CHF 2500.- d’un salaire pour financer le RBI.

financement du revenu de base inconditionnel par la valeur ajoutée nette

En effet, avec un tel modèle de financement, naturellement il va se produire un rééquilibrage des salaires pour tenir compte du RBI. Ainsi globalement on crée une opération neutre. L’employeur donne pareil que maintenant et l’employé reçoit pareil que maintenant. (Cette régulation naturelle, sans règlement fixe, cette souplesse d’adaptation à chaque situation est une grande force du RBI.)

Au passage on supprime le système actuel d’aide sociale qui est vraiment plein d’effet pervers. Il n’incite pas du tout à travailler, vu que tout revenu supplémentaire est déduit. De plus, dans la plupart des cantons, l’aide sociale se rembourse une fois que l’on retrouve une situation financière meilleure!

Mais encore, pour toucher une aide sociale il faut d’abord épuiser sa fortune, comme par exemple, une maison ou une voiture. (et ainsi renoncer à un loyer pas cher et un moyen de transport souvent utile pour avoir un emploi !)

Le Revenu de Base Inconditionnel est une vision positive, un véritable socle pour se construire bien plus efficace qu’un filet social troué...

le Revenu de Base Inconditionnel un socle social

 

L’effort réel à fournir est faible…. voir nul !

Le principal “trou” de financement d’un RBI provient du complément à ajouter pour les personnes qui ont actuellement un revenu global inférieur au montant du Revenu de Base (en dessous de CHF 2500.- par exemple).

Dans ce cas il n’y a aucun revenu de la personne à réaffecter sous le nom de Revenu de Base, on doit le trouver ailleurs.

Dans cette catégorie, il y a des pauvres, (de plus en plus de working poor) mais aussi les enfants !

En effet, les enfants faisant partie de la population suisse, ils ont aussi droit à un Revenu de Base. C’est une réelle aide pour les familles. Mais on voit que les allocations familiales actuelles sont insuffisantes pour être significativement réaffectées au financement du Revenu de Base Inconditionnel.

Pour cette raison, les modèles de financement prévoient un Revenu de Base pour enfant qui est seulement de l’ordre de la moitié ou du quart du montant du RBI d’un adulte.
(On peut imaginer des variantes progressives, et on peut imaginer responsabiliser l’enfant en fonction de son âge en lui donnant directement une part du RBI et l’autre à ses parents.)

Ainsi, quel est l’ordre de grandeur de l’effort réel ?

Selon les calculs les plus récents, l’effort réel est de CHF 18 milliards, ce qui représente ~ 2.8 % du PIB Suisse.

Ce montant est dans un ordre de grandeur qui est tout à fait finançable par notre pays.

… et si on place le montant du Revenu de Base Inconditionnel à CHF 2250.- L’effort réel est nul !

On comble le trou par une taxe sur les paiements électronique

Dernièrement, le professeur de finance à l’université de Zürich Marc Chesney a montrée qu’une taxe de 0,2% sur les paiements électroniques en Suisse permet de capter 200 milliards de CHF.

Comme l’effort réel pour un revenu de base inconditionnel à CHF 2500.- est de moins que 10% de cette somme. On peut se dire qu’il y a là une moyen financer l’argent qui manque en ne captant que 0.02% des paiements électroniques en Suisse. Ce qui représente CHF 2.- sur un paiement de 10 000.- CHF.

C’est un moyen de récupérer de l’argent sans charger plus, les gens qui travaillent….
… mais pour aller dans ce sens, il y a encore mieux, pour autant qu’on sorte des préjugés et que l’on comprennent vraiment ce qu’est la monnaie…

On comble le trou par la création monétaire

On peut même imaginer faire intervenir la création monétaire pour prendre en charge ce montant. Ce qui ressemblait à une idée farfelue il y a quelques années est maintenant proposé par des dirigeants de banques !

Voici un exemple, dans la NZZ du 16 février et le Temps du 17 février 2015, le banquier Michaël Malquarti propose de lutter contre la déflation en donnant de l’argent directement aux gens.

(…) cette ration pourrait s’élever dans un premier temps à 100 francs par personne et par mois, c’est-à-dire, en termes annualisés, à environ 1,5% du PIB et, selon l’agrégat utilisé, à 1 ou 2% de la masse monétaire. Les moyens déployés seraient donc bien inférieurs aux achats de devises effectués par la BNS ces dernières années. (…)

Effectivement, on l’a vu, entre 2011 et 2014 la BNS n’a pas hésité à créer CHF 100 milliards / année (15% du PIB !).

Création monétaire BNS 2006-2015

 

Si cette mesure a été possible pendant quelques années, on peut donc imaginer que la création monétaire finance les CHF 18 milliards manquants qui représentent nettement moins chaque année.

On peut imaginer cette méthode ne serait-ce que le temps que la nouvelle économie avec un Revenu de Base Inconditionnel porte ses fruits et permette d’économiser des coûts sur le long terme, notamment dans les infrastructures et la santé.

On voit donc qu’il existe des pistes pour financer un Revenu de Base Inconditionnel en Suisse sans (trop d’) effort par rapport au gain qui est apporté à tout le pays.

Le fait que l’initiative sur laquelle nous allons voter ne définisse pas précisément le financement est une chance qui nous permet d’adapter le financement à chaque époque.

Ainsi on peut réaliser une transition en douceur.
Pour approfondir toutes les solutions de financement du RBI, voici les articles de notre laboratoire d’idées sur le financement du Revenu de Base Inconditionnel...

 

PS:
Pour l’avenir, on peut même imaginer changer le système monétaire pour financer une plus grande part du RBI par la création monétaire. On pourrait remplacer le système actuel qui augmente la masse monétaire par des dettes contractées dans les banques commerciales, par un système basé sur la Théorie Relative de la Monnaie qui augmente la masse monétaire en donnant de l’argent aux gens régulièrement. Avec un tel système les estimations montrent que l’on peut probablement financer au moins la moitié du RBI. 🙂

Pour ceux qui sautent au plafond et pensent “inflation” dès que l’on parle de création monétaire, prenez le temps d’étudier  la Théorie Relative de la Monnaie. Quand tout le monde reçoit équitablement une part de la création monétaire, l’inflation n’est pas un soucis.

D’autres part, il est peut être important de rappeler qu’actuellement le problème de l’économie Suisse n’est pas vraiment l’inflation, c’est plutôt le contraire. L’économie suisse bascule du côté de la déflation….

Remettre l’économie au service de l’humain

Répartition traditionnelle des bénéfices d’une entreprise

Depuis toujours le bénéfice d’une entreprise est partagé en 2 parties: 

  • la rémunération du capital, de l’infrastructure, du risque.
  • la rémunération de la force de travail: les employés salariés.

Ces 20 dernières années on observe une augmentation de l’automatisation qui permet de diminuer les coûts des salariés en diminuant le nombre d’employés.
 Au point qu’il existe des entreprises qui n’ont plus d’employés ou presque.

L’exemple de la robotisation chez LEGO

Voici une vidéo qui nous montre comment se passe la fabrication de LEGO.

Une usine de moulage de pièce LEGO c’est 2-3 personnes pour la maintenance… et plus de 700 robots mouleurs.. et 4 robots magasiniers.

De 2011 à 2012, le chiffre d’affaire de LEGO a grimpé de 25% !
=> et dans la poche de qui va le bénéfice ?

Comme il n’y a peu de salariés, l’augmentation des bénéfices dû à ce bond de productivité va proportionnellement beaucoup plus à la rémunération du capital qu’à la rémunération de la force de travail.

En Suisse, dans le commerce de détail, on observe que la productivité à augmenté de l’ordre de 23% entre 1998 et 2010. Mais cette augmentation de productivité n’a pas profité de la même manière aux bénéficiaires.

  • les marges bénéficiaires des propriétaires on plus que doublé
  • les salaires n’ont eux, pas été doublé….


Le Revenu de Base Inconditionnel est une manière de garantir que les humains puissent toujours avoir quelque chose pour vivre et ceci peut être largement financé par ce une partie de ce gain de productivité qui ne profite qu’à a rémunération du capital.

Une financement du Revenu de Base Inconditionnel qui favorise l’humain

Le projet de financement par une répartition tripartite de la VAN (valeur ajoutée nette des entreprise), c’est ça.

Au lieu de partager en 2 parts… dont une qui est en voie de disparition, on partage en 3 parts, une part étant dédiée au financement du RBI.financement du revenu de base inconditionnel - économie au service de l'humains

Ainsi le Revenu de Base Inconditionnel est un outil qui permet de remettre l’économie au service de l’humain.

 

Revenu de base pour les enfants

Maintenant que l’initiative pour un revenu de base inconditionnel a été déposée, il convient de répondre aux nombreuses objections qui ont été avancées à son égard.

L’une d’elles concerne le cas des enfants : quel revenu de base faut-il attribuer aux enfants et selon quelles modalités ?

enfants revenu de base

Une recherche rapide sur le web francophone montre que cette question n’est pour l’instant pas abordée avec tout le sérieux qu’elle mériterait. Tout au plus, lorsque cette question est mentionnée, un montant de la moitié ou du quart de celui attribué aux adultes est juste proposé en vitesse, en passant. Je n’ai trouvé qu’un article sur le site du syndicat Syna  « … il sera évolutif pour les enfants et les jeunes… », mais sans entrer dans plus de détails.

Ce peu d’intérêt pour cette question est-il lié à un manque d’intérêt des partisans du RBI ou à la nature particulière de la relation enfant-argent telle que la perçoit la société ? Mon avis est que cette question n’est généralement soulevée que dans le contexte de la question du financement du RBI et qu’il est tentant de simplifier les aspects complexes par des approximations. Il est effectivement pratique de considérer le revenu de base d’un enfant comme étant une fraction de celui d’un adulte, afin de déterminer le montant global que cela représenterait.

Mais cette simplification à outrance, sans même mentionner que la réalité est plus complexe, laisse penser que l’on envisage véritablement d’attribuer cette fraction uniformément de la naissance de l’enfant jusqu’à sa majorité. Or une telle approche produirait de nombreux effets pervers que les opposants au revenu de base ont déjà dénoncés.

Sur mon blog, j’ai écrit un article intitulé « Revenu de base inconditionnel : quid des enfants ? » qui a l’ambition de proposer un modèle d’application du RBI aux mineurs qui soit exempt de ces effets pervers et pas trop éloigné des pratiques actuelles de l’apprentissage de l’indépendance financière.

Revenu de Base Inconditionnel distribué progressivement aux enfants

Le coût du Revenu de Base Inconditionnel

On s’arrêtera volontiers sur le montant, que certains qualifieront d’astronomique, du financement nécessaire à l’introduction du RBI1. C’est souvent sans la conscience de ce qu’est l’argent réellement, et de ce qui est nécessaire pour que l’argent serve vraiment la société dans sa globalité.

L’argent existe, entre autre, pour faciliter (ou fluidifier) l’échange de marchandises2. Il est donc important qu’il circule : à partir du moment où une partie de la population n’en a plus, elle ne peut plus consommer. Dans ce contexte, les échanges se font plus rares. C’est la situation que nous vivons aujourd’hui : les ménages ont de moins en moins d’argent alors qu’une faible minorité accumule les richesses. C’est la crise qui a commencé en 2008 et qui semble ne pas se terminer.

On objectera qu’il n’y a qu’a créer de la richesse par une activité nouvelle. Là encore, c’est se méprendre sur le fonctionnement de l’économie, et confondre création de richesse et création d’argent : Si je crée un objet que personne n’a l’occasion d’acheter, je n’ai pas créé de la richesse, j’ai créé un déchet. D’ailleurs, si quelqu’un peut se l’acheter, je ne crée pas de l’argent, juste un mouvement d’argent : à l’issue de la transaction j’en ai plus, mais quelqu’un en a moins. L’argent n’est pas créé par le travail, il est créé par la dette. C’est pourquoi aujourd’hui la plupart des pays et des ménages sont endettés : l’ensemble des dettes contractées par ces derniers constitue la masse monétaire en circulation dans le monde.

Alors qu’en est-il du Revenu de Base dans ce contexte ? Et bien il s’agit de faire circuler l’argent dans le pays. En prélevant le montant nécessaire d’une façon ou d’une autre de façon répartie sur la population et en le redistribuant de façon uniforme à chacun3, cela lui permet de circuler. Celui qui ne reçoit que ça n’aura pas d’autre choix que de le dépenser (alimentation, logement, services de base), alimentant ainsi l’économie réelle. C’est la même logique que celle qui poussa Henry Ford à augmenter le salaire de ses employés en déclarant « un ouvrier bien payé est un excellent client ».

Ceci contrairement à celui qui a beaucoup et qui ne fera que thésauriser son argent, voir investir dans d’autres pays. Et lorsqu’on parle d’investir, on pense immédiatement à un bénéfice : contrairement à un don, un prêt n’enrichit pas celui qui le reçoit mais l’appauvri, car un jour il devra rendre plus.

Dans le système économique actuel, la seule façon pour qu’il y ait encore de l’argent pour fluidifier l’économie tout en préservant le statut du 1% les plus riches, c’est l’augmentation de la croissance et de l’endettement des ménages ou des pays. Pourtant, on sait aujourd’hui que la plupart des pays sont écrasés par leur dette, et que la planète ne résistera pas à une augmentation de la consommation au rythme de ces 50 dernières année.

Le Revenu de Base Inconditionnel est donc l’une des façon de maintenir la circulation de l’argent sans avoir recours à l’emprunt ou à la croissance. Cela favorise le commerce de proximité, les artisans et les PME locales. Ce n’est pas de l’argent qui va dans la poche de l’Etat ou qui profitera à un petit nombre, c’est de l’argent pour vivre.


 

1 Environ 200 milliards de francs pour un revenu imaginé de 2500.- par mois et par habitant.

2 On pense souvent que l’apparition de la monnaie a fait suite au troc. Cependant c’est une idée fausse : l’argent a été créé par les dirigeants pour financer leurs armées et récupérer une partie de la valeur produite par les ouvriers. La dette, et donc le crédit, a été créée bien avant l’apparition de la monnaie. Voir à ce propos : https://www.youtube.com/watch?v=syAkdb_TDyo

3 On s’imagine souvent que c’est la base de la théorie communiste. Il n’en est rien : le communisme s’attaque à l’Etat, à la monnaie et à la propriété privée. Il s’agit ici de redistribuer une partie, en l’occurrence un tiers, des richesses produites aux habitants du pays.