A propos Mathieu

Je me considère comme un synthéticien. Pour en savoir plus rendez vous sur mon site web personnel: martouf.ch

A qui profite le Revenu de Base Inconditionnel ?

A qui profite le RBI, qui va payer, qui va recevoir de l’argent en plus ?

Dur à dire vu que le texte de l’initiative ne le dit pas. Donc tout dépend du modèle de Revenu de Base Inconditionnel qui est choisi. Oui, il y a plusieurs manière différentes, avec des effets différents pour mettre en place un RBI.

Je vois trop souvent des gens qui ont des avis contradictoires juste par ce qu’en fait, il ne parlent pas du même modèle de RBI, ceci même sans s’en rendre compte et donc évidemment il ne se comprennent pas.

Je me suis attelé à faire une vidéo pour bien l’expliquer. Ceci m’a pris beaucoup de temps. Mais je crois que maintenant c’est un bon outil pour bien clarifier de quoi nous parlons et ainsi avoir une base claire des modèles possibles.

Voici cette vidéo:

Dans cette vidéo je calcule le coût du Revenu de Base Inconditionnel, je fais le calcul exact avec la population de 2014 pour effectivement trouver un ordre de grandeur de 200 milliards… mais il serait faux de s’arrêter là comme le font les opposants au RBI.

Il y a ensuite possibilité d’affecter l’argent actuellement alloué à des prestations sociales qui feraient doublons qui peuvent être enlevées. Donc c’est environs 61 milliards de moins (selon economieSuisse) (seules les prestations inférieures au montant du RBI sont remplacées)

Puis, il y a des modèles dans lesquels le RBI n’est pas de l’argent en plus, mais est intégré dans le revenu global. Donc c’est uniquement changer le nom d’un revenu existant. Il n’y a pas là à trouver d’argent supplémentaire. C’est là le gros du “financement” du RBI. Les gens se paient eux-mêmes leur RBI.

Donc oui.. l’initiative dit que l’ensemble de la population reçoit un RBI.. mais elle dit aussi que ce RBI doit être financé.. et là il est donc possible d’intégrer le RBI dans le revenu global.
C’est une nouvelle logique, donner avant que les problèmes arrivent qui est proposée.. et non donner de l’argent en plus pour tous. Ce qui serait un sérieux risque d’inflation.

L’intégration dans le revenu global peut être faite de diverses manières. L’Office Fédéral des Assurances Sociales en a imaginé une. Il ponctionne tout revenu au dessous de 2500.- et donne un RBI en échange et pour les personnes qui ont un revenu de plus de CHF 2500.- le RBI est intégré. On change de nom à la 1ère tranche du revenu.
Cette manière de faire nous semble être une généralisation du principe de l’aide sociale qui est connu pour ne pas inciter à travailler, vu que tout revenu en dessous de CHF 2500.- est complété. Donc ceci va à l’encontre du principe du RBI qui veut justement supprimer les effets de seuils en additionnant les différentes revenus.
Est-ce que l’on vous supprime l’AVS quand vous avez un deuxième pilier ? ou une assurance vie ? .. Non !
Donc pourquoi avoir fait un modèle de RBI qui fonctionne selon ce principe ?

Il y a deux réponses:

  • Soit pour dire que le RBI ne fonctionne pas… ce qui est probablement vrai avec ce modèle.. mais il faut savoir que ce n’est pas le seul modèle possible
  • Soit pour tente de trouver la solution la moins chère possible (25 milliards soit 3% du PIB)… ce qui est louable. Mais qui nous semble pervers vu que le modèle ne fonctionne pas. Don on développe vraiment l’assistance au lieu de proposer au gens un moyen de recevoir de l’argent à investir. Ce qui est bénéfique à l’innovation et donc à l’économie.
    (C’est ce que l’on observe dans les expériences de Revenu de Base Inconditionnel en Namibie et en Inde. Ce sont certes des pays très différents. Mais ces expériences montrent bien que la nature humaine est meilleure que ce que certains en pensent.. Les gens, quand ils ont de l’argent investissent dans leur avenir.)

Dans cette vidéo il est présenté d’autres modèles de RBI qui n’ont pas le soucis des effets de seuils comme celui de l’OFAS.

En revanche, question financement ils demandent un peu plus d’argent à trouver en plus.
Ainsi le modèle mixte, qui actuellement à la faveur d’une grande partie des militants de suisse romande, propose une micro-taxe de 0.05% (50.- / 100 000.-) sur les paiements électroniques pour obtenir 50 milliards.

Ce style de financement favorise clairement l’économie réelle et défavorise l’économie financière. Ceci est fait car justement l’économie financière est celle qui capte l’argent en échappant souvent à l’impôt et en ne créant pas ou peu d’emplois et en ne profitant pas vraiment à la société.

Pour certains, il y a aussi d’autres sources de financement, comme par exemple celui lié à l’initiative monnaie pleine qui propose de reprendre au profit du peuple le pouvoir de création monétaire de la monnaie scripturale qui est actuellement dans les mains des banques commerciales.

A évaluer.

Maintenant c’est à vous d’expérimenter les variantes de RBI avec l’animation ci-dessous, quelle est celle qui vous semble la plus juste ?


Au sein de génération RBI, notre préférence va au modèle mixte (n°4 dans le sélecteur) qui mélange plusieurs solutions et nous n’aimons pas du tout le modèle de l’OFAS (n°2) qui généralise le principe de l’aide sociale avec ses effets de seuil et sa non incitation au travail.

Pour en savoir plus sur le financement du RBI, rendez vous dans notre laboratoire d’idée sur le financement du Revenu de Base Inconditionnel…

La financiarisation de l’économie détruit les emplois

Je découvre qu‘il y a encore certains dogme économique qui sont très ancrés. Comme celui de croire qu’une personne qui a de l’argent va l’investir dans l’économie et donc créer des emplois.

Non, ce n’est pas ainsi. C’était peut être vrai du temps où l’économie était majoritairement industrielle.

Mais depuis 25 ans, l’économie est majoritairement financière.

Investir ne signifie plus créer de l’emploi.

Investir signifie acheter des produits financiers.

Comme l’explique Bernard Lietaer, actuellement 97% des flux financiers sont de la spéculation. L’argent ne va plus dans l’économie réelle. Celle qui emploie des gens.

Il faut licencier quand tout va bien

UBS par exemple.. n’arrête pas d’automatiser son travail et de reporter le boulot sur les clients avec le e-banking… la banque se développe… mais n’arrête pas de supprimer des emplois.. 12 000 en 2012…. et au moment de l’annonce.. sa cote en bourse monte.. par ce que les actionnaires voient un profit dans le fait de virer des gens…
http://www.rts.ch/info/economie/4387853-l-action-ubs-portee-par-les-rumeurs-de-licenciements-massifs.html
 
depuis 2007, c’est 20 000 emplois sur 83 000 qui ont disparus chez UBS:
 UBS licenciement
Autre banque mêmes pratiques…
Février 2015: Bénéfice en hausse de 96% chez Julius Baer
=> 200 postes biffés !
Ainsi c’est plus de 2 milliards gagné.. et les actionnaires reçoivent 1.- au lieu de -.60 de dividende par action.
banque julius baer licencie
.. et c’est pas que dans les banques.
UPC Cablecom a vu son chiffre d’affaires augmenter de 4,6% l’année dernière pour atteindre 1,294 milliard de francs.
=> Cablecom supprime 250 emplois !
C’est pour être plus compétitif au niveau international… donc dans ce domaine aucun autre actionnaire ne va dépenser son argent pour créer de l’emploi.… toutes les entreprises réduisent le nombre d’employés… car c’est ça coûte cher dans une entreprise.
 
cablecom licencie 2015
Dans la fabrication de fenêtres..
4 mars 2015: “Le spécialiste en équipements du bâtiment AFG Arbonia- Forster a dégagé un bénéfice net de 15,1 millions en 2014, le premier en quatorze ans. Ce bon résultat ne va pas empêcher la holding de se séparer de 150 à 200 employés au sein de sa filiale EgoKiefer
ego kiefer licencie
 
=> Quand on ne fait pas de bénéfice on engage… quand on en fait on licencie..
 
Le mieux dans cet article: “Le site de Villeneuve n’est pas concerné“…
 
.. et hop.. le 13 août on apprend que “Le fabricant de fenêtres EgoKiefer, AFG va transférer la production du site de Villeneuve (VD) vers Pravenec en Slovaquie.
Egokiefer délocalise août 2015
=> en effet.. les employés ça coûte… et quand on peut pas les supprimer… on les déplace là où la main d’oeuvre est moins chère…
Certains disent que la rationalisation ainsi faite, permet de dégager de plus gros bénéfices pour les actionnaires ce qui permet à ces derniers de ré-investir dans l’économie….
Pour une startup peut être… mais quand une entreprise atteint une taille critique, elle investi dans les produits financiers.. pas dans les humains, ça rapporte beaucoup plus.. et avec les ennuis en moins (syndicats etc…)
 
Et.. ça fait 25 ans au moins que ça dure…
proportion flux financiers économie réelle et économie financière
 
Les grosses entreprises font plus d’argent avec leurs placements financiers qu’avec leur métier de base. => Elles n’hésitent plus à licencier quand tout va bien.Voir “La dynamique de l’économie financière”. (Olivier Crevoisier UNINE)

http://www2.unine.ch/files/content/sites/socio/files/shared/documents/publications/workingpapers/wp_2007_03_f.pdf 

Les entreprises licencient quand tout va bien ! C’est le constat qui a lancé la carrière cinématographique de Michael Moore en 1989 avec son film “Roger et Moi”…
 
Le Roger en question était le président de General motor qui a décidé de licencier 30 000 personnes à Flint… parce que tout va bien et qu’on pourrait faire encore mieux…. Cette décision à conduit à faire de Flint une ville fantôme… 30 000 sans emplois sur une population de 150 000 … c’était un choc trop gros à supporter..
 
Flint michigan ville fantôme
Foxconn, l’entreprise d’assemblage électronique se développe beaucoup ces dernières années… surtout grâce à la fabrication d’iPhone…
Du coup comme dans la fable de votre monde… foxconn engage des empoyés…. actuellement 1.3 million !!!
Electronics_factory_in_Shenzhen foxconn
… mais voilà certains de ces employés ne supportent pas les conditions de travail… et se suicident… c’est le foxconngate…
 
Du coup Foxconn veut remplacer au moins 1 millions d’employés par des robots... même si ça coûte plus cher…
 
Certes, les robots que nous implantons coûtent de 20 000 à 25 000 dollars l’unité en moyenne, bien plus que les salaires unitaires des ouvriers. En revanche, ils fournissent manifestement un bien meilleur travail que nos ouvriers qui manquent de docilité et de rigueur. Leurs salaires ne cessent pourtant d’augmenter. Ils ont plus que triplé en trois ans. Ainsi, les robots vont vraiment permettre à Foxconn de booster ses cadences pour répondre à la demande occidentale mais aussi asiatique en iPhone qui ne fait qu’augmenter. Cela va vraiment permettre à Foxconn de rentrer dans l’ère de la pointe au niveau technologique.
 
Foxconn a un objectif annoncé en février 2015:
70% du travail fait par des robots pour dans 3 ans !
robots-foxconn
 
“investissement ne veut pas dire créer des emplois… loin de là…”
 
Qui va construire les robots ? .. et bien Foxconn évidemment !
(même si c’est google qui fourni le soft qui pilote les robots)
Les technologies de l’information nous permettent d’atteindre une très bonne croissance économique sans augmentation du nombre d’emplois. Je crois que nous vivons aujourd’hui une des dernières périodes dirigées par le travail.
Jeremy Rifkin le défend dans son livre The End of Work, il n’y aura plus d’emplois, même dans les “bons moments”.
Le World Economic Forum de Davos début 2016 a été consacré à la 4ème révolution industrielle.
Voici ce que l’on trouve dans un article du journal Le Temps intitulé “Ce qu’il faut retenir du WEF“:
Dans un rapport basé sur un sondage mené au sein de 366 entreprises représentant 13 millions de salariés, le WEF indique de son côté que 5 millions d’emplois sont menacés par la quatrième révolution industrielle dans les cinq ans qui viennent.
Voici pourquoi il nous faut actuellement mettre en place un Revenu de Base Inconditionnel. Ça ne va pas résoudre tous les problèmes, mais au moins on assure l’essentiel, on assure que toute personne puisse vivre, vu que le système du “plein emploi” qui assurait la subsistance est mis en danger.
Le 5 juin votez OUI pour nous offrir la possibilité de mettre à jour notre société afin de relever les défis du XXIème siècle.

Le Revenu de Base Inconditionnel fête ses 500 ans !

Nous voici en 2016. Ainsi on peut dire que le Revenu de Base Inconditionnel fête ses 500 ans….

En effet, la première référence à une idée proche du Revenu de Base Inconditionnel se trouve dans le fameux livreUtopia“, écrit pas Thomas More en 1516.

Il y disait:

Chaque père de famille vient chercher tout ce dont il a besoin et l’emporte sans paiement, sans compensation d’aucune sorte.

Pourquoi refuser quelque chose à quelqu’un puisque tout existe en abondance et que personne ne craint que le voisin demande plus qu’il ne lui en faut ? Car pourquoi réclamer trop, alors qu’on sait que rien ne sera refusé ? Ce qui rend avide et rapace, c’est la terreur de manquer.

 

Vous pouvez retrouver cet extrait à la page 44 de cette version pdf en français de L’Utopie…

utopie revenu de base inconditionnel

A tous les détracteurs du Revenu de Base Inconditionnel qui disent que c’est une Utopie, on ne peut que leur donner raison. Effectivement l’idée vient du livre même dont le titre “Utopie” est passé dans le langage courant.

Comme cadeau d’anniversaire pour les 500 ans, de cette idée. Il est temps de la concrétiser. Il est temps que la Suisse introduise l’idée du Revenu de Base Inconditionnel dans sa constitution.

citation oscar wilde utopie revenu de base inconditionnel

 

 

Passer d’un logique d’assurance à une logique d’existence

Souvent, dans le débat sur le Revenu de Base Inconditionnel, j’entends des gens dire que le “Revenu”, c’est péjoratif. Que c’est créer une logique d’assistés qui vivent de leur rente. Ils justifient ainsi que le Revenu de Base Inconditionnel est une mauvaise idée et que seul le travail compte.

Pour répondre à ceci remontons dans le temps d’environ 200 ans.

Etudions la vision de Thomas Paine qui proposait l’idée du Revenu de Base Inconditionnel dans son contexte.

L’économie était beaucoup moins monétaire. Ainsi il présentait l’idée de donner à chaque personne un lopin de terre de base. C’était ça le “revenu” de l’époque.
Une ressource qui permet de vivre.
Actuellement je le vois toujours ainsi. Le Revenu de Base Inconditionnel est une ressource en temps et en argent pour se créer son propre emploi. Le but n’est pas de vivre de cette rente uniquement, mais de la faire fructifier.

C’est la ressource pour se construire ou acquérir la canne à pêche qui nous permettra chaque jour de pêcher et de manger du poisson.

Le système d’assurance qui a été développé jusqu’ici donne le minium pour vivre.. il donne le poisson.. mais ne permet pas vraiment de s’en sortir… il force à rester dans un état de dépendance à celui qui donne le poisson.

Le Revenu de Base Inconditionnel est en cela vraiment émancipateur.

C’est là qu’est le coeur du grand changement proposé par le Revenu de Base Inconditionnel.

…. et là le débat avance comme le montre cet extrait du discours du conseiller Fédéral Alain Berset devant le conseil des Etats:

“Certes il est possible que, dans cette construction (du système sociale actuel), la logique d’assurance l’ait un peu trop emporté sur la logique d’existence. Et ce que propose l’initiative, c’est un renversement de ce principe, soit sortir d’une logique d’assurance pour se diriger vers une logique d’existence. “

Source: le pv de la séance du conseil des Etats du 17 décembre 2015.

revenu de base inconditionnel conseil fédéral

Ça fait plaisir de voir que même si le conseil fédéral est toujours opposé à l’idée de mettre en place un Revenu de Base Inconditionnel, l’idée que le système actuel est un peu trop axé sur la logique d’assurance fait son chemin.
En effet, il me semble plus sage de prévenir les problèmes que de les résoudre seulement une fois qu’ils sont là !

C’est simplement ça le Revenu de Base Inconditionnel: prévenir au lieu de guérir.

 

 

Par |décembre 21st, 2015|Motivation|0 Commentaire

Quand Martin Luther King défendait le Revenu de Base Inconditionnel

I have a dream…. C’est le début d’un des discours les plus connus du monde…. c’était un discours de Martin Luther King.

Une partie de son rêve… c’était que tout le monde puisse avoir une revenu garanti suffisant pour vivre.

Voici l’extrait d’un discours dans lequel Martin Luther King milite pour le Revenu annuel Garanti. Un cousin du Revenu de Base Inconditionnel.

Les expériences de Revenu Garanti aux USA

Le débat autour du Revenu de Base Inconditionnel qui existe en Suisse depuis quelques années a déjà eu lieu aux USA dans les années 1960-70.

Dr. Martin Luther King, Jr. et le president des USA Lyndon Johnson lors d'une rencontre  en mars 1966 à propos du Revenu Garanti.

Dr. Martin Luther King, Jr. et le president des USA Lyndon Johnson lors d’une rencontre en mars 1966 à propos du Revenu Garanti.

Martin Luther King militait pour un Revenu Garanti afin d’éliminer la pauvreté.

Comme de nos jours la grande question se posait:
Est-ce les gens vont continuer à travailler s’il ont un Revenu garanti ?

La seule manière de le savoir était de lancer des expériences.

En 1968, les économistes (parfois Nobel d’économie!) Robert Lampman, Harold Watts, James Tobin, John Kenneth Galbraith, Paul Samuelson et plus de 1 200 économistes de bords politiques différents ont envoyé au Congrès américain une pétition en faveur d’un programme de revenu garanti. (GAI : Guaranteed Annual Income)

Des expériences ont été lancées à Denver et Seattle entre 1968 et 1982  avec 4800 familles pour savoir si les gens arrêtent de travailler ou non avec un Revenu Garanti.

Conclusions:

  • Les hommes ont baissé leur temps de travail de 2 semaines par an.
  • Les femmes ont baissé leur temps de travail de 3 semaines par an, pour s’occuper un peu plus de leur enfants
  • Les jeunes ont baissé leur temps de travail de 4 semaines par an pour avoir plus de temps pour étudier.

La pétition a débouché sur une proposition par le président Nixon d’introduire un programme de revenu garanti: Family Assistance Plan-FAP

La proposition a été acceptée en avril 1970 par le congrès par 243 voix contre 155 !!

… mais… refusée par le Sénat. Elle repasse en 1972, mais encore une fois est refusée au sénat. Les opposants sont autant des gens qui trouvent le programme trop cher, que des progressistes qui trouvent le montant pas assez élevé !

En Suisse le texte de l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel, vise à ancrer le principe dans la constitution, mais pas à définir un montant précis. Ainsi ne faisons pas la même erreur qu’aux USA… ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain.

Faisons passer le principe, puis il sera largement temps de parler du montant et du financement du Revenu de Base Inconditionnel.

 

Le Revenu de Base Inconditionnel pour pouvoir travailler (librement)

La première réaction de chacun à la découverte du Revenu de Base Inconditionnel est souvent : «Plus personne ne travaillera !».

En y regardant de plus près, il est possible de voir que le Revenu de Base Inconditionnel n’est pas contre le travail, au contraire. Il favorise de nombreuses activités que le système actuel ignore.

Plus personne ne travaillera ? Vraiment ? Le Revenu de Base Inconditionnel nous pousserait à passer notre vie sur une chaise longue ?

Revenu de Base inconditionnel et chaise longue illustration Malizia

Depuis la nuit des temps, l’humain aime inventer, créer, se lancer des défis, monter des projets. Rester couché sur une chaise longue fait surtout rêver quand on vit dans un rythme effréné et quand on déteste son travail.

Quand on a la possibilité de choisir ce que l’on veut vraiment faire DE sa vie et pas DANS la vie, la chaise longue ça va un moment, au début. Puis on se lasse.

Une question de motivation

Le psychologue Maslow a démontré qu’il existe une progression des besoins. Il les a représentés sous forme d’une pyramide. Lorsque les besoins de base sont satisfaits, de nouveaux besoins apparaissent. Ce sont de nouvelles motivations qui nous poussent à avancer dans la vie.

Dans notre société, trop de citoyens ont des difficultés à assurer leurs besoins de survie et sécurité, besoins qui sont à la base de la pyramide. Ainsi il est normal que le citoyen lambda ne voie pas d’autres motivations dans la vie que ces besoins de base.

Quelles motivations poussent un milliardaire à avancer dans la vie ? J’observe que de nombreux milliardaires travaillent. Ils sont motivés par les besoins d’estime et d’accomplissement de soi qui occupent le haut de la pyramide de Maslow.

pyramide de maslow inconditionnel Malizia

Le Revenu de Base Inconditionnel permet de combler le besoin de survie de tout le monde. Ainsi il permet à l’entièreté de la société de s’ouvrir à de nouvelles motivations.

Sortir du conditionnement de la survie

Le progrès technique et l’automatisation nous offrent une productivité suffisante pour sortie de l’ère de la survie où tout est rare.

Mais nous sommes toujours englués dans un mode de pensée de survie : « celui qui ne travaille pas ne mange pas ». Notre enfance a été bercée par des fables vieilles de trois siècles comme La Cigale et la Fourmi.

Il est temps d’avoir une pensée adaptée à notre époque. L’économiste Yann Moulier-Boutang lance une piste :

Entre les figures de la cigale insouciante et de la fourmi industrieuse, s’interpose celle de l’abeille : son travail de pollinisation ne crée pas de valeur directe, mais aucune production ne pourrait exister sans lui. De même, chacun, par ses activités quotidiennes les plus anodines, participe indirectement à l’économie.

Il faut comprendre ici le mot « économie » dans son sens premier : « les règles de vie en communauté »  [voir l’encadré en bas de la page] et non dans son sens réducteur d’ « économie marchande ».

Notre société a tendance à tout vouloir placer sous l’angle de l’économie marchande. Ainsi même le statut social d’une personne dépend souvent de son emploi, de sa contribution à la société via une activité rémunérée.

Il  serait pourtant temps de laisser les humains choisir leurs moyens de contribuer à la société (dans ou hors l’emploi) et d’ainsi considérer les personnes pour ce qu’elles sont et non pour la place qu’elles occupent.

En conservant de vieux schémas, on se limite à fonctionner en économie de survie. Une économie destinée à produire toujours plus, produire trop, et nous laver le cerveau avec la pub pour consommer plus, consommer trop.

La justification de ceci est souvent d’offrir des emplois. Quand on ne sait pas faire autrement, on continue avec les vieilles recettes connues. Mais l’économie du futur, bien que marginale, est déjà là. Le Revenu de Base Inconditionnel nous permettra d’y entrer pleinement.

L’économie du futur

L’économie collaborative balbutiante montre déjà un potentiel énorme. Mais souvent, elle fait peur, car elle menace des emplois. (Ex : l’hôtellerie veut la peau du site de partage de logements AirBnb) L’emploi n’est qu’une des formes du travail : c’est le travail rémunéré. D’autres formes de contribution à la société existent.

Le Revenu de Base Inconditionnel n’est pas contre le travail, au contraire. C’est le système actuel qui se limite à ne valoriser que l’emploi comme seule forme de travail. Un système incluant un Revenu de Base Inconditionnel favorise toutes les formes de travail, du travail domestique au bénévolat en passant par l’emploi rémunéré.

Avec l’arrivée d’outils comme l’imprimante 3D, le monde de la fabrication d’objets change. Il va ressembler de plus en plus au monde de la création de logiciels. Dans ce monde, la production est l’oeuvre d’une communauté de cocréateurs. Dans l’agriculture, on observe aussi une tendance à la collaboration avec l’agriculture contractuelle de proximité. Cette forme d’agriculture engage les consommateurs à participer à la production de leur nourriture. La permaculture va encore plus loin. C’est la collaboration avec les plantes, les animaux et l’habitat au service de l’économie du vivant. C’est un travail très utile, mais peu rémunérateur. Le Revenu de Base Inconditionnel permet ce travail.

L’économie du futur sera collaborative, de pensée globale, mais d’action locale. (Pour en savoir plus lire l’article à propos de l’économie collaborative) Elle sera ainsi plus écologique, plus sociale et aussi plus efficace. En effet, le Revenu de Base Inconditionnel permet de transformer facilement une passion en contribution à la société.

Sachons saisir cette chance de n’avoir plus que des gens passionnés par leur travail. Devenons tous des abeilles pollinisatrices.

économie

Un mot composé des racines grecques:

  • οἶκος, oîkos : habitation
  • νόμος, nómos : loi

L’économie représente les lois qui régissent notre habitat, notre communauté. Tout comme l’écologie est l’étude de cet habitat, de notre environnement.

Comme toutes règles, les règles du jeu de l’économie peuvent se changer. C’est ce que fait le Revenu de Base Inconditionnel afin de remettre l’économie au service des humains et de l’environnement.

Retrouvez cet article dans L’inconditionnel, le Journal du Revenu de Base. (à la p. 5)

Pour découvrir d’autres articles, voici le sommaire de l’Inconditionnel...
Ce journal Belgo-franco-suisse tiré à 60 000 exemplaires est disponible dans de nombreux points relais et aussi en téléchargement au format PDF….

Bonne lecture

l'inconditionnel le journal du revenu de base la une

Décryptage du texte de l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel

Pour la prochaine votation sur l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel en Suisse. Il est important de bien comprendre sur quoi l’on va voter.

Ainsi nous allons ici décrypter pas à pas le texte de l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel.

L’idée de base de ce texte est d’ancrer dans la constitution le principe du Revenu de Base Inconditionnel. Mais rien d’autre.

C’est le principe même d’une constitution: contenir des principes.

Voici le texte issu de l’administration fédérale:

Initiative populaire fédérale ‘Pour un revenu de base inconditionnel’

La Constitution est modifiée comme suit:

Art. 110a (nouveau) Revenu de base inconditionnel

1 La Confédération veille à l’instauration d’un revenu de base inconditionnel.

2 Le revenu de base doit permettre à l’ensemble de la population de mener une existence digne et de participer à la vie publique.

3 La loi règle notamment le financement et le montant du revenu de base.

 

L’explication en vidéo pour les gens qui n’aiment pas lire.. et en texte ci-dessous…

On voit que le texte est très très simple contrairement à celui d’autres initiatives:

Alinéa 1

Le but de cet alinéa demande l’instauration d’un Revenu de Base Inconditionnel.

Alinéa 2

Il existe plusieurs formes de Revenu de Base Inconditionnel. Selon les théories, il y a des Revenus de Bases qui sont tellement faibles qu’il ne permettent pas de vivre et d’autres qui sont suffisants pour vivre. Ce qui dans leur application est fondamentalement différent.

Ainsi cet alinéa 2 précise de quel type de Revenu de Base Inconditionnel on parle.

Il doit permettre à l’ensemble de la population de mener un existence digne et de participer à la vie publique.

Que veut dire “Mener une existence digne” en Suisse ?

Ça parait compliqué à évaluer pour la plupart des gens. Mais en fait, dans le cadre de cette initiative, c’est très simple. Il suffit de reprendre les évaluations qui sont faites par la CSIAS sur la base desquelles les aides sociales de tous le pays sont calculées.

Le terme de “et participer à la vie publique” précise que ce Revenu de Base Inconditionnel n’est pas limité à la survie de la personne, mais qu’il est un peu plus élevé que le minimum vital, car il reconnait qu’une personne participe à la vie publique. Ces mots reconnaissent qu’il faut quelques moyens pour avoir une vie sociale normale, pour être informés de ce qu’il se passe dans notre société, pour mener une vie politique et associative, etc.

Donc le texte de cette initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel ne définit pas de montant précis du Revenu de Base, mais suffisamment d’indications pour que l’on puisse le chiffrer et l’indexer au coût de la vie.

le Revenu de Base Inconditionnel un socle social

A qui est donné le Revenu de Base Inconditionnel ?

L’alinéa 2 nous dit que c’est à “l’ensemble de la population“. Ainsi c’est toute personne qui réside légalement de façon permanente sur le territoire suisse.

Donc le Revenu de Base Inconditionnel est donné aux Suisses et aux étrangers qui vivent légalement en Suisse.

texte initiative Revenu de base Suisse

Alinéa 3

Cet alinéa précise qu’il faudra créer une loi pour y décrire les détails de la mise en place du Revenu de Base Inconditionnel en Suisse.

Cette lois devra notamment inclure les points les plus épineux qui sont le financement et le montant du Revenu de Base Inconditionnel.

…. et voilà c’est tout !

C’est finalement pas sorcier… 🙂

Pourquoi le montant et le mode de financement ne sont pas dans le texte de l’initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel ?

Certaines personnes s’opposent à cette initiative pour un Revenu de Base Inconditionnel car le texte n’est pas assez précis.

Personnellement, je trouve que ce texte est très bien conçu.

Il ne faut pas oublier que l’on parle de la constitution. Une constitution est faite pour y introduire des principes, pas des règles précises. Une constitution est difficile à changer. Ainsi il sera difficile d’adapter le financement et le montant à la situation réelle du moment.

Je pense que si l’on veut vraiment voir un jour un Revenu de Base Inconditionnel, il faut faire les choses correctement et dans l’ordre.

C’est à dire, d’abord ancrer le principe dans la constitution. Puis discuter avec toutes les forces politiques du moment pour qu’un consensus se dégage autour d’une solution juste pour tous.

C’est un long chemin. Mais il fonctionne. Il a fallu 60 ans à l’idée de l’AVS pour passer du programme du parti radical à une solution concrète. J’espère que ça ira plus vite pour le Revenu de Base Inconditionnel, mais comme tout va plus vite à notre époque je ne me fais pas de soucis.

La pratique semble montrer qu’effectivement un principe a plus de chance d’être accepté qu’un détail.

Voici les résultats de deux votations à propos de salaire minimum qui ont eu lieu dans le canton de Neuchâtel:

Pourquoi un tel renversement de situation ? Comment passer d’une majorité de pour à une majorité de contre sur le même sujet ?

La petite différence qui change tout, c’est le fait de voter sur un principe ou sur un montant !

Les principes, les grandes idées rassemblent. C’est les détails qui divisent.

Actuellement, je ne connais personne qui est contre le principe de l’AVS. Par contre le détail de la concrétisation du principe est souvent discuté et modifié.

Je suis certain que le principe du Revenu de Base Inconditionnel est accepté par une immense majorité des gens.

C’est sur la manière de le concrétiser que j’entend le plus d’avis divergents. C’est là qu’il y a une polarisation gauche droite qui se fait. Pas sur le principe.

Alors faisons les choses dans l’ordre acceptons le principe du Revenu de Base Inconditionnel. Nous aurons encore largement le temps de discuter de la suite.

L’histoire est en marche.

histoire des droits sociaux en suisse

Le Revenu de Base Inconditionnel pour dynamiser les régions périphériques

Dans cet article je vais vous montrer pourquoi le Revenu de Base Inconditionnel est bon pour dynamiser les régions périphériques tout en faisant baisser la pression sur le marché de l’immobilier des grandes agglomérations.

Disparités du coût de la vie en Suisse

Quand on tente d’évoquer ce que pourrait être le montant d’un Revenu de Base Inconditionnel en Suisse. Le montant de CHF 2500.- est souvent évoqué. (notamment par ce qu’il a été popularisé par une manchette du journal Le Matin)

manchette journal Le matin initiative revenu e base inconditionnel

Le texte de l’initiative quand à lui ne précise pas de montant. Il tente de le situer par cette phrase:

Le revenu de base doit permettre à l’ensemble de la population de mener une existence digne et de participer à la vie publique.

Ce qui situe le montant du Revenu de Base Inconditionnel au dessus du seuil de pauvreté (~ CHF 2200.-) et un petit peu plus…

A l’évocation d’un montant de CHF 2500.-, les réactions sont diverses, si je caricature à peine, les genevois tire la gueule…C’est pas possible de vivre avec CHF 2500.- à Genève”…. et les Chaux-de-Fonniers trouvent ça génial…..

C’est là que l’on observe les grandes disparités du coût de la vie en Suisse. Un classement du journal THE Economist indique que Zurich et Genève sont les villes les plus chères du monde, suivies de Singapour, Paris et Oslo. New York n’est qu’en 22 ème position, même si en moyenne les NewYorkais dépensent 58% de leur salaire pour se loger !

Dans un autre registre, l’initiative pour un salaire minimum fixé dans la constitution avait aussi montré en mai 2014 que définir un montant fixe d’un salaire minimum pour toute la Suisse est très difficile et n’est pas adapté aux disparités régionales. C’est une des raisons pour laquelle cette initiative a été largement balayée.
(En passant, on peut aussi inciter à augmenter les bas salaires mais sans contraindre les gens à l’aide du Revenu de Base Inconditionnel…)

Pour illustrer les disparités du coût de la vie en Suisse, voici un aperçu des prix des loyers en Suisse:

cartes des loyers en suisse

Du coup, certaines personne s’opposent au Revenu de Base Inconditionnel seulement parce qu’elles jugent qu’un montant qui n’est qu’une proposition (!) n’est pas assez élevé!

Ce n’est pas sur le montant que l’on va voter. Donc je conseille à toute ces personnes d’attendre que le principe soit ancré dans la constitution pour militer en faveur d’une loi qui défini un montant juste.

Et si on renversait le problème ?

Il y a actuellement des milliers des personnes qui déménagent pour trouver un emploi. Pourquoi est-ce qu’il n’y aurait pas aussi des gens qui déménagent pour vivre mieux avec leur Revenu de Base Inconditionnel ?

En effet, si le fait de vivre n’est plus conditionné par le fait d’avoir un emploi. Il est possible d’aller vivre où l’on veut et même de se créer son emploi où l’on veut.

Cela fait des décennies que les régions périphériques se vident des jeunes qui vont chercher un emploi ailleurs, souvent dans les grandes agglomérations.

Du coup, les campagnes ont un tissu économique qui diminue et les grandes agglomérations voient les loyers prendre l’ascenseur, un marché de l’immobilier saturé et des infrastructures de transports surchargées.

Permettre à des gens de vivre où bon leur semble, et pas uniquement où il y a des emplois permet de résoudre de nombreux problèmes autant pour les campagnes que pour les villes.

t-shirt les bayards

Avec le Revenu de Base Inconditionnel, l’argent va là où sont les gens, et non pas forcément là où sont les emplois.

Le Revenu de Base Inconditionnel pour dynamiser les régions périphériques

Le Revenu de Base Inconditionnel est un excellent moyen de favoriser les métiers utiles mais peu rémunérateurs. Ainsi, si je veux ouvrir un restaurant ou une petite épicerie dans mon village en pleine campagne, j’aurai actuellement nettement moins de clients que si je vais en plein centre ville de Genève. Il sera plus difficile voir impossible pour moi de vivre de ce travail, de cette contribution à la société.

ferme St-Hubert les émibois

Avec un Revenu de Base Inconditionnel, je suis assuré d’avoir de quoi vivre, ainsi je peux oser créer mon entreprise, développer mon activité dans une région périphérique. Avec cette activité je peux fournir un service à la société et gagner un revenu pour compléter mon Revenu de Base Inconditionnel.

Ainsi avec un tel système je peux avoir un revenu global qui est tout à fait correct et permet de vivre bien tout en dynamisant le tissu économique local.

Et comme souvent ce genre d’initiative fait boule de neige, le monde attire le monde. Si je sais qu’il y a un restaurant et une épicerie, je suis plus à même d’y installer mon entreprise de menuiserie.

Actuellement il y a de nombreux villages où il ne reste plus qu’agriculteur comme emploi local. Pourquoi ? Tout simplement par ce que les agriculteurs ont une sorte de Revenu de Base Inconditionnel avec leur paiement direct !

Voilà donc comment le Revenu de Base Inconditionnel peut aider à dynamiser les régions périphérique et baisser les loyers dans les grandes agglomérations.

Pour en savoir encore plus sur le Revenu de Base Inconditionnel et sa puissance de transformation positive de notre société, je vous invite à parcourir les 10 étapes de la piste vita du RBI…

 

Le Revenu de Base Inconditionnel suite logique de l’histoire des droits sociaux en Suisse

Le monde change. Le progrès est en marche. Et ce n’est pas qu’un progrès technique.
Chaque génération a fait évoluer les droits sociaux.

C’est maintenant au tour de la Génération du Revenu de Base Inconditionnel de construire l’avenir.

Au cours de l’histoire, il y a toujours eu des gens opposés au progrès, des oiseaux de mauvaise augure pour annoncer l’effondrement de l’économie au moindre changement.

Mais l’économie ne s’est pas effondrée… et le PIB n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui !

Voici une petite rétrospective en BD de l’histoire des droits sociaux en Suisse:

Un grand merci à Solène pour les illustrations de cette BD. 🙂

Grandes dates de l’Histoire des droits sociaux en Suisse

1877
La “Loi Fédérale sur les fabriques” est acceptée. Elle interdit le travail des enfants de moins de 14 ans en fabrique et limite le temps de travail des ouvriers et ouvrières à 11h par jour.

1919
Déjà réclamée lors de la Grève Générales de 1918, introduction de la semaine de 48 heures.

1947
La Loi Fédérales sur l’Assurance-Vieillesse et Survivants (LAVS) est acceptée en votation. Cette mesure était aussi déjà réclamée lors de la Grève Générale de 1918.

1959
Le Parlement Suisse adopte la Loi sur l’Assurance-Invalidité (LAI). Cette mesure était demandée depuis plus de 35 ans.

1964
La “Loi sur le travail” est votée. Elle accorde deux semaines de congés payés à chaque travailleur.

1971
Avec 65.7% de oui, les suisses accordent le droit de vote et d’éligibilité aux femmes.

Auparavant, les électeurs avaient refusé, par peur qu’une femme citoyenne ne deviennent une mauvaise mère ou épouse.

2016
.. On va voter le Revenu de Base Inconditionnel (RBI)…

Financement du Revenu de Base Inconditionnel: un gros malentendu !

Il y a un gros malentendu qui subsiste sur le financement du Revenu de Base Inconditionnel. La plupart des gens sont persuadés que pour financer le RBI il faut trouver de l’argent en plus !

=> C’est faux !

La plupart de l’argent pour financer le RBI est déjà là et disponible !

Voici une vidéo dans laquelle nous vous proposons de bien comprendre les différents modèles de RBI possibles et leur effets, ceci afin de bien comprendre leur financement.

Puis nous nous vous invitons à visiter notre laboratoire d’idées à propos du financement du Revenu de Base Inconditionnel…

 

 

RBI effort réel de financement

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’en Suisse, la plupart des gens ont déjà un revenu plus élevé que le montant du Revenu de Base.

Instaurer un Revenu de Base Inconditionnel, c’est juste sécuriser la première tranche de ce revenu global, tranche que l’on appelle Revenu de Base Inconditionnel.

Donc la manière la moins chère de réaliser un RBI, c’est de l’intégrer dans le revenu global.

Cette méthode est bon marché (< de 3% du PIB). Cependant, les effets qu’elle a ne sont pas pleinement un vrai Revenu de Base Inconditionnel.

En effet, si ce type de RBI est capable de faire augmenter les bas salaires, il n’est pas capable de permettre aux gens qui travaillent de baisser leur temps de travail.

Il faut le savoir. Ainsi il y a 2 sortes de RBI à choix:

  • le RBI qui est de l’argent en plus pour tous => coûte 140 milliards
  • le RBI qui est de l’argent en plus uniquement pour ceux qui n’ont pas actuellement un revenu qui est de l’ordre du montant du RBI, soit: les enfants, les parents au foyer et les working poors. => coûte ~18 milliards

Au vue du montant global du PIB, les revenus du peuple suisse, Génération RBI a pour objectif le Revenu de Base Inconditionnel qui est de l’argent en plus pour tous.

Cependant, pour effectuer une transition en douceur vers ce modèle. Il est possible de discuter de la mise en place d’un RBI moins cher. Mais ce n’est pas l’objectif final.

Pour en savoir plus sur quelques modèles de financement du Revenu de Base Inconditionnel en Suisse, voici notre page labo….

Exemple d’un RBI intégré avec un montant de CHF 2500.-

Si l’on choisi un RBI à CHF 2500.- le principe revient tout simplement à nommer les premiers CHF 2500.- de votre revenu global… “Revenu de Base Inconditionnel”. La plupart des gens dans ce pays ont déjà un revenu supérieur à CHF 2500.-
(seuls, 2.3% des salaires à plein temps sont inférieurs à CHF 3000.-)

Ainsi on ne fait que réaffecter sous un nouveau nom, des revenus déjà existants qui, suivant les personnes viennent d’un emploi, de l’AI, de l’AVS, de l’aide sociale, de bourse d’études etc…..

revenu de base inconditionnel intégré dans le revenu global

Une simple opération neutre de réaffectation d’argent

Il est évident que l’on peut réaffecter le financement d’assurances sociales actuelles au financement du Revenu de Base Inconditionnel. (AVS, AI, Aide sociale, bourse d’études, etc…)

Réaffecter les premiers CHF 2500.- de chaque salaire est un choix qui dépend de la méthode globale de financement d’un RBI.

Il y a plusieurs modèles de financement (VAN des entreprises, remplacement d’impôts des entreprises par une taxe à la consommation, micro-taxe sur les paiements électroniques et création monétaire par les gens et pas par la dette).

La méthode la plus simple à mettre en place est le modèle qui prélève une part de la Valeur Ajoutée Nette des entreprises. (VAN) Ceci car le réseau de caisse de compensation est déjà en place. Donc dans une optique de transition, c’est plus facile.

Avec ce modèle, on peut dire qu’effectivement, il y a globalement un transfert de la première tranche de CHF 2500.- d’un salaire pour financer le RBI.

financement du revenu de base inconditionnel par la valeur ajoutée nette

En effet, avec un tel modèle de financement, naturellement il va se produire un rééquilibrage des salaires pour tenir compte du RBI. Ainsi globalement on crée une opération neutre. L’employeur donne pareil que maintenant et l’employé reçoit pareil que maintenant. (Cette régulation naturelle, sans règlement fixe, cette souplesse d’adaptation à chaque situation est une grande force du RBI.)

Au passage on supprime le système actuel d’aide sociale qui est vraiment plein d’effet pervers. Il n’incite pas du tout à travailler, vu que tout revenu supplémentaire est déduit. De plus, dans la plupart des cantons, l’aide sociale se rembourse une fois que l’on retrouve une situation financière meilleure!

Mais encore, pour toucher une aide sociale il faut d’abord épuiser sa fortune, comme par exemple, une maison ou une voiture. (et ainsi renoncer à un loyer pas cher et un moyen de transport souvent utile pour avoir un emploi !)

Le Revenu de Base Inconditionnel est une vision positive, un véritable socle pour se construire bien plus efficace qu’un filet social troué...

le Revenu de Base Inconditionnel un socle social

 

L’effort réel à fournir est faible…. voir nul !

Le principal “trou” de financement d’un RBI provient du complément à ajouter pour les personnes qui ont actuellement un revenu global inférieur au montant du Revenu de Base (en dessous de CHF 2500.- par exemple).

Dans ce cas il n’y a aucun revenu de la personne à réaffecter sous le nom de Revenu de Base, on doit le trouver ailleurs.

Dans cette catégorie, il y a des pauvres, (de plus en plus de working poor) mais aussi les enfants !

En effet, les enfants faisant partie de la population suisse, ils ont aussi droit à un Revenu de Base. C’est une réelle aide pour les familles. Mais on voit que les allocations familiales actuelles sont insuffisantes pour être significativement réaffectées au financement du Revenu de Base Inconditionnel.

Pour cette raison, les modèles de financement prévoient un Revenu de Base pour enfant qui est seulement de l’ordre de la moitié ou du quart du montant du RBI d’un adulte.
(On peut imaginer des variantes progressives, et on peut imaginer responsabiliser l’enfant en fonction de son âge en lui donnant directement une part du RBI et l’autre à ses parents.)

Ainsi, quel est l’ordre de grandeur de l’effort réel ?

Selon les calculs les plus récents, l’effort réel est de CHF 18 milliards, ce qui représente ~ 2.8 % du PIB Suisse.

Ce montant est dans un ordre de grandeur qui est tout à fait finançable par notre pays.

… et si on place le montant du Revenu de Base Inconditionnel à CHF 2250.- L’effort réel est nul !

On comble le trou par une taxe sur les paiements électronique

Dernièrement, le professeur de finance à l’université de Zürich Marc Chesney a montrée qu’une taxe de 0,2% sur les paiements électroniques en Suisse permet de capter 200 milliards de CHF.

Comme l’effort réel pour un revenu de base inconditionnel à CHF 2500.- est de moins que 10% de cette somme. On peut se dire qu’il y a là une moyen financer l’argent qui manque en ne captant que 0.02% des paiements électroniques en Suisse. Ce qui représente CHF 2.- sur un paiement de 10 000.- CHF.

C’est un moyen de récupérer de l’argent sans charger plus, les gens qui travaillent….
… mais pour aller dans ce sens, il y a encore mieux, pour autant qu’on sorte des préjugés et que l’on comprennent vraiment ce qu’est la monnaie…

On comble le trou par la création monétaire

On peut même imaginer faire intervenir la création monétaire pour prendre en charge ce montant. Ce qui ressemblait à une idée farfelue il y a quelques années est maintenant proposé par des dirigeants de banques !

Voici un exemple, dans la NZZ du 16 février et le Temps du 17 février 2015, le banquier Michaël Malquarti propose de lutter contre la déflation en donnant de l’argent directement aux gens.

(…) cette ration pourrait s’élever dans un premier temps à 100 francs par personne et par mois, c’est-à-dire, en termes annualisés, à environ 1,5% du PIB et, selon l’agrégat utilisé, à 1 ou 2% de la masse monétaire. Les moyens déployés seraient donc bien inférieurs aux achats de devises effectués par la BNS ces dernières années. (…)

Effectivement, on l’a vu, entre 2011 et 2014 la BNS n’a pas hésité à créer CHF 100 milliards / année (15% du PIB !).

Création monétaire BNS 2006-2015

 

Si cette mesure a été possible pendant quelques années, on peut donc imaginer que la création monétaire finance les CHF 18 milliards manquants qui représentent nettement moins chaque année.

On peut imaginer cette méthode ne serait-ce que le temps que la nouvelle économie avec un Revenu de Base Inconditionnel porte ses fruits et permette d’économiser des coûts sur le long terme, notamment dans les infrastructures et la santé.

On voit donc qu’il existe des pistes pour financer un Revenu de Base Inconditionnel en Suisse sans (trop d’) effort par rapport au gain qui est apporté à tout le pays.

Le fait que l’initiative sur laquelle nous allons voter ne définisse pas précisément le financement est une chance qui nous permet d’adapter le financement à chaque époque.

Ainsi on peut réaliser une transition en douceur.
Pour approfondir toutes les solutions de financement du RBI, voici les articles de notre laboratoire d’idées sur le financement du Revenu de Base Inconditionnel...

 

PS:
Pour l’avenir, on peut même imaginer changer le système monétaire pour financer une plus grande part du RBI par la création monétaire. On pourrait remplacer le système actuel qui augmente la masse monétaire par des dettes contractées dans les banques commerciales, par un système basé sur la Théorie Relative de la Monnaie qui augmente la masse monétaire en donnant de l’argent aux gens régulièrement. Avec un tel système les estimations montrent que l’on peut probablement financer au moins la moitié du RBI. 🙂

Pour ceux qui sautent au plafond et pensent “inflation” dès que l’on parle de création monétaire, prenez le temps d’étudier  la Théorie Relative de la Monnaie. Quand tout le monde reçoit équitablement une part de la création monétaire, l’inflation n’est pas un soucis.

D’autres part, il est peut être important de rappeler qu’actuellement le problème de l’économie Suisse n’est pas vraiment l’inflation, c’est plutôt le contraire. L’économie suisse bascule du côté de la déflation….