La droite est bien contradictoire, prônant un libéralisme auquel elle ne croit en fait aucunement. Elle vient de l’illustrer magnifiquement aujourd’hui lors du débat sur le revenu de base sous la coupole, témoignant d’une vision de l’être humain empêtré dans sa paresse, son absence de responsabilité, son désir de profiter sans bouger le petit doigt.
L’être humain serait donc doté du gêne de la paresse. Et heureusement la droite est là pour l’en préserver! Je m’en vais prendre ma carte au PLR, histoire de contribuer à ce sauvetage collectif… Attendez, mais c’est pas un petit peu paternaliste pour un discours libéral?
La droite a reproché au revenu de base d’inciter à la déresponsabilisation. Pourtant elle nous l’a dit elle-même tout au long de l’après-midi : le revenu de base ne peut pas fonctionner, car les gens sont paresseux, ils ont besoin d’une carotte et d’un bâton pour être actifs, de devoir gagner leur vie, donc d’être contraints d’accepter n’importe quel emploi. CQFD. Là, j’avoue, je ne comprends plus… Comment le revenu de base pourrait-il avoir le pouvoir magique de déresponsabiliser ceux qui, selon la droite, sont déjà irresponsables et paresseux et que seule la contrainte maintient dans le droit chemin? Mérite, effort, travail, ces valeurs fortes représentant la Suisse seraient donc en fait un chateau de cartes?
C’est triste : la droite vient de nous faire l’aveu qu’elle ne croit pas aux valeurs qu’elle prétend défendre, qu’elle y croit en fait bien moins que les défenseurs du revenu de base qui soutiennent la liberté des individus, leur capacité à s’auto-déterminer, leur désir d’entreprendre, de développer leur potentiel dans un travail qu’ils auront choisi, et donc de se responsabiliser.
“Tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité”, nous disait Hugo. La droite nous a dit le contraire aujourd’hui.
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